Faits Divers - Société
03/06/2008 20:50

Déplacement anti-drogue de Fillon dans une ambiance houleuse


De retour sur le terrain après une incursion la semaine dernière dans le IIe arrondissement de Paris sur le thème du numérique, le Premier ministre avait choisi lundi le lycée Paul Bert, dans le XIVe arrondissement de la capitale, pour parler de la drogue en milieu scolaire.



François Fillon entend faire de la lutte contre la toxicomanie, en hausse en France, "une priorité aussi forte" que la mobilisation contre la violence routière, avec notamment le lancement prochain d'un plan d'action.

Cette brève visite en compagnie des ministres Xavier Darcos (Education) et Rachida Dati (Justice) - mais sans la ministre de la Santé Roselyne Bachelot - a été perturbée par des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre.

"Le Premier ministre se déplace comme il veut, quand il veut dans des établissements qui appartiennent à la République et qui sont ouverts à tous", a commenté François Fillon dans le cadre de l'émission "le talk" Orange-le Figaro.fr.

"Autant je comprends très bien qu'il puisse y avoir des revendications (...), autant je trouve que cette violence et cette volonté d'interdire au Premier ministre l'accès d'un lycée n'est pas conforme à nos traditions républicaines. Pour ma part je ne m'y soumettrai pas", a-t-il souligné.

Plusieurs dizaines de CRS et gendarmes mobiles avaient barré l'accès à la rue du lycée, bloquant environ 150 personnes, lycéens et parents d'élèves, qui s'étaient rassemblés à proximité pour protester contre cette visite, alors que la contestation dans l'Education nationale couve toujours.

Trois adolescents ont été violemment interpellés par les forces de l'ordre alors qu'ils tentaient de franchir le barrage.

"Nous considérons votre venue et sa mise en scène comme une provocation dont nous refusons d'être complices", pouvait-on lire sur un tract distribué par des manifestants.

"On souffre, c'est la répression, répondez-moi M. Darcos!", a lancé au ministre de l'Education un lycéen autorisé à pénétrer dans l'établissement. "Ils ont le droit de s'exprimer, je considérais qu'on devait pouvoir parler", s'indigne une mère d'élève face au ministre, impavide.

"Venant de personnes qui ont organisé pendant trois mois une certaine confusion dans les établissements, c'est presque comique", a déclaré ensuite à la presse Xavier Darcos, alors qu'il attendait l'arrivée de François Fillon, qui s'est déroulée sous les sifflets.

"La police est là pour faire régner l'ordre. Les manifestations ne sont pas une façon de régler les sujets", a commenté par la suite le Premier ministre.

"IL NE S'AGIT PAS DE MORALE"

François Fillon et les deux ministres ont participé à une table ronde sur la toxicomanie avec des élèves, des membres de la communauté éducative, un psychiatre, au cours de laquelle les adolescents ont mis en garde contre le tout-répressif, le "bourrage de crâne" et les "leçons de morale".

Le lycée Paul Bert a organisé deux colloques en 2007 pour informer les élèves des risques d'addictions.

"Les chiffres de la consommation de drogue ont explosé en quelques années. Un élève sur deux consomme de la drogue. C'est notre responsabilité d'éducateurs de chercher les moyens de la prévention, mais aussi de la répression", a plaidé Xavier Darcos.

"Il ne s'agit pas de morale, il s'agit de sauver des vies", a souligné Rachida Dati.

"Nous sommes en situation d'échec par rapport à tout ce qui a été fait sur ce fléau", a poursuivi François Fillon. "Il faut que nous soyons plus efficaces, tous les moyens doivent être mis en oeuvre", a-t-il dit.

Renforcement du volet répressif, par notamment la loi du 5 mars 2007 sur l'usage des stupéfiants, et accent porté sur le suivi thérapeutique : la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) annoncera avant la fin du mois un plan de lutte pour la période 2008-2011.

"Ces objectifs ne peuvent être atteints que si l'ensemble de la société les porte", a insisté François Fillon, invitant parents et enseignants à réagir lors d'une réunion ultérieure au Palais de justice sur la lutte anti-drogue.

"Ce n'est pas possible que des parents ne comprennent pas la gravité de l'usage des stupéfiants. Ce n'est pas possible que des enseignants ne signalent pas à la police des trafics qui ont lieu sous leurs yeux", a-t-il dit.

Selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), les deux-tiers des jeunes scolarisés de 14 à 19 ans déclarent connaître un endroit où se procurer du cannabis. L'établissement scolaire arrive en tête.

Source: news.yahoo.com

Y.K/SourcesWeb



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