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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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Le député de droite Antonio Tajani (PPE) a été élu président du Parlement européen, en remplacement du social-démocrate Martin Schulz. Le co-fondateur de Forza Italia, ancien commissaire européen et proche de Berlusconi, a bénéficié du retrait de la candidature du libéral Guy Verhofstadt ( ALDE ) et de l’absence d’accord sur une candidature commune à gauche


L’ancien porte-parole de Berlusconi devient président du Parlement européen
C’est une douche froide pour les forces progressistes du Parlement européen, même si l’élection d’Antonio Tajani à la présidence du Parlement ne faisait plus guère de doute mardi matin, jour du vote au cours de la session plénière à Strasbourg. Elu au terme de trois tours de scrutin, sa candidature a bénéficié de toutes les circonstances favorables.

L’alliance à droite tout d’abord. Certes, avec ses 217 députés, le PPE ( Parti Populaire européen ) est le groupe majoritaire du Parlement européen, mais à elles seules, les voix de ses députés n’auraient pas suffi à assurer la victoire de son candidat. Le renfort de dernière minute apporté par les libéraux de l’ALDE a donc été d’un précieux secours, même s’il s’est conclu à l’issue d’une rocambolesque cavalcade politique de son leader - jusqu’à maintenant en tous cas - Guy Verhofstadt. Pensant que l’heure était venue de pousser ses propres pions pour devenir lui-même président du Parlement, l’ancien premier ministre belge avait en effet d’abord tenté une alliance inédite avec le groupe Cinq Etoiles de Beppe Grillo, jusque là allié avec l’UKIP, le parti europhobe de Nigel Farage. Pour un groupe connu pour sa défense déterminée des valeurs européennes, la pilule était dure à avaler, et le groupe des libéraux ( ALDE ) a finalement décidé de rejeter cette alliance, et de désavouer, par contrecoup, son aventureux président. Qu’à cela ne tienne, Guy Verhostadt changeait son fusil d’épaule lundi soir en concluant un accord de désistement, cette fois-ci avec le groupe PPE, contre des concessions que le groupe de droite majoritaire au Parlement européen juge cependant « minimes. » L’alliance du PPE et des Libéraux rendait compliquée une alternative à la victoire d’un autre candidat que Tajani. Dès le premier tour de l’élection à la présidence du Parlement européen, les 274 voix obtenues par l’ancien porte-parole de Berlusconi, prouvaient d’ailleurs que l’accord passé entre droite et Libéraux était globalement respecté.

Mais la désunion à gauche a également pesé lourd dans l’élection dans un fauteuil d’Antonio Tajani. Pourtant, après le second tour de l’élection, certains y croyaient encore, spécialement du côté des sociaux-démocrates. Ceux-ci répétaient en boucle que la « grande coalition », cette alliance de fait conclue entre les deux grandes forces politiques du Parlement européens - PPE et sociaux-démocrates – sous l’ère Schulz, avait vécu, et qu’il fallait en revenir à une « alliance progressiste », incluant sociaux-démocrates, Verts et Gauche Unitaire européenne, un ensemble pesant presque 300 députés sur les 751 que compte le Parlement. Les sociaux-démocrates appelaient donc les Verts/ALE et la GUE/GVN a retirer leurs candidates et à voter pour l’Italien Gianni Pitella, malgré le peu d’enthousiasme que le candidat du groupe Socialistes et Démocrates suscitait auprès de beaucoup de députés progressistes, qui lui reprochaient à la fois son manque de charisme et son alignement systématique sur les positions de Martin Schulz au cours de la précédente présidence. Encore aurait-il fallu que les socialistes acceptent quelques concessions pour obtenir un accord à gauche, ce qui n’a pas été le cas.

Du côté des Verts/ALE, Yannick Jadot, regrettait entre le deuxième et le troisième tour, que les sociaux-démocrates ne fassent pas un geste par exemple en faveur d’une remise en cause du CETA, en acceptant simplement que la légalité du CETA soit soumise à la Cour européenne de Justice. In fine, ce fut la seule concession exigée par les Verts, sans succès. « Votez pour nous, nous demandent-ils, mais ils ne veulent absolument rien concéder en contrepartie sur le plan politique », confiait Yannick Jadot peu de temps avant le vote pour le troisième tour de l’élection du président, ajoutant : « si ça continue, nous maintiendront notre candidate. » Devant le refus des socialistes, c’est qu’ont finalement fait les Verts.

La GUE a également maintenu sa candidate, Eleonora Forenza, même si plusieurs députés du groupe y étaient opposés, arguant que la GUE, le groupe en principe le plus à gauche du Parlement, risquait d’apparaître comme responsable de l’élection d’un proche de Berlusconi.

Après le maintien en lice des sept candidats, ne restait au quatrième tour de scrutin que les deux candidats qui étaient arrivés en tête, comme l’exige le règlement du Parlement européen, celui du PPE et celui des Sociaux-démocrates. Et c’est, sans surprise qu’Antonio Tajani l’a emporté dans une finale à l’italienne, sur son compatriote Gianni Pitella, par 351 voix contre 282. Les deux institutions phare de l’Union européenne - la Commission, avec Jean-Claude Juncker, et le Parlement, avec Antonio Tajani - sont désormais aux mains de la droite européenne.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette élection n’aura pas permis d’assurer une relève particulièrement prometteuse, ni à la tête du Parlement européen, ni même du côté des candidats qui postulaient à la fonction. « Le choix des candidats est totalement médiocre ! » , tonnait mardi matin Eva Joly ( Verts/ALE .) Une mauvaise impression renforcée par la récente mise en cause du nouveau président du Parlement européen dans le scandale du « Dieselgate » - la manipulation des tests d’émissions par le constructeur allemand Volkswagen -, affaire dans laquelle Antonio Tajani plaide cependant non coupable.

Jean-Jacques Régibier / Strasbourg / mardi 17 janvier 2017
L'Humanité

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