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ME EL HADJI DIOUF, PRESIDENT DU PARTI DES TRAVAILLEURS ET DU PEUPLE : « Macky Sall est sur le mauvais chemin »


Rédigé le Mercredi 19 Avril 2017 à 11:12 | Lu 101 fois | 0 commentaire(s)


« Macky Sall est sur le mauvais chemin » selon Me El Hadji Diouf


ME EL HADJI DIOUF, PRESIDENT DU PARTI DES TRAVAILLEURS ET DU PEUPLE : « Macky Sall est sur le mauvais chemin »
Le député du peuple, l’homme du 23 juin débourbe la situation politique du pays. Le dialogue politique, les affaires Khalifa Sall et Bamba Fall, la convocation du juge Souleymane Teliko, la démocratie en recul, les législatives, Aliou Sall et Abdoulaye Thimbo, n’ont pas échappé à la grille d’analyse du robe noire. Son diagnostic est sans précédent, « le pays est en danger » et le « président Sall est pris en otage par des incapables ». Entretien

Me El Hadji Diouf, sentez-vous les prémices d’un prochain dialogue politique entre Macky Sall et les opposants, comme il l’a souhaité à Tivaouane ? Dialogue politique vous parlez, je ne l’ai pas vu. Je n’ai même pas vu les prémices. Je n’ai même pas vu de lueurs du dialogue politique. Ce n’est pas en emprisonnant ses potentiels adversaires qu’on se dirige vers un dialogue politique. On a toujours tourné le dos au dialogue politique et c’est dommage. Le président avait toutes les cartes pour un dialogue franc et sincère, depuis la dernière rencontre au palais intitulée dialogue politique ou nationale. Et puis rien. Je crois que le président était très bien intentionné d’une volonté ferme de discuter avec la classe politique, de toutes les chapelles. Mais, malheureusement, le président Sall est en otage. Il est otage de son parti et de certains dinosaures de la vie politique qui ne veulent pas le lâcher, qui le tiennent, qui l’entoure, qui l’empêche d’ouvrir les yeux. C’est pourquoi, j’ai peur, je crie chaque jour, je l’avertie, je l’apostrophe, je l’interpelle, parce qu’il est mon ami. Mais, cet ami-là est méconnaissable. Il a changé et je ne cesse de taper sur la table. Les gens pensent même que je suis un opposant, alors que je suis toujours avec lui. Mais malheureusement, il me fuit, il m’évite parce qu’il est sur le mauvais chemin.

Vous faites allusion à qui, quand vous parlez d’otages ? Je parle de son entourage direct. Des gens qui n’ont aucun niveau qui l’entourent, des « soukh », des thuriféraires qui tournent autour de lui, au palais, pour lui demander de casser des personnes, d’éliminer telle personne, d’écarter telle autre personne ou de sanctionner telle autre personne. Ces gens n’ont aucune base politique. Tout ce qu’ils peuvent faire c’est aller le défendre sur les radios, la presse écrite et les télévisions. En fait, ils ne font que l’enfoncer en attaquant les adversaires qu’ils craignent pour le président, pour expliquer leur présence auprès de lui tout en cherchant des ennemis. Ils tirent sur les gens pour montrer qu’ils sont utiles au président. C’est pourquoi, le président doit être plus intelligent et doit ouvrir les yeux. Ceux qui l’entourent, qui ne font que chanter ses louanges, sont ses pires ennemis. Ils sont dans son parti et en dehors de son parti, dans la coalition Benno Bokk Yakaar. Tout le monde sait qu’il y a des gens qui étaient là depuis Senghor. Ils vont se reconnaître. Ils ont mangé à toutes les sauces. Ils ont goûté à tous les régimes. Ils ne peuvent pas ne pas être au pouvoir. Ils vont creuser la tombe dans laquelle Macky Sall sera enterré, malheureusement. C’est ce qui me fait mal. J’ai profondément mal parce que mon ami est isolé et, maintenant, c’est facile de l’abattre.

L’opposition agite une cohabitation. Est-elle possible ? Aujourd’hui, on parle de cohabitation et la peur est dans le camp de Macky Sall. Quand des ministres de Macky Sall se permettent de dire qu’il n’y aura pas de cohabitation parce que la constitution ne la prévoit pas, cela veut tout simple dire qu’on se dirige vers cette cohabitation. Pourquoi ? On n’a pas nommé le mot cohabitation dans les textes mais, quand même, ces gens-là sont nuls. Non seulement ils sont nuls, mais ils sont dangereux. Ce sont des gens qui sont prêts à faire un coup d’Etat. Je m’explique. Il est prévu dans la constitution le vote d’une motion de censure qui empêche le Gouvernement de rester en place si la majorité n’est pas du côté du pouvoir. Tout premier ministre et son Gouvernement installés vont faire l’objet d’une motion de censure et vont tomber. Donc, si on suit la logique de ces soi-disant théoriciens de l’impossibilité de la cohabitation, ils veulent installer une instabilité chronique. Tous les jours, on va destituer un premier ministre et son gouvernement et ils ne vont pas travailler. Ces gens s’amusent avec la République. Alors que la constitution montre que la majorité parlementaire qui vote la motion de censure et qui l’obtient forcément va désigner un premier ministre et former un Gouvernement. Et, le Gouvernement et le premier ministre issus de la majorité parlementaire ne feront pas face au vote de la motion de censure et vont rester et gouverner. Quand ils nous disent qu’on n’a pas prévu la cohabitation, qu’on ne l’a pas écrite, je pensais que leur intelligence et leur amour pour leur pays avaient dépassé cette compréhension erronée qui consiste seulement à lire la lettre et non l’esprit. C’est pourquoi j’ai peur.

Voulez-vous dire qu’il y a un recul démocratique ? Il y a un recul démocratique grave. Le pays est en danger, mon pays, le Sénégal, que j’aime tant est en danger du fait d’incapables qui ne comprennent rien et qui veulent s’accrocher au pouvoir, jusqu’à compromettre les chances du président Macky Sall. Macky Sall doit se réveiller, il est grand temps. Sinon, le réveil risque d’être brutal et les conséquences incalculables, incommensurables. Je lance un dernier appel à mon ami : si tu ne veux pas m’entendre, si tu ne veux pas m’écouter, je serai obligé de prendre une position radicale. Je ne vais pas accepter de tomber avec lui dans la tombe qu’on a creusée pour l’enterrer. Il doit se réveiller et il sait que je l’aime bien. Et, qui aime bien châtie bien. Je ne peux pas être son ennemi et il le sait très bien. Mais je suis très dur avec lui parce que je ne connais pas la complaisance et la légèreté. Et, dans la rigueur des principes, il doit collaborer avec sa génération. Il doit faire confiance aux jeunes cadres sénégalais. Il doit avoir confiance en son pays, en sa génération. Il est grand temps pour Macky Sall de faire son auto critique, da faire le bilan de ses rapports humains, de ses relations avec les uns et les autres. Macky Sall doit refuser d’être l’otage de qui que ce soit parce qu’élu par 65 % des sénégalais. Il ne doit pas chercher à avoir des dinosaures, des gens qui appartiennent au passé, qui ne sont plus productif et qui ne peuvent plus rien lui apporter.

Où en êtes-vous avec les affaires Bamba Fall et Khalifa Sall ? Pourquoi maintenant, dans ce pays de dialogue, pour parler comme Senghor, c’est le règne de la force ? Pourquoi ce pays est devenu une dictature ? Qu’est-ce que Macky Sall va léguer à la postérité ? Même s’il a un Plan Sénégal Emergent (Pse), même s’il développe ce pays, il ne doit pas se permettre de le faire reculer ou de changer la démocratie et d’installer la dictature. Non, il n’a pas ce droit. Pourquoi arrêter Bamba Fall sur une simple plainte de Tanor Dieng ? C’est parce qu’il conteste l’autorité de Tanor Dieng. Où est la preuve d’une tentative d’assassinat sur Tanor Dieng, de la part de Bamba Fall ? Rien que du vent, de la méchanceté, de la trahison pour liquider un camarade de parti qui ne le considère plus comme son leader. Khalifa Sall, maire de Dakar, était l’ami du président Macky Sall. Il a beaucoup fait pour son élection. Il a casé tous les camarades de Macky qui étaient au chômage, à la demande du président.

Khalifa Sall a été le camarade de Macky Sall pour vaincre Abdoulaye Wade. Pourquoi l’envoyer en prison ? Parce qu’il a des ambitions. Je demande au président d’être plus démocrate et plus sûr de lui. Il n’a pas le droit d’avoir peur de qui que ce soit. C’est le bon Dieu qui l’a mis au pouvoir et quand il doit partir, il va le faire. Il ne faut pas qu’il brime un potentiel adversaire politique. Khalifa Sall n’a rien fait. Il a trouvé un fonctionnement de la mairie bien avant l’indépendance et, bien en place, que le président connait très bien pour avoir été premier ministre et ministre de l’Intérieur chargé des collectivités locales. Il sait comment fonctionnait la caisse, tout comme Pape Diop, Abdoulaye Wade, Abdou Diouf et Mamadou Diop. Donc, il y a des fonds politiques à la mairie de Dakar. Depuis l’antiquité, le percepteur prend contact avec le régisseur et le directeur administratif et financier pour débloquer une somme forfaitaire de 30 millions pour le maire. Les documents qui sont produits sont juste une procédure utilisée pour couvrir des écritures pour que le maire de Dakar ait des fonds politiques. Ce n’est pas Khalifa Sall qui a créé cette procédure et n’a fait aucun faux et n’a jamais usé de faux. Le Gie-là, ce n’est pas lui qui l’a créé. Ce sont des formalités entre le percepteur et le Daf qui allait chercher un Gie et ça, bien avant Khalifa Sall, Macky Sall, Pape Diop et Abdoulaye Wade. Tout le monde sait que quand la mairie doit payer des commandes, s’il s’agit vraiment d’usage de faux, comme toutes les entités, doit faire un appel d’offre pour 30 millions. Et, l’Armp n’a jamais dit que la mairie doit faire un appel d’offre pour ce cas précis des fonds politiques. Ensuite, on parle mil, de riz mais le fournisseur n’est pas payé en espèces. Il l’est par virement ou par chèque du Trésor venant du percepteur. Ce n’est pas le maire qui paie. Il ne peut pas détourner ce qu’il ne reçoit pas. Pour montrer que l’infraction de faux et d’usage de faux en matière de fourniture dans tous les organes publics, collectivités locales ou au niveau de l’Etat, les fournisseurs ne sont jamais payés en espèces. Le maire n’est pas un payeur. Le fait est que le percepteur prélève chaque mois 30 millions en espèces qu’il donne au Daf qui garde l’argent. Ce sont seulement les fonds politique qui sont versés en espèces. Aucune somme n’est donnée à un maire à charge pour lui de payer des commandes de riz ou de mil. Cela ne peut pas se faire. C’est interdit, ce n’est pas possible.

