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SSENEGAL-RELIGION : 137ÈME ANNIVERSAIRE DE L’APPEL DU MAHDI : Aux sources d’un message qui transcende le temps


Rédigé le Vendredi 28 Avril 2017 à 17:54 | Lu 84 fois | 0 commentaire(s)


Aux sources d’un message qui transcende le temps


SSENEGAL-RELIGION : 137ÈME ANNIVERSAIRE DE L’APPEL DU MAHDI : Aux sources d’un message qui transcende le temps
Fils de Alassane Thiaw et de Coumba Ndoye, Limamou Thiaw naquit à Yoff en l’an 1261 de l’hégire (1843), au beau milieu d’un paganisme triomphant qui étendait, sous le regard impuissant d’un Islam superficiellement assumé, ses tentacules. Avant sa disparition en 1909, âgé de 66 ans, il laissa un livre, divisé en six parties et connu sous le nom de «Sermon». Il n’existe pas de photo de Seydina Limamou.

Le nom prédestiné que son père lui donna (Limamou = AI imam = le guide) lui vint du marabout Toucouleur Mouhamadou Bâ dit Limamou d’Ouro-Mahdi (village du Fouta, région Nord du Sénégal). Il s’appelait plus précisément Ahmadou Hamet Bâ. Il est le père de Ahmadou Cheikhou, héros de la guerre sainte, qui mourut au cours de la bataille de Samba Sadio, le 11 Février 1875). Selon certains témoignages parmi lesquels celui de Cheikh Abdoulaye Sylla, des Lébou, de la Presqu’île du Cap-Vert s’étaient rendus à Ouro-Mahdi, auprès de l’éminent Saint. Celui-ci aurait dit à ces visiteurs parmi lesquels se trouvait le père de Limamou : «Le Mahdi attendu descendra parmi vous. Son nom est Limamou. Donnez ce nom aux garçons qui naîtront dans vos foyers…». Finalement, sur quatorze garçons qui portèrent ce nom seul Limamou Thiaw vécut jusqu’à l’âge adulte.

Miracles Son enfance se déroula sans incident majeur. Cependant, il ne manqua guère d’attirer l’attention de son entourage par son comportement sociable, sa promptitude à rendre service, ses qualités morales, sa piété, son amour de la propreté, son sens de l’hospitalité. Quelques faits miraculeux sont relatés par ses anciens compagnons. Le célèbre saint homme de Rufisque, Tafsir Ibrahima Mbengue, raconta, plus d’une fois, publiquement, sous serment devant Dieu, que durant leur enfance lui et Limamou furent surpris, en pleine brousse, par des anges qui le retinrent immobile et étendirent Limamou par terre. Ils lui déchirèrent la poitrine, y firent quelques interventions, avant de refermer la plaie et de les libérer tous les deux. Limamou lui demanda de garder secret ce qu’il venait de voir. Ce qu’il fit jusqu’après le rappel à Dieu de Limamou. Dès qu’il fut en âge de gagner sa vie, il orienta ses activités vers la pêche et l’agriculture comme tous les adolescents de son milieu. La saison des pluies les fixait au village, dans les travaux champêtres, tandis qu’en saison sèche, il leur arrivait souvent d’aller vers d’autres rivages où le poisson mordait mieux à Saint Louis, à Banjul…). Il ne fréquenta aucune école et demeura illettré. Rien de visible ne permettait, en dehors des qualités morales susmentionnées, de prévoir l’événement qui mûrissait en lui et qui allait éclater à Yoff comme un tonnerre dans un ciel serein.

Cependant quelques signes avant-coureurs intervenaient. Comme, par exemple, les faits suivants relatés par Thierno Sarr, compagnon de pêche de Limamou. «Nous étions à Banjul où la pêche nous avait retenus. Un jour que nous nous reposions, une vieille personne du nom de Kéba Mansali, s’approcha du groupe de mes compagnons et dit qu’il sollicitait une aide pour fendre du bois. Limamou s’offrit et ils s’éloignèrent. Il laissa Limamou marcher devant lui. Arrivé chez lui, il présenta à Limamou un plat bien garni et lui dit : « mange, voici le travail que je voulais faire accomplir, j’ai découvert celui que je cherchais », il ajouta : « je voyais chaque nuit une lumière pointer au-dessus de la case où vous dormez, toi et tes compagnons. Cette lumière vous accompagnait en mer, et je viens de la voir avec toi, lorsque je t’ai laissé marcher devant moi. Sache, Limamou, que Dieu va te charger d’une mission prophétique, dans le prolongement de celle de Mohamed (P.S.L), tu agiteras le monde ». Limamou ému ne put manger. De retour auprès de nous, Limamou me dit : « Thierno, va chez Kéba Mansali, tu y trouveras le bois à fendre ». A mon arrivée, le vieux mystique me présenta le même plat d’aliments succulents. J’eus deux bouchées lorsqu’il me dit : « Sache que Dieu chargera Limamou d’une mission prophétique d’ici un mois et dix jours … « Emu à mon tour, je ne pus continuer de manger. Ainsi lorsque nous rentrâmes à Yoff, j’attendis le moment indiqué… ».

Quarante ans ! Limamou venait d’atteindre ses quarante ans. Il perdit sa mère, une éminente servante de Dieu, dont la générosité et la piété étaient bien connues. Deuil cruel qui le frappa le 27 du mois lunaire Rajab. Après trois jours de mutisme et d’isolement, que l’entourage attribua au bouleversement qu’il venait de subir, Limamou sortit ce dimanche matin ler Châbân 1301 (24 Mai 1883), superbement drapé de trois pagnes blancs: l’un autour de la taille, l’autre sur les épaules, le troisième lui servant de turban. Il venait de tenir ce discours à la soeur de son père Adama Thiaw : « ô ma tante, recouvre-moi, de deux couvertures blanches et sache que Dieu t’a donné un fils qu’il n’a jamais donné à personne au monde ». À sa cousine Ndiaye Diaw, il avait dit: « recouvre-moi de deux couvertures neuves et sache que Dieu t’a donné un cousin qu’il n’a jamais donné à personne au monde ». A ses deux épouses, il avait tenu un langage similaire, en ces termes : « ô toi chaste Fatima, et toi la vertueuse Farma, soyez patientes. Dieu vous a donné un mari qu’il n’a jamais donné aux autres femmes. Je vous fais savoir que votre ancien compagnon Limamou est différent de celui-ci, car Dieu a fait ce qu’il a voulu. Par sa volonté, Il m’a placé au-dessus des créatures. Il m’a chargé d’appeler (les hommes et les djinns) pour les guider vers Lui ».

Détruire le paganisme Naturellement, on pensa faire appel aux compétences des guérisseurs détenteurs d’autel de Rab, pour guérir celui qui avait la mission de et tout ce qui d’une manière ou d’une autre pouvait éloigner les hommes de l’adoration saine du Dieu unique. Momar Bineta Samb fut le premier disciple de Seydina Limamou. Dès qu’il lança son appel, du haut d’un monticule de sable, il alla à sa rencontre et veilla à protéger le Saint Maître. Il s’implanta devant la porte de la chambre où Limamou demeura quelques jours, avant de circuler parmi ses concitoyens. Nul n’osait s’approcher de lui avec des intentions malveillantes, car Momar Bineta était un gaillard bien bâti que personne n’osait affronter. Ce fut le tour de Thierno Sarr Thiome qui, pour aller répondre à l’Appel du Saint Maître et se ranger à ses côtés, fut obligé de déjouer la vigilance de ses proches parents qui s’opposaient fermement à ce projet. Il feignit de voyager vers Ngor. Mais, dès qu’il sortit du village, il prit un chemin détourné et alla vers Limamou. Momar Bineta le laissa entrer et Limamou lui dit aussitôt : « Thierno tu es venu, certes Dieu n’a pas manqué à sa promesse ». Thierno Sarr lui offrit un superbe boubou que Limamou accepta. Il enleva les pagnes blancs qui l’enveloppaient, porta le boubou et dit à Thierno Sarr : « Tu es la personne, qui, le premier me fait porter un vêtement après mon Appel, je te ferais porter ce que nulle personne ne possédera « .

Restaurer la vérité Limamou alla plus loin, en faisant agir ses adeptes, qui détruisirent la « pierre fétiche » de Mpal, un village situé à 200 Km de Dakar. Cette pierre fétiche s’appelait Mame Kantar, objet d’un culte païen. Sa destruction est mentionnée par le Français qui était directeur des affaires politiques à Saint Louis dans une correspondance adressée le 21 Juillet 1890 à l’Administrateur principal des Cercles de Dakar et Thiès. En peu de temps, Yoff connut une grande affluence d’hommes, de femmes, d’enfants, attirés, les uns par la curiosité, les autres par la piété. Chacun voulait voir, entendre approcher le Saint Maître. Peu nombreux sont ceux parmi eux qui rentraient chez eux, les autres décidaient de rester auprès de lui. Sa maison devin étroite pour contenir ces hommes et femmes épris de Dieu. L’étroitesse des lieux se fit sentir avec acuité, lorsqu’une nuit les vagues furieuses de la mer, propulsées par une marée haute pénétrèrent brusquement dans les chambres, inondant toute la maison. Les plaintes de ses hôtes furent entendues, puisque le lendemain Limamou se rendit au bord de la mer, accompagné de plusieurs adeptes. Il traça une ligne sur la plage y fit planter des bouts de branches d’arbres, puis s’adressant à la mer, il lui intima l’ordre de ne plus franchir cette barrière. A ses adeptes émerveillés, il dit: « La mer ne me désobéira pas, car elle me connaît, elle connaît mon grade auprès de Dieu; d’ailleurs elle n’était entrée dans la maison que pour en nettoyer les souillures… ».

Pleins feux sur le Khalife Chérif Abdoulaye Thiaw Lahi Après 16 ans de khalifat, en remplacement de Seydina Alassane Laye dit Mame Rane, Seydina Abdoulaye Thiaw reste toujours méconnu. Annoncé par son grand-père Seydina Limamou, il a mis toute son existence au service de la communauté layène et de l’Islam. Après ses humanités, il fonda des dahiras dont le plus célèbre est «Soldats de la foi». Engagé dans l’armée, aux côtés d’un certain Me Abdoulaye Wade, il devient, dès 1949, porte-parole du Khalife Seydina Mandione. Mais, sa proximité légendaire avec Mame Rane fut marquée du sceau de la fraternité. Très ouvert, il fut le seul guide religieux à avoir accueilli, en 1992, le Pape Jean Paul II. Malgré son éloquence et sa maitrise du verbe, Seydina Abdoulaye Thiaw Lahi s’est emmuré dans un silence qui doit être compris, selon ses proches, comme un signe d’accomplissement de la mission qui est la sienne dans la famille de Seydina Limamoulaye et de l’Islam.

Papa Souleymane KANDJI





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