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01/12/2014 23:09

Décembre noir pour les réfugiés syriens

Le programme alimentaire mondial (PAM) annonce ne plus fournir d'aide aux réfugiés syriens, faute de ressources. Voilà que pour échapper à Bachar El Assad, reconnu comme un tyran, des millions de personnes vont crever de faim.
D'abord mouvement de contestation, en 2011, les événements tournent rapidement en conflit opposant deux camps armés au milieu des populations civiles après les répressions sanglantes des services de sécurités syriens.



La force principale de l'opposition, l'ASL, démocratique, est progressivement supplantée par des combattants islamistes. On note ici et là que l'émergence d'une force armée islamiste et djihadiste a été favorisée par la libération, au début de la révolte, des djihadistes qui avaient combattu en Irak. Ceux-ci deviennent, en 2014, les fondateurs du mouvement EIIL, devenu ennemi international Numéro 1, à la place de Al Qaïda. Ils font déclarer au gouvernement syrien que «la Syrie est confrontée à une guerre barbare contre les groupes terroristes Takfiri». Et c'est malheureusement juste.
Pourtant, la Communauté internationale n'a pas manqué de s'élever contre Bachar El Assad, de soutenir la révolte. Aurait-elle manqué de clairvoyance? Il était donc impossible que la prise en main du conflit par un groupe islamiste ou un autre n'était pas prévisible? Il est difficile de croire que le scénario djihadiste n'avait pas été envisagé...
Les réfugiés syriens, un million sept cent mille personnes, sont dispersés en Egypte, en Iran, en Jordanie, au Liban et en Turquie. Il est inenvisageable de laisser ces pays prendre en charge totalement ces réfugiés quand on se souvient du soutien international qu'a reçu la rébellion syrienne au début du conflit. La communauté internationale doit assumer ses responsabilités morales. Dans le cas contraire, il y a fort à parier que beaucoup d'innocents civils, par la déception que leur causerait l'abandon des réfugiés syriens, se jettent dans l'islam radical, faisant encore davantage d'otages aux mains des djihadistes.

Sylvie Delhaye S. D.



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