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Luttes sociales et politiques en Outre-Mer (DROM-COM-TOM)

Le Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) tenait une conférence de presse à Pointe-à-Pitre jeudi 19 février. Le PCG, par la voix de son Secrétaire général, Felix Flémin, exposait de "nouvelles propositions dont l’objectif est de sortir la Guadeloupe de l’impasse dans laquelle elle trouve"




LA DÉCLARATION DU PCG

Pour sortir la Guadeloupe de l’impasse : des comités populaires pour l’autonomie

Les statistiques fort utiles pour les économistes, analystes, et politologues ne resteront que des outils pour comprendre les grandes tendances d’évolution de la société et pour aider à la prise de décisions.

Jamais les chiffres et les pourcentages, souvent énoncés dans les rapports, bilans et conférences ne traduiront la situation réelle, les souffrances, les injustices, les humiliations et les dérives que vivent les hommes et les femmes privés de leurs droits et placés dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.

Malgré les apparences et la dignité de comportement de nos compatriotes, la Guadeloupe s’avère un pays de misère, de précarité, d’exclusion et de grandes désespérances, particulièrement pour la jeunesse.

Une situation de faillite enrobée dans un vèglaj permanent

Les chiffres qui ne peuvent pas tout dire sont tout de même éloquents. Ils indiquent une réalité que certains, par démagogie, feignent d’ignorer ou tentent de minimiser.

La réalité palpable, visible, c’est que la Guadeloupe est enfermée volontairement dans une économie de dépendance, avec pour vocation d’être un marché captif pour les intérêts commerciaux et financiers des capitalistes français et européens qui organisent cette dépendance.

Le mythe de la solidarité nationale est depuis longtemps éventé par la mise à nu du processus de mutation du système colonialiste qui s’exerce depuis la départementalisation, non pas dans le pillage des ressources créées par le travail productif mais à travers l’inondation du marché par tous les biens et produits de consommation importés directement de France et de l’Union Européenne.

Ce modèle d’assimilation économique poussé à un haut degré de perfection a pour conséquences : d’une part, la disparition des secteurs d’activités essentielles pour un développement créateur de richesses et d’emplois en Guadeloupe et, d’autre part, l’appauvrissement de la population par le transfert de l’argent public et privé qui circulent en Guadeloupe, dans les caisses des sociétés françaises et européennes à travers le système de consommation.

Affirmer que la Guadeloupe est aujourd’hui une colonie de consommation n’est pas simplement une posture.

Cette affirmation se vérifie par le nombre de Guadeloupéens au chômage et en situation de précarité qui vivent de minimas sociaux, de « jobs », d’économie souterraine, de solidarité familiale.

Elle se vérifie aussi par les liquidations en cascades des petites et moyennes entreprises malgré tous les efforts d’investissement, d’innovation et de gestion consentis par les chefs d’entreprises qui s’engagent pour le développement.

C’est à cette Guadeloupe réelle, avec ses difficultés et ses souffrances mais, paradoxalement, avec son immense potentiel naturel, culturel et humain que nous nous intéressons. C’est elle que nous voulons voir, enfin, se lever.

Cette Guadeloupe, que certains s’évertuent à promotionner pour donner l’illusion d’un pays développé ; cette Guadeloupe, avec ses routes embouteillées, ses villas bunkérisées, ses centres commerciaux pleins à craquer, sa route du rhum, ses grands concerts musicaux, son statut de pays associé dans les instances caribéennes, ses grandes rencontres internationales, est une Guadeloupe virtuelle, un placébo qui a pour dessein de masquer la faillite incontestable.

C’est une mission impossible, car l’échec patent de toutes les politiques publiques : santé, éducation, transports, alimentation en eau, traitement des déchets etc………. témoigne qu’aucun artifice de « vèglaj » ne peut masquer la réalité.

La Guadeloupe est donc dans une impasse.

Les elections departementales et regionales ne changeront rien. elles n’inverseront pas le processus de declin

Ces élections, inscrites dans l’agenda politique du Gouvernement français nous sont imposées parce que nous sommes Département et Région français.La Martinique et la Guyane ne vont pas participer à ces élections parce qu’elles sont devenues collectivités uniques.

Notre conviction, c’est que les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui en Guadeloupe sur le plan des moyens institutionnels, encore moins sur le positionnement idéologique et politique de la grande majorité de ceux qui sont engagés dans le champ électoral, pour prétendre mettre en œuvre un projet politique guadeloupéen.

Le contexte dans lequel vont se dérouler ces élections se caractérise par :

- Un découpage électoral pour le moins partisan, qui accentue les antagonismes à l’intérieur des mêmes camps politiques et entre des forces politiques alliées.
- La guerre désormais ouverte entre les Présidents du Conseil Général et Régional, ce qui rend la situation encore plus compliquée.
- Un sentiment de défiance et de méfiance envers les hommes politiques et les élus guadeloupéens, confirmé par différents sondages.
- Conscient des dangers que recelait une telle conjonction d’éléments négatifs pour la cohésion et l’unité de notre peuple et soucieux de favoriser une expression démocratique libérée de toute pression d’ordre matériel ou social, le Parti Communiste Guadeloupéen avait proposé de reporter ces élections et d’engager un processus pour consulter les Guadeloupéens sur un projet de statut politique en 2017.

Il n’a pas été entendu.

Dans ces conditions, il prendra, comme d’habitude, ses responsabilités et participera aux élections pour travailler à l’élévation de la conscience du Peuple. Il transformera la campagne électorale en une tribune pour mobiliser les Guadeloupéens sur ses positions.

Il se donnera deux objectifs prioritaires :

- Gagner des sièges d’élus pour défendre les revendications qui relèvent de l’urgence, dans les Assemblées.
- Populariser ses propositions pour résoudre le problème central de la Guadeloupe, qui est celui d’un changement de ses rapports avec la France et l’Union Européenne.
- Sortir la Guadeloupe de l’impasse dans laquelle elle s’enfonce

La Guadeloupe, en comparaison avec les pays de son environnement géographique, montre des signes extérieurs de richesses, par le niveau de ses infrastructures, ses équipements éducatifs et sanitaires, son parc immobilier, ses possibilités dans les domaines de la science et de la recherche.

A la vérité, pour ceux qui font profession de travestir l’histoire, il faut rappeler que tout cela n’a pas été octroyé par compassion ou par pure générosité. C’est le fruit de luttes locales, syndicales et politiques, longues, puissantes, menées en première ligne par les Communistes guadeloupéens.

Mais, force est de reconnaître aussi que c’était le prix à payer par la France pour des raisons de prestige aux portes des Etats Unis et aussi pour réussir son entreprise d’assimilation culturelle et d’asservissement économique.

Si l’Etat français a pratiquement atteint son objectif sur le plan économique, il est loin d’avoir gagné sur le plan culturel où, malgré certaines dérives, la résistance continue à s’organiser.

Ce progrès apparent ne peut pas occulter la dégradation de l’indice le plus important pour juger une société : le développement humain, la qualité de vie.

Une grande partie des Guadeloupéens vit mal sa situation, dans un silence des plus dignes. C’est incontestable. Quant à la jeune génération, elle a de moins en moins de chance de s’insérer dans la société.

Notre dépendance économique et politique s’est renforcée, 69 ans après la départementalisation-assimilation.

La Guadeloupe s’enfonce dans le marasme.

Il faut alors rompre totalement avec l’assimilation, pour éviter une situation irréversible.

Arracher un statut d’autonomie avec l’intervention des forces populaires

La situation de faillite de la Guadeloupe découle incontestablement de l’échec du modèle d’assimilation qui a atteint ses limites depuis bien longtemps.

Depuis le 30 mars 1958, réuni en Congrès constitutif à Capesterre Belle Eau, le Parti Communiste Guadeloupéen a mis en évidence que le frein essentiel à tout développement harmonieux de notre pays résidait dans l’application mécanique dans notre territoire, différent de la France, des lois et règlements votés pour ce grand ensemble français riche et industrialisé.

12 ans après le vote de la loi de départementalisation de 1946, les Communistes portaient une condamnation sans appel de l’assimilation et proposaient aux Guadeloupéens de se rassembler pour arracher un statut d’autonomie.

57 ans après, cette revendication qui a été diabolisée, combattue par tous les courants politiques en Guadeloupe, est toujours d’actualité dans un contexte marqué par :

- L’échec économique et social du modèle assimilationniste
- La faillite des organisations et élus politiques accrochés à ce modèle qui vit ses derniers soubresauts
- La déroute d’un mouvement national guadeloupéen qui n’est jamais arrivé à s’organiser pour porter un projet politique de décolonisation.
- Le recul historique du Parti Communiste Guadeloupéen sévèrement amputé de ses forces et de ses moyens par les déserteurs assimilationnistes embusqués dans ses rangs.
- L’attitude du pouvoir politique français qui, depuis la réforme constitutionnelle de 2003, ne s’oppose plus frontalement à la revendication statutaire des Départements et Régions Outre-Mer.

Dans ces conditions d’échec économique, de faillite politique et de déroute organisationnelle, le Parti Communiste Guadeloupéen, tirant toutes les leçons de ses erreurs, des faiblesses de son organisation dans l’espace guadeloupéen, des nouveaux rapports de force sur le plan international, et s’appuyant sur sa longue expérience, son histoire et la détermination de ses militants aguerris, décide d’assumer ses responsabilités de Parti des travailleurs, au service de l’émancipation de tout le Peuple guadeloupéen.

Le PCG adapte sa stratégie aux conditions d’aujourd’hui

Il faut gagner la bataille de l’Autonomie !

Il ne s’agit pas de renoncer aux droits reconnus à notre peuple par l’organisation des Nations Unies de choisir son avenir par l’exercice de son droit à l’autodétermination, c’est à dire son droit de choisir librement son destin. En outre, l’Assemblée Constituante pour l’Autonomie, proposée par la convention de Morne Rouge en 1971, reste toujours notre option.

Mais, pour sortir de l’impasse dans laquelle la Guadeloupe se délite dans un climat politique dominé par l’électoralisme, assumé par certains, et inavoué par d’autres, le Parti Communiste Guadeloupéen prenant appui sur la loi n° 2000-1207 du 13 décembre 2000 et sur la réforme constitutionnelle de 2003, décide de rechercher par la voie législative un compromis historique avec l’Etat français qui organise sa domination politique sur notre pays :

Il propose de modifier la loi n° 2000-1207 instaurant le Congrès des élus. L’objectif étant de transformer ce Congrès en une Assemblée élue à la proportionnelle avec un Pouvoir délibérant et ayant pour seule compétence, l’élaboration d’un Projet de statut politique sur lequel les Guadeloupéens seront consultés, après négociation avec le Gouvernement français.

Pour gagner la bataille de l’Autonomie, il s’engage à créer dans toutes les communes de la Guadeloupe des Comités Populaires pour l’Autonomie, ouverts à tous les Guadeloupéens.

Le Parti Communiste Guadeloupéen, qui a ouvert les chantiers de son 15ème Congrès, lequel se tiendra cette année, avec pour ambition de construire un Parti Communiste de notre temps, en capacité théorique et organisationnelle de prendre toute sa place dans la lutte pour la libération des travailleurs et l’émancipation politique du Peuple, invite tous les Guadeloupéens à s’engager, avec détermination, dans ce combat.



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