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26/05/2009 20:53

Dépôt de bilan en vue pour General Motors

GM, le premier constructeur automobile américain, n'a pas réussi à convaincre suffisamment de détenteurs d'obligations à échanger leurs titres de dettes contre des actions, ce qui ouvre la voie à la plus grosse faillite industrielle de l'histoire des Etats-Unis d'ici la fin du mois.



Des sources proches des discussions ont dit mardi que moins de 10% de ces porteurs d'obligations avaient pour l'instant accepté l'échange proposé, soit un niveau très éloigné du taux d'acceptation de 90% qu'avait exigé le constructeur pour éviter le dépôt de bilan.

Les porteurs d'obligations, qui détiennent une dette totale de 27 milliards de dollars, ont jusqu'à mardi minuit (heure américaine) pour répondre à l'offre.

D'après les sources déjà citées, General Motors devrait lancer le processus de dépôt de bilan peu de temps après l'expiration de l'offre. Il devrait en tout cas intervenir avant la date butoir du lundi 1er juin, ont ajouté les sources.

GM, qui a reçu 19,4 milliards de dollars d'aides publiques depuis le début de l'année, a jusqu'à cette date pour présenter à l'administration Obama un projet assurant sa viabilité à long terme.

Cela fait plusieurs jours que des analystes financiers disaient que l'objectif fixé par GM de récupérer 90% de sa dette obligataire globale était totalement hors de portée.

"Il s'agit là d'un rejet franc et massif d'une offre qui n'était pas appropriée. Nous avons toujours dit que cet échange n'avait aucune chance d'aboutir. Voilà qui est acté", a déclaré Pete Hastings, analyste crédit chez Morgan Keegan.

La réponse des détenteurs d'obligations était l'une des échéances décisives pour General Motors dans les 48 heures à venir.

Les dirigeants du syndicat United Auto Workers (UAW), qui représentent 54.000 salariés de GM, doivent se réunir mardi à Detroit pour préparer le scrutin pour ou contre la ratification de l'accord conclu la semaine dernière avec la direction. Les résultats du vote pourraient être connus jeudi.

Une approbation du texte permettrait à GM de réduire ses coûts en modifiant les conditions de paiement de ses 20 milliards de dollars (14,4 milliards d'euros) de dettes envers la caisse d'assurance santé des retraités du groupe.

Au Canada, les salariés des usines GM ont ratifié lundi par

une majorité de 86% l'accord conclu la semaine dernière avec le syndicat CAW, qui doit permettre au groupe de réduire de près de 30% ses coûts salariaux horaires au Canada.

Sans attendre le verdict des salariés, GM et la "task force", l'équipe chargée du dossier automobