Europe
02/12/2008 15:13

Alerte aux pirates à bord du "Nivôse"

Golf d'Aden- Nuit noire, dans le golfe d'Aden. Dix-huit navires marchands, escortés par une frégate de surveillance française, le Nivôse, transitent dans ces eaux où sont recensées, en moyenne, trois attaques de pirates chaque jour, une véritable loterie.



Vendredi  dernier le 28 novembre, en début de soirée, le capitaine de frégate Jean-Marc Le Quilliec, un vrai Breton, est à la barre de son navire. Déjà trois jours de haute mer, à accompagner trois navires qui en ont fait la demande auprès des autorités françaises. Des équipes de soldats sont montées à bord pour dissuader les pirates.

Au fur et à mesure, plusieurs navires marchands sont venus s'agglutiner autour du Nivôse. A 14 nœuds de moyenne, le convoi fait route vers Djibouti. Tôt, le matin, une attaque de pirates a déjà fait mouche. Le Biscaglia, à quelques kilomètres du Nivôse, a été pris d'assaut. Les militaires français n'ont rien pu faire, tant le modus operandi des pirates est efficace. En cinq à dix minutes, ils se rendent maîtres du navire, à peine inquiétés par les deux hélicoptères militaires qui les surveillent. Le capitaine de frégate Le Quilliec a mal vécu l'épisode, mais il sait que sa mission, prioritaire, est d'escorter les navires qui font route à ses côtés.

Tout d'un coup, un signal sonore, strident, retentit. C'est l'alerte internationale en matière de piraterie. Il émane du commandant du Barrock, un navire qui traîne à l'arrière du convoi.

En début de semaine, le navire a refusé la présence à son bord de soldats français. Un problème diplomatique, semble-t-il. Quoiqu'il en soit, le commandant du Barrock, paniqué, contacte le Nivôse. Il a repéré des lumières suspectes sur l'océan. Des "pistes rapides", en langage militaire, des skiffs dotés de moteurs surpuissants. Pirates ou pêcheurs ? Le commandant Le Quilliec ne veut pas prendre le moindre risque.

Le commandant Le Quilliec ordonne à son équipage de rejoindre les postes de combats. Un hélicoptère décolle du Nivôse, les projecteurs fouillent l'obscurité. Ambiance tendue à la passerelle. Des manœuvres dangereuses sont lancées, en pleine nuit, le Nivôse fait demi-tour, se rapproche du Barrock.

De chaque côté de la frégate de surveillance, des soldats équipés sont postés, les mitrailleuses sont en batterie. L'alerte dure deux, trois heures. L'effet de panique gagne les autres navires du convoi, qui, à leur tour, appellent à l'aide. La tension devient maximale. La présence de l'hélicoptère fait fuir les skiffs, rassure les navires escortés. Finalement, pas de navire piraté, ce soir-là.

La lutte contre la piraterie, au quotidien, c'est aussi ça. Une présence de tous les instants, une obligation d'intervention, même si, au final, cette nuit du 28 novembre se terminera sans encombre.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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