Des observateurs laissent entendre l’imminence du procès de Khalifa Sall pour le priver de ses droits civiques lors des prochaines législatives. C’est pour quand le procès ? Je ne sais pas. Il y a trop de spéculations. Mais Khalifa Sall est devenu un grand leader sur les plans national et international. A quelque chose malheur est bon. On a cru le liquider politiquement, le présenter comme un voleur alors qu’il n’a rien volé. Il n’est pas un faussaire. C’est le premier sénégalais à avoir fait sa déclaration de patrimoine. Jusqu’à présent, il demande aux enquêteurs de la Crei de venir voir s’il a utilisé l’argent pour lui ou pour soigner les sénégalais, les aider pour la tabaski, les chrétiens pour les fêtes, les églises, la Korité, etc. Même 1 milliard ne suffit pas pour régler toutes ces choses-là quand je vois des gens s’émouvoir pour les 800 millions consacrés à cette rubrique. Ne parlons même pas des Magals de Touba et des Gamous. Les autres bouffent les fonds politiques et lui il les distribue. On doit libérer immédiatement Khalifa Sall et Bamba Fall. Tous les sénégalais savent qu’on veut liquider des adversaires politiques, mais ils n’ont rien fait. Cela est inacceptable et intolérable. Macky Sall doit savoir que la présence de Khalifa Sall et de Bamba Fall en prison est une hérésie. C’est un péché et Dieu, le Meilleur de juge est là. Vous avez vu ce qui se passe dans ce pays, aujourd’hui avec les incendies, les morts d’hommes, le sang versé depuis qu’on a mis Cheikh Ahmadou Bamba et Khalifa Ababacar Sy en prison. Ces deux grands noms qui n’ont rien fait et arrêtés sur la base d’adversité politique. Le Sénégal est perturbé. Le pays est en danger et n’a jamais vécu une période aussi sombre de son histoire. Le Président doit arrêter l’injustice. Là où il y a de l’injustice, il n’y aura pas de paix, ni de bonheur. Vive la justice.

Les retrouvailles entre Wade et Idrissa Seck se précisent de plus en plus. Quelle lecture en faites-vous ? Ils doivent se retrouver. Il s’agit d’un père et de son fils. C’est comme Abdoulaye Wade et Macky Sall. C’est Wade qui a fait politiquement Idrissa Seck et Macky Sall. Comment on peut empêcher à un père de retrouver son fils ? Que les gens arrêtent de nous divertir. Je suis pour de grandes retrouvailles entre Abdoulaye Wade, Macky Sall, Idrissa Seck, toute la vraie famille libérale. Wade ne mérite pas ce qui se passe, aujourd’hui, autour de lui. Wade ne mérite pas ces trahisons des jeunes qu’il a formés, qu’il a nommé ministre, premier ministre. Qui n’avaient rien avant et qui ont tout maintenant, grâce à lui. Ils lui ont tourné le dos. C’est injuste, c’est malhonnête, c’est ingrat, ce n’est pas africain, ni sénégalais. Abdoulaye Wade est un patriarche qui a tout fait. Tous ces traîtres-là, étaient de pauvres types et n’avaient rien et partout des locataires et aujourd’hui immensément riches avec partout des villas, des vergers, des résidences secondaires. Ils se prennent aujourd’hui de venir faire face à Wade et de se mesurer à lui. Abdoulaye Wade est un grand monsieur, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas. Jusqu’à présent, il est le plus grand président de tous les temps au Sénégal.

Quel est votre avis sur le retrait des têtes de listes de Benno Bokk Yaakar de Aliou Sall et de Abdoulaye Thimbo au niveau des départements de Guédiawaye et de Pikine, pour les prochaines législatives ? Ce n’est pas mon problème. C’est une question interne à leurs partis. J’ai mon parti et ce qui se fait dans les autres partis ne m’interesse pas. Ils n’ont qu’à présenter qui ils veulent ou se désister. Ce n’est pas mon problème. C’est leur « thiébou djeune ». Que ça soit tardif ou précoce, bon ou mauvais ne me concerne pas. Je ne les investis pas, ni n’ai de pouvoir sur eux, ne les copte pas, ne les écartes pas. Vraiment, tous les partis sont libres de choisir leurs candidats. Je ne perds pas mon temps avec l’affaire des autres.

L’affaire du juge Moustapha Teliko a fait sortir de leurs gonds l’Union des Magistrats du Sénégal. Comment appréhendez-vous ce dossier ? L’erreur n’est pas de convoquer un juge devant le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). L’erreur est de convoquer un juge qui n’a rien fait. Un juge qui commet un délit, on doit le juger. Mais un juge comme Teliko, on doit le féliciter. Il est digne du mandat dont il bénéficie de la part de ses collègues qui l’ont élu au Conseil supérieur de la magistrature. Donc, il se doit de rendre compte. Il a rendu compte par mail du fonctionnement désastreux du CSM, de la manière désinvolte dont les nominations, la carrière des magistrats est gérée. Par conséquent, on lui doit des félicitations et n’a commis aucune faute. Il a demandé à l’assemblée générale de se réunir pour revoir la manière dont le CSM fonctionne et qui est une manière inacceptable pour des gens élus et qui ne siègent jamais, ne se rencontrent jamais. Ce sont des consultations à domicile qui affectent les magistrats. Cela n’est pas sérieux, n’est pas rigoureux pour savoir qui est qui et quel est le juge que l’on doit affecter à tel poste. On fait des consultations à domicile qui ne doivent avoir lieu qu’en cas d’urgence et d’extrême urgence. Donc, c’est la énième gaffe, pas seulement du ministre de la justice, mais de l’Exécutif par rapport au pouvoir judiciaire. Aujourd’hui, on prend la Justice comme un démembrement de l’Exécutif. On prend les magistrats comme des fonctionnaires de l’Exécutif que l’on peut sanctionner ou demander obéissance au patron, alors que la Justice est un pouvoir indépendant. Mais, Me Sidiki Kaba ne le sait pas. Macky Sall ne le sait pas non plus. On ne lui a pas montré que la Justice était un pouvoir.

Il s’est levé un beau jour et dit qu’il va augmenter l’âge à la retraite de certains magistrats. L’Ums a dit : « non ». Ils ont forcé à l’Assemblée Nationale pour faire passer cette loi qui permet à certains magistrats, privilégiés, d’aller jusqu’à 68 ans. Les autres vont s’arrêter à 65 ans. Vous croyez que cela n’est pas une injustice ? C’en est une grande et l’Ums l’a dénoncée. Mais non, président Macky Sall, qui te conseille ? Président Macky Sall, qu’est-ce qui te prend ces temps-ci ? Mais diantre pourquoi, il cherche partout des foyers de tension ? Il allume toujours le feu. En général, c’est le pouvoir qui cherche la paix et l’opposition la guerre. Le pouvoir, au Sénégal, cherche partout la guerre. On arrête Khalifa Sall, Bamba Fall, on convoque le juge Teliko, etc. D’ailleurs Teliko je le défends, je suis son avocat. Et attention, on veut domestiquer la Justice, cela ne passera pas. Cette dictature, qui a entrainé les arrestations de Bamba Fall et de Khalifa Sall, veut museler les magistrats, empêcher les magistrats de parler, de juger correctement. On veut maintenant embrigader la magistrature. Que tout le monde soit mis au pas. Cela ne passera pas et le député du peuple sera la et s’y opposera, avec la dernière énergie.

Me El Hadji Diouf sera dans quelle coalition pour les prochaines législatives ? En tout cas, pour les dernières législatives, j’avais monté la coalition Leeral ou nous avons travaillé avec Macky Sall qui venait de gagner la présidentielle. Un président qui gagne les élections est en état de grâce et on a tendance à tout lui donner pour les législatives. C’est ce qui s’était passé. Mais, j’avais eu le courage de sortir de la coalition Benno Bokk Yakaar et d’aller seul et d’aller à l’Assemblée Nationale seul. Sans être sur la liste du président où se retrouvaient le Ps, l’Afp, la LD, Rewmi de Idrissa Seck, Dansokho, Bathily, tout le monde. Ils avaient peur d’aller seul comme El Hadji Diouf l’a fait. Et, parmi les listes qui étaient en compétition, 11 n’ont pas eu de député. Alors moi, j’ai pu avoir un député. Cette fois-ci, je me prépare à y aller seul. Mais, je n’exclus pas, mon parti n’exclut pas, s’il y a des propositions intéressantes de partis ou des gens qui veulent travailler avec nous, d’aller en coalition. D’ailleurs, on est en train de discuter avec le camp de Khalifa Sall et d’autres. Si nous tombons d’accord, nous pouvons y aller ensembles. Mais le cas échéant, j’irais seul. Je ne suis demandeur d’aucune alliance. Je suis prêt depuis longtemps et les sénégalais savent qui les défend à l’Assemblée Nationale. Les sénégalais savent qui est le véritable député du peuple pour ne pas se tromper au moment de choisir les futurs députés qui vont diriger la grande Assemblée Nationale tant attendue.

Parce que cette Assemblée est la plus nulle que l’histoire parlementaire du Sénégal n’a jamais connue. Un véritable échec alors qu’on nous bassinait avec le mot rupture, rupture…Cette Assemblée a voté l’augmentation du nombre de députés pour avoir un groupe parlementaire de 10 à 15. C’est un recul démocratique en pleine législature. C’est l’Assemblée où le bureau n’accepte aucun opposant. Même Wade et Abdou Diouf coptaient un député de l’opposition pour aller au bureau. C’est une Assemblée sectaire, raciste, réactionnaire, nulle, cupide, gourmande, qui prend tout. Ensuite on a empêché au député de quitter un groupe pour former un autre groupe parlementaire. Il s’agit d’un esclavage parlementaire. Dès qu’on quitte un groupe parce qu’on n’est plus d’accord, on ne peut plus aller en créer un autre. Mais ça, on l’avait fait contre le Ps et l’Afp. L’Apr l’a imposé à ces partis qui n’ont pas osé protester. Parce que, l’Apr avait peur du départ de Moustapha Niasse de Benno Siggil Sénégal qui avait près de 22 députés. L’Apr avait peur du Ps et de Tanor qui avait 20 députés. Il devait avoir 5 groupes parlementaires à l’Assemblée : 2 pour Moustapha Niasse, 2 pour Tanor et 1 pour le camp de Macky Sall. Les gens ont vu qu’on n’a pas laissé la possibilité aux députés de se regrouper en groupe parlementaire par affinité politique, comme le dit le règlement intérieur. Cela faisait peur à l’Apr et c’était une guerre déclarait à l’Afp et au Ps qui ont immédiatement capitulé et se sont mis à genoux. Ils ont accepté le diktat de l’Apr, pour rester dans le bureau de l’Assemblée et pour conserver leurs postes de ministre dans le gouvernement. Ils ont été humiliés, mais ils ont accepté. Je viens de voir que Mamadou Ndoye de la Ld a démissionné de son poste parce qu’il est minorisé. Le groupe qui est au pouvoir, dans les ministères, tient le parti (LD, NDLR) aujourd’hui. Je connais Mamadou Ndoye comme un homme de principe. Quand les gens se mettent tous à genoux, lui ne le fera pas. Je lui rends hommage. Ceux-là qui étaient avec lui et ceux-là qui se sont donnés à Benno Bokk Yakaar ne peuvent plus aller avec lui. Ils n’ont pas de conviction et je comprends l’amertume, la tristesse de Mamadou Ndoye. J’ai fait la LD/MPT et j’ai fréquenté Mamadou Ndoye qui est un homme de principe, de dignité et de valeurs. Personne dans ce pays n’a plus de valeurs que Mamadou Ndoye. C’est grave ce qui se passe dans ce pays. C’est de l’esclavage politique. Il faut être un esclave pour accéder à certaines choses, il faut ramper devant les tenants du pouvoir, il faut caresser le pouvoir pour exister, pour briller, pour être récompenser. Le mérite ne compte plus. C’est la soumission servile qui compte. Mon ami Macky Sall est en danger parce que ce qui se trame, ce qui se fait autour de lui, ceux qui développent le culte de la personnalité, l’adhésion totale,ne lui rendent pas service. Et, demain, il fera jour et ce sera trop tard.

Abdoulaye DIOP





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