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Le député sortant de l'Apr Abdoulaye Ndiaye met en garde Macky Sall


Rédigé le Samedi 8 Juillet 2017 à 10:46 | Lu 64 fois | 0 commentaire(s)


Le député sortant de l'Apr Abdoulaye Ndiaye met en garde Macky Sall


Le député sortant de l'Apr Abdoulaye Ndiaye met en garde Macky Sall
Vice-président de la commission Education, chef de la délégation du Sénégal au parlement panafricain, responsable politique à l’Alliance pour la République à Grand Yoff, Abdoulaye Ndiaye met en garde le régime sur le retour de la tête de liste nationale de Manko Wattu Senegaal. En bon croyant il accepte sa non-investiture sur les listes pour les législatives et suppose que c’est un gâchis pour le parti présidentiel avec les enjeux de taille qui vont se jouer à Grand Yoff.

Le déroulement du scrutin du 30 juillet fait débat. Quel est votre avis ?
Ces élections sont un enjeu de taille. Elles vont se tenir à moins de mois de la présidentielle, donc disons qu’elles sont stratégiques. Maintenant par rapport au dispositif d’ensemble, nous pouvons dire qu’il y a des contestations, et c’est tout à fait normal, parce que ce sont des choses que nous pouvons considérer comme des aléas d’une organisation. Nous ne pou­vons pas parler le même langage d’autant plus qu’il y a le pouvoir et une oppo­sition. Naturellement, chacun essaie de défendre ses positions. Je crois qu’il faut simplement situer tout ce qui se passe dans ce contexte-là et prendre acte et dérouler une stratégie.
Que vous inspire la bataille de Dakar pour les législatives du 30 juillet ?
Dakar est un maillon essentiel du disposi­tif global, parce que, souvent, on dit : « qui gagne Dakar, gagne les élections ». C’est par rapport à la population électorale et rien que sur la liste départementale, Dakar se retrouve avec 7 députés. La coalition qui gagne va voir sa victoire impacter sur le nombre de députés au niveau de la liste nationale et également sur le pourcentage de réussite. Donc, de ce point de vue-là, ce qui est tout à fait normal c’est de prendre les choses au sérieux et de pouvoir réfléchir par rap­port à tout ce qui pourrait faire gagner notre coalition. En ce qui nous concerne, surtout à Grand Yoff qui constitue une localité importante avec près de 100 000 électeurs, nous resterons vigilants. D’autant plus que qui gagne Grand-Yoff et les Parcelles assainies remporte Dakar. Grand Yoff est un point électoral stra­tégique. La deuxième chose est qu’un des leaders de l’opposition se trouve être un natif de la localité, en la personne de Khalifa Sall. Mais également, il y a d’autres formations politiques qui sont à Grand Yoff et qu’il faut prendre très au sérieux comme le PUR des Moustarchidines, comme la coalition gagnante Manko Wattu Senegaal, de même que les autres composantes politiques. Nous, nous con­naissons bien le milieu pour avoir, dans un premier temps, été membre du mou­vement associatif, ayant bourlingué par­tout, ce qui fait que nous maîtrisons les réalités socio-culturelles. Ce sera à nous de profiter de cette expérience pour pouvoir booster la coalition Benno Bokk Yakaar dans une perspective de gagner ces élections-là.
Que pensez-vous du leadership contesté de Amadou Ba à Dakar ?
Je crois que depuis qu’il a été proposé comme tête de liste, je suis en train de le regarder faire. J’ai remarqué que c’est un homme intelligent. Il est très discret mais aussi assez patient et regarde les choses se développer. Je crois qu’il a une très bonne approche. Maintenant, nous allons voir ce qui va en advenir. Nous sommes tous du même groupe et notre souhait est qu’il remporte ces élections-là. Sa victoire serait la victoire de tous. Maintenant à travers le monde, dans chaque groupe il y a des contestataires. Cela n’entrave en rein son mérite et il est en train de fédérer l’ensemble des forces. Et, c’est l’essentiel. En tout cas, nous lui souhai­tons bon vent et une réussite de sa mis­sion. Ce que je voudrai dire à l’ensemble des responsables de la coalition est que nous sommes tous concernés, tous impli­qués. Si chacun se met dans la tête que sans lui rien ne va marcher, je crois que nous pourrons réunir l’ensemble de nos forces et avec, c’est sûr qu’il n’y aura pas photo entre nous et l’opposition.
Vous n’êtes pas investi dans les listes malgré votre expérience parlementaire et politique à Grand Yoff. Qu’est ce qui s’est passé ?
Effectivement, en termes d’organisation, je peux dire que je suis le précurseur de l’Alliance pour la République (Apr) à Grand Yoff. Je l’ai portée pendant de très longues années et j’ai eu des résultats palpables. De par ma situation parlemen­taire, je dirais que j’ai été le premier à être surpris par mon absence des listes. Pourquoi cette absence, je ne saurai le dire. En tout cas je sais que cette situation a été une surprise générale à Grand Yoff et même les opposants m’ont interpellé. Ils n’ont rien compris à plus forte raison ceux qui sont avec nous. Mais ce qui est important, c’est la chance que j’ai d’être un fervent talibé mouride et disciple de Cheikh Ahmadou Bamba et de son fils Serigne Fallou Mbacké. J’ai reçu de mes parents une éducation qui me permet, aujourd’hui, de m’adapter à toutes les situations. C’est un gâchis mais nous sommes des croyants et nous acceptons notre sort. Nous sommes-là, prêt à nous redéployer dans d’autres secteurs parce qu’il n’est pas dit que seule l’Assemblée nationale existe. Il y a énormément de possibilités qui s’offrent à nous. C’est vrai que l’idéal était de continuer cette mis­sion que j’avais déjà entamée et qui avait porté ces fruits. C’est sous mon magistère que Grand Yoff a eu son commissariat de police et le lycée est en construction. Je crois que les autorités compétentes pourraient vous confirmer cela. Je faisais partie, par ailleurs, des rares députés qui faisaient de la redevabilité parlemen­taire. En Afrique, j’ai fait un excellent travail au niveau de la Commission avec le commissaire de l’éducation et j’avais un projet concernant le tourisme. Et, au mois de septembre nous devrions faire une tournée d’étude en Angola et en Ile Maurice.
Vous êtes au coeur du système éducatif comme enseignant, quelle analyse faites-vous de la crise autour de l’organisation de la session 2017 du Baccalauréat ?
Je crois que c’est la question des valeurs qui doit être posée et mise sur la table. Au Sénégal, nous sommes en train de voir se dérouler une dégradation de nos valeurs. Aujourd’hui, ce qui se passe est que ceux qui sont responsables de cette situation n’ont pas bien perçu les véri­tables dimensions de leur mission. Ils sont en train d’hypothéquer, de casser une dynamique au niveau de ces élèves-là et c’est tout à fait regrettable. Je crois que la machine est en branle et les fautifs seront sanctionnés et sévèrement sanc­tionnés. Maintenant, laissons le temps au temps parce qu’aussi tout est organisé. L’office du Bac a eu vent de fuites et a fait une nouvelle proposition de date. Les services compétents sont entrés en jeu pour pouvoir faire la part des choses sur comment cette affaire est arrivée. Il faut que l’autorité puisse recevoir l’ensemble des rapports pour pouvoir prendre une décision. Chacun en ce qui le concerne doit faire son introspection pour voir, concrètement, est ce qu’il y a lieu de continuer ou pas.
Le ministre de l’enseignement supérieur doit-il démissionner ?
Non il n’est pas concerné. Le ministre de l’Enseignement supérieur est un adminis­trateur. Il reçoit des directives et les faits appliquer. Il y a une structure qui est là et chargée d’organiser les examens. C’est l’office du Bac qui organise les centres, qui affectent les examinateurs, les cor­recteurs, les agents qui sont chargés de la sécurité et la bonne destination des épreuves.
Ce n’est pas le ministère qui gère ça, ni son cabinet. Et puis, le directeur de l’office du Bac a été nommé par décret présidentiel. Il faudrait que les gens fassent la part des choses. Si c’était au niveau du cabinet que les choses ont été organisées, là je crois qu’il allait prendre sa décision. Le ministre de l’Enseignement supérieur tel que je le connais est un homme très honnête et très humble.
Le retour du président Wade taraude les esprits et la tranquillité du régime en place. Y a-t-il lieu d’avoir peur ?
Nous sommes tranquilles. Mais, seule­ment, il faut avoir raison garder et pren­dre Abdoulaye Wade au sérieux. Il ne faudra pas dire qu’il est vieux et tout ça.
C’est un homme expérimenté et je sais qu’il va venir ici pour perturber notre dispositif.
C’est à nous de voir, maintenant, comment contrecarrer cette possibilité-là et lui montrer que c’est nous qui sommes au pouvoir. Et, nous avons fait un excellent travail en termes d’actions posées qui participent au développement de ce pays. Il ne faudrait pas le suivre dans sa démarche. Si on le fait ça pourrait nous coûter très cher. Mais Wade, il faut le prendre très au sérieux. C’est tout.
En tout cas nous serons vigilants et nous allons nous organiser de sorte qu’il ne fragilise pas notre dispositif. Il viendra ici investir les médias et à partir de ce moment, je recommande aux membres de la mouvance présidentielle d’avoir raison gardée et que nous continuons notre chemin qui celui de la victoire.

 





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