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La France n'est pas aux travailleurs, elle est à 500 familles qui la pillent

Dans un tout petit livre qui sort ces jours-ci, Pierre Gattaz, le président du Medef, reprend toutes les antiennes ancestrales du patronat. Et, après les cadeaux offerts par le gouvernement Valls en poche, il est prêt à admettre une « alternance politique », mais seulement dans le cadre actuel !


La complainte du monsieur Plus qui craint la lutte des classes
Pauvre Gattaz ! Tout le monde lui en veut, personne n’est gentil. Dans un tout petit livre (Français, bougeons-nous !, Nouveau Monde éditions, 14,90 euros) et sur les antennes qui lui sont ouvertes à cette occasion, le président du Medef se plaint beaucoup ces derniers jours. Selon lui, la France « s’enlise dans la vase des dogmes, des idéologies, des conservatismes, des sectarismes et des corporatismes, des petits calculs politiques, politiciens, syndicaux ou patronaux, ou tout simplement des petites combines personnelles ». Avec son appétit de casser le Code du travail, de désamorcer l’impôt, de faciliter les licenciements, de défaire les garanties sociales ou d’étrangler la sphère publique, il est tellement au-dessus de tout ça, lui, à l’entendre ou à le lire, s’inscrivant dans les pas de Kennedy (« Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays »), du général de Gaulle (« Il faut toujours marcher droit vers la vérité, je marche droit et je dis, sans ambages et sans virages, ce que je pense ») ou d’Yvon Gattaz (« La multiplication des emplois passera par la multiplication des employeurs »).

Sa véritable hantise : le « socialisme », voire le « communisme »

Le patron des patrons, resté bloqué sur Raymond Barre, est accablé : d’après lui, la France est dépourvue d’un cap et d’une ambition depuis les années 1980. « La réalité, c’est qu’aucun gouvernement, depuis trois décennies, n’a eu le courage d’engager un projet global se proposant de réformer en profondeur les structures économiques et sociales de notre pays pour l’adapter aux grandes transformations qui bouleversent le système mondial », reproche-t-il. De quoi l’autoriser en quelque sorte à reprendre les rengaines patronales, chantées sur tous les tons depuis des décennies là aussi, comme le relèvement des seuils sociaux ou l’instauration d’un sous-Smic. De manière très révélatrice, et sans jamais évoquer, pour s’en alarmer, les résultats électoraux du Front national, Pierre Gattaz laisse transpirer, dans son livre, sa véritable hantise : le « socialisme », voire le « communisme ». « Je suis personnellement favorable à l’alternance politique dans notre pays qui est un gage de bon fonctionnement de notre démocratie, mais à la seule condition qu’on protège l’entreprise, qu’on accepte l’économie de marché qui n’est ni de droite ni de gauche, et qu’on accepte la mondialisation », avertit-il. Il le répète à maintes reprises, le président du Medef ne comprend absolument pas la « persistance d’une lutte des classes larvée qui continue d’influencer la politique française, certains organes de presse, certains syndicats et, de façon plus ou moins subliminale, notre administration ». Dans un bref passage, décrivant sa « jeunesse en Seine-Saint-Denis » – au Raincy, très exactement – Gattaz se rappelle, non sans épouvante, les « théories du socialisme, voire du communisme, distillées inlassablement le jour par certains de mes enseignants » – heureusement, le soir, son père lui inculquait les théories de l’économie de marché et de l’entreprise. Quarante ans plus tard, le patron ne manque pas de narrer une rencontre avec un homologue américain qui lui a demandé si la « communist tax » – la taxe à 75 % des hauts revenus, une mesure symbolique vidée de toute substance – était toujours d’actualité.

Bien sûr, dans son opuscule, derrière les postures de monsieur Plus, Pierre Gattaz ne manque pas de saluer ce qu’il qualifie d’« inflexion forte de la politique économique » de François Hollande et du gouvernement socialiste, sous couvert de pacte de responsabilité. Et dans la conclusion, il verse une petite larme sur l’ode à l’entreprise déclamée par Manuel Valls lors de la dernière université d’été du Medef. Mais il en rajoute toujours selon la technique désormais éprouvée : le gouvernement tend la main et le patronat arrache le bras. Haro sur le compte pénibilité et sur la loi Hamon (lire ci-dessous) ! Pour Pierre Gattaz, inventeur des « concepts » de « dialogue social direct » avec les salariés de l’entreprise et de « dialogue social indirect » avec les syndicats, il est temps de « renverser la hiérarchie des normes » et donc de permettre aux patrons de faire la loi dans leur entreprise. Dans cette veine, il propose par exemple d’abroger la durée légale du travail. « La loi doit désormais se concentrer sur la fixation d’un cadre général sans entrer dans les détails, et se simplifier drastiquement », indique le président du Medef. Et là dessus encore, il ne risque pas d’être contrarié par le gouvernement Valls. Pauvre France !

À géométrie variable. Sur France Inter, hier matin, le président du Medef a appelé à « renforcer un certain nombre de contrôles sur les chômeurs ». Pour lui, ce serait une « optimisation du processus ». Quelques minutes plus tôt, il rappelait sa revendication – largement satisfaite par Hollande et Valls – de laisser les entreprises gérer le magot du CICE et du pacte de responsabilité... hors de tout contrôle et de toute contrepartie !

Thomas Lemahieu
http://www.humanite.fr/la-complainte-du-monsieur-plus-qui-craint-la-lutte-des-classes-556046#sthash.YgDxSxp4.dpuf

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[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

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