France
24/12/2015 02:51

Déchéance de nationalité: parole tenue ou rétropédalage?

La question de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français dans la réforme constitutionnelle en préparation rebondit aujourd'hui : le gouvernement annonce la maintenir alors que la Ministre de la Justice annonçait hier qu'elle était abandonnée. Au lieu d'analyser quelles en seront les conséquences, on s'interroge sur ce revirement et son pourquoi.



Comme d'habitude, chacun prêche en fonction de sa chapelle : « ça fait désordre », c'est un « rétropédalage », Hollande veut « tenir parole », il joue le jeu de « l'unité nationale ». A ceux qui craignent le mauvais usage que pourrait en faire un gouvernement de droite dure ou d'extrême droite, il est répondu que si un tel gouvernement parvenait au pouvoir, il ne se gênerait pas utiliser le 49.3. Et la république serait malade pour de bon.
Ce qu'il faut craindre pourtant, à propos de la déchéance de nationalité, c'est que tous les binationaux, nés français ou non, ayant commis des infractions soient soupçonnés de l'avoir fait en lien avec une entreprise terroriste. « T'as fait quoi, toi, comme connerie ? Un braquage ? Ah ! Pour financer le terrorisme, alors ? » Ce risque de laisser survenir, au mieux, des rumeurs, au pire, des erreurs judiciaires, le Gouvernement de Manuel Valls est prêt à le prendre.
Mais tout n'est pas joué : les pays concernés par cette déchéance de nationalité sont ceux de la deuxième nationalité des auteurs d'infractions. On peut supposer qu'ils verront l'éventualité de se faire refiler des criminels à emprisonner d'un assez mauvais œil.
Quant à la réforme constitutionnelle, peut-être pourrait-on songer à verrouiller la république pour être sûr qu'elle ne pourra pas tomber malade ?

Sylvie Delhaye S. D.



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