Afrique et Moyen-Orient
19/03/2009 13:12

Algérie: coup d'envoi de la campagne présidentielle

La campagne pour la présidentielle en Algérie, où Abdelaziz Bouteflika est assuré d'être réélu, s'ouvre jeudi alors que les adversaires du chef de l'Etat dénoncent un combat inégal mais tentent malgré tout de mobiliser l'électorat.



La campagne électorale doit se poursuivre jusqu'au 7 avril mais certains candidats n'ont pas attendu cette date pour commencer leur campagne, organisant meetings, conférence-débats ou de presse dès début mars, bien que la réélection de M. Bouteflika soit pratiquement gagnée, selon la presse.

Abdelaziz Bouteflika, 71 ans, - qui brigue un 3e quinquennat en se présentant comme "indépendant" sous le slogan "Pour une Algérie forte et sereine" - a recueilli pour poser sa candidature quelque 4 millions de signatures, soit près de 25% du corps électoral, selon ses partisans.

Dès l'annonce de sa candidature, il a affirmé rechercher un score sans appel. "Un président qui n'est pas élu à une majorité écrasante n'en est pas un", a-t-il dit.

"Il ne fait nul doute que le peuple votera pour lui", a déclaré pour sa part Ahmed Ouyahia, Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), l'un des trois partis au pouvoir.

M. Bouteflika tiendra son premier meeting jeudi à Batna (435 km au sud-est d'Alger), dans les Aurès, un des bastions de la lutte pour l'indépendance contre la France qui s'est achevée par un cessez-le-feu signé le 19 mars 1962.

Il interrompra quelques jours sa campagne pour revêtir à nouveau ses habits de président en titre le temps de se rendre au Qatar, où se tiendra fin mars un sommet arabe.

Mais la grande inconnue du scrutin présidentiel reste l'absention.

L' Alliance présidentielle -- composée, outre le RND, du Front de libération nationale (FLN, nationaliste) et du Mouvement pour la société de la paix (MSP, islamique)-- a tout misé sur le mouvement associatif et les comités de quartier pour convaincre les électeurs de voter afin de dépasser largement les 58% de participation en 2004, où M. Bouteflika avait recueilli 84,99% des voix.

Plus de 5.000 associations couvrant tous les secteurs de la société civile adhérant au programme de M. Bouteflika ont ainsi été chargées de promouvoir la participation au vote.

Les cinq adversaires du président appellent aussi à une participation "massive", dans les villes surtout.

Mais, quasiment inconnus des électeurs en dehors de Louisa Hanoune (trotskiste), déjà candidate en 2004, ils se plaignent de mener un "combat inégal" et d'un manque de moyens financiers.

Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA, nationaliste), Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54 (serment 54, nationaliste), Belaïd Mohand Oussaid dit Mohamed Saïd, dirigeANT le Parti liberté et justice (PLJ, non agréé, islamiste modéré), Mohamed Djahid Younsi, secrétaire général du mouvement El-Islah (réforme, islamiste), tentent d'occuper l'espace politique.

Certains ont dénoncé l'utilisation des moyens de l'Etat dans la précampagne électorale au profit "d'un candidat".

A l'occasion de déplacements en qualité de chef de l'Etat, M. Bouteflika a annoncé fin février la mise en place d'un plan créateur d'emplois de 150 milliards de dollars pour le développement des infrastructures dans les cinq prochaines années.

Il viendrait s'ajouter à ceux déjà engagés depuis son accession au pouvoir en 1999 pour près de 200 milliards de dollars --, l'effacement total de la dette des agriculteurs et éleveurs (410 millions d'euros) et une augmentation sensible des bourses universitaires.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate








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