Réunis à Suruç (Turquie) pour se rendre à Kobâne (Syrie), et y construire bibliothèque et musée, plus de 300 volontaires, membre de la Fédération des associations de jeunes socialistes (SGDF) ont été hier visés par un attentat kamikaze. Un bilan terrible : vingt-sept jeunes sont morts et plus d’une centaine ont été blessés.

Alors que le Président turc mène une réelle guerre à ses frontières contre les kurdes et le peuple syrien, alors que le délai de formation d’un gouvernement arrive à sa fin, alors que les attentats et agressions se multiplient sur le territoire de la Turquie, les éventuelles prochaines élections devront avoir lieu dans une atmosphère des plus chaotiques pour la liberté et la solidarité. Certaines forces, dont les plus obscures, veulent en réalité imposer un climat de guerre civile en Turquie jouant sur les ressorts nationalistes, ethniques, religieux et visant les forces de gauche et de progrès.

Le Président Erdogan porte une responsabilité dans ce climat. Il porte aussi une responsabilité puisqu’il joue une carte d’un impérialisme régional soutenant les islamistes dans toute la région. Les silences complices de la France et des autres pays européens, alliés de la Turquie, sont tout aussi scandaleux.

Ainsi, des vidéos et des photos ont révélé la livraison d’armes par la Turquie à l’Etat Islamique utilisées hier à Kobâne. Elles servent aujourd’hui à semer la terreur à l’égard des plus jeunes et des plus actifs, contre ceux qui tentent de construire un monde nouveau. Face à la violence et à la barbarie, les citoyens de Turquie se réunissent déjà sur les places et appellent à des rassemblements pacifiques.

Le MJCF dénonce cet attentat, est solidaire avec les peuples de Turquie qui résistent à l’oppression, et exprime ces sincères condoléances aux familles des victimes et aux jeunes de SGDF. Le MJCF dénonce également la répression qui s’abat sur les manifestations en soutien à Suruç.