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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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Réformer la zone euro, réorienter le rôle de la BCE, restructurer la dette, voir même vouloir une Union européenne sociale... De douces chimères et de vrais échecs de la gauche radicale, communiste et progressiste. En dehors de l'aspect idéologique sur la nature profonde de l'Union européenne (capitaliste, oligarchique, antidémocratique, ultralibérale ...), on constate que l'UE n'est pas réformable et doit être dépassée (donc renversée)


L'illusion de la réforme de l'Euro et de l'Union européenne : Les exemples chypriotes et grecs
Vouloir une autre Europe pour donner un autre contenu à l'Union européenne, vouloir une réorientation des politiques européennes impliquant une remise en cause du Pacte de stabilité et du rôle de la Banque centrale européenne, sont des thèmes chers à la "gauche radicale" (terme utilisé pour désigner tout ce qui est à la gauche de sociale-démocratie).

Beaucoup d'organisations progressistes européennes luttent pour instaurer des gouvernements alternatifs, ces organisations se regroupe (majoritairement) au sein du Parti de la gauche européenne (PGE). Dans certains pays, cette gauche est arrivée au pouvoir. Le point commun : S'écraser sur le mur de l'austérité européenne et se retrouver dans l'incapacité de mener une politique de gauche (ou progressistes).

Il y a deux situations qui illustrent les échecs de la Gauche européenne : L'exemple chypriote avec Dimitris Christofias (Parti progressiste des travailleurs - AKEL) et l'exemple grec avec Alexis Tsipras (Syriza).

Dimitris Christofias
Dimitris Christofias
Dimitris Christofias est élu Président de la République de Chypre en 2008 avec 53.37% des voix. Pour la première fois, un pays membre de l'Union européenne sera dirigé par un communiste. Un espoir immense s'ouvre en Europe. AKEL (Parti progressiste des travailleurs) n'est pas un parti qui se revendique d'une idéologie post-communiste, il s'agit d'un parti Marxiste-Léniniste, qui veut construire le socialisme. Un parti communiste comme aime une (ou des) tendance(s) au sein du PCF.

Coup d'état de l'Union européenne contre Chypre

Le secteur financier de Chypre (comme c'est bizarre) se retrouve touché par une crise sans précédent suite aux défauts de paiements partiels sur la dette publique grecque en 2011 et 2012. Les spéculateurs européens et chypriotes vont s'attaquer à Chypre et son gouvernement AKEL.

Moody's et Fitch, des agences de notations étasuniennes, déclassent la note financière de Chypre en 25 juin 2012. Ils reprochent à Chypre un trop important déficits budgétaire. Face à cette situation Dimitris Christofias appelle à l'aide l'Union européenne. Cette dernière lance son mécanisme européen de stabilité et son fonds européen de stabilité financière.

Le 25 juillet la Troïka (UE, BCE, FMI) accepte d'aider Chypre (sous condition) et le 30 novembre Chypre doit appliquer son premier plan d'austérité : coupes dans les salaires des services publics, dans les allocations, augmentation de la TVA, des taxes sur le tabac, l'alcool, l'essence, les jeux de loterie, l'immobilier, ainsi que l'augmentation des cotisations pour la sécurité sociale. En échange de ces sacrifices la troïka enverra 10 milliards d'euros (55 % du PIB de l'île) et demande qu'une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires de 6,75 % jusqu'à 100 000 euros et 9,9 % au-delà soit établie. Le Parlement refuse.

Alors que le pays éprouve de plus en plus de difficultés à emprunter sur les marchés financiers, les négociations avec l'Union européenne pour une aide du mécanisme européen de stabilité de 17 milliards d'euros et des mesures d'austérité sont quasiment bloquées.

Le pays, qui a rejoint la zone euro en 2008 a vu sa dette publique exploser de 49 % du PIB à 83,3 % fin 20121 et son chômage doubler à près de 15 %. Les élections présidentielles du 17 et 24 février 2013 confirme le recul d'AKEL. Face à l'impopularité de son gouvernement dans un contexte de crise financière aigüe, Dimitris Christofias ne se représente pas et le candidat choisi par AKEL, Stávros Malás (42,52%), est battu par le candidat de la droite Níkos Anastasiádis (57,48%). Le candidat de la droite Níkos Anastasiádis estime urgente l'aide européenne et est prêt à renforcer l'austérité.

Ainsi la parenthèse communiste se referma sur Chypre. La principale erreur de Dimitris Christofias fût de laisser les banques chypriotes libre d'agir, de spéculer. Il a cherché à jouer selon les règles de l'Union européenne.

L'illusion de la réforme de l'Euro et de l'Union européenne : Les exemples chypriotes et grecs
Même situation en Grèce et capitulation de Tsipras

Le parlement chypriote, à la différence de la Vouli grecque, a refusé le premier plan d'austérité de la troïka. Cette situation s'explique par l'importance de l'AKEL (19 députés sur 54) a tenir une coalition hétéroclitique et a refuser l'austérité. Mais cette coalition, composée aussi de sociaux-démocrates, explosera rapidement.

Alexis Tsipras hérite d'un pays au bord de l'asphyxie, d'un pays socialement détruit, sous gestion des financiers (ceux là même qui ont coulé Chypre). Alexis Tsipras arrive au pouvoir avec un soutien important des grecs (36% des suffrages), soutien renforcé par un référendum populaire (5 juillet 2015). Il dispose aussi de l'investissement massif du Parti de la gauche européenne a ses côtés.

Le "grexit" devient la nouvelle arme de l'Union européenne pour contraindre le gouvernement grec de capituler. Sous l'impulsion allemande (et de son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, et avec la docile complicité du gouvernement socialiste français, une véritable politique rétorsion est menée contre le peuple grec.

Alexis Tsipras, face aux blocages de la troïka fait preuve d'un courage immense. Il confit au peuple le choix de décider de son avenir : "Acceptez-vous le projet d'accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de l'Eurogroupe du 25 juin 2015..." a cette question, 61,37% des grecs disent OXI (non).

Bilan : Le gouvernement Tsípras maintient les mesures d’austérité en Grèce. Le parlement grec vote les mesures grâce à une majorité de circonstance constituée d'une partie de la majorité tsipriote et des voix de formations politiques favorables à ces mesures (notamment du parti de droite Nouvelle Démocratie) alors qu'une fraction de SYRIZA s'oppose à lui.

Face à cette situation et au départ de nombreux députés et militants de SYRIZA, Alexis Tsípras annonce la démission de son gouvernement le 20 août 2015. Il remet sa politique entre les mains du peuple grec (ce qui est un preuve de courage politique et d'un bon sens tactique).

Quel enseignement : L'Union européenne et l'Euro sont irréformables

Avec l’Union Européenne, le capitalisme ne cesse de montrer son vrai visage, celui de la dictature. L’Union Européenne organise ainsi le dumping social, c’est-à-dire la mise en concurrence déloyale de pays à niveaux de développement économiques très inégaux, faisant pression sur les salaires, les acquis sociaux et l’emploi.

L’Union Européenne dépossède les peuples et les nations de toute souveraineté monétaire, financière et budgétaire, pour imposer au travers de la dette artificielle et de l’euro, la baisse automatique et autoritaire du prix de la force de travail, c’est-à-dire des salaires, des pensions et des prestations sociales. L’austérité est devenue la loi et les peuples vont payer le prix fort.

Avec la crise grecque l'Euro est clairement un outil au service des politiques allemandes. Cette monnaie est tournée vers la réussite exclusive du capitalisme allemand et ces au capitalisme allemand que profite l'austérité de la Grèce.

Dans ce cadre là, aucun gouvernement de la gauche progressiste ne peut réussir en Europe, surtout si il respecte les règles fixées par l'UE. La réussite des politiques alternatives, tournées vers la croissances, l'écologies et le progrès (social comme technologique) ne peut se faire sans se libérer du carcan austéritaire fixé par les institutions libérales économiques européennes.

Aucun gouvernement progressiste, radical, communiste ne peut réussir en Europe. Le vrai courage est de rompre avec l'Euro dans un premier temps et d'imposer, au sein de l'UE, des politiques autres que celles du marché et de la finance. Si demain l'Espagne basculait dans le camp de la gauche "radicale" et qu'elle ne renoncerait pas a jouer le jeu européen, cette gauche échouerait. Pareil si le Sinn Féin gagne les élections en Irlande, pareil en France ...

En dehors de l'aspect idéologique sur la nature profonde de l'Union européenne (capitaliste, oligarchique, antidémocratique, ultralibérale ...), on constate que l'UE n'est pas réformable et doit être dépassée (donc renversée).

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[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

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