Tribune Libre
25/04/2007 23:30

Bientôt du sang universel?



La classification ABC repose sur la présence de chaînes de carbohydrates différentes à la surface des hématies. Les groupes A et B possèdent chacun une molécule glucidique à leur surface ; le groupe A/B possède les deux et le groupe O n'en présente aucune.

Il est donc important de déterminer le groupe sanguin de la personne transfusée car ces antigènes peuvent donner lieu à des réactions immunitaires létales. Environ un quart de la population mondiale est de type O. Leurs hématies ne possédant pas d'antigène de surface, leur sang est utilisable pour fournir n'importe quel patient, ils sont donc considérés comme donneurs universels. Dans les cas d'urgence, les médecins n'ont pas toujours le temps de rechercher le groupe sanguin de la personne et l'utilisation de sang de type O est alors nécessaire.

Lors de leurs campagnes de collecte de sang, les centres de transfusion sanguine insistent sur leurs besoins en donneurs du groupe O, puisqu'il s'agit du type de sang le plus utilisé. Une solution pour éviter les manques de sang serait d'éliminer les antigènes A et B à la surface des cellules sanguines pour les " convertir " en type O. Certaines enzymes appelées glycosidases sont capables de couper spécifiquement les antigènes A et B des hématies, tout en gardant l'intégrité de la cellule.

La société ZymeQuest basée à Beverly dans le Massachusetts avait, dans un premier temps, purifié des enzymes provenant de grains de café. Ces enzymes s'avéraient efficaces mais dans des proportions encore insuffisantes pour annuler tout risque de réaction immunitaire.

Une nouvelle étude publiée dans Nature Biotechnology semble montrer de bien meilleurs résultats que les précédentes recherches. Auparavant, les études avaient été menées sur des sucres simples. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont modifié leur approche en utilisant directement des cellules sanguines, soit le substrat réel des glycosidases.

Parmi 2500 bactéries et champignons, ils ont identifié des candidats potentiels chez Elizabethkingia meningosepticum et Bacterioides fragilis. Les tests biochimiques menés par Henrik Clausen, chercheur de l'Université de Copenhague ont confirmé les présomptions.

ZymeQuest a déposé un brevet sur ces enzymes et a développé une machine qui peut traiter simultanément 8 échantillons sanguins en 90 minutes. Ce procédé est actuellement au début de la phase II des tests cliniques. Si les essais sont concluants, ZymeQuest espère vendre cette machine en Europe dès 2011 et légèrement plus tard aux Etats-Unis.

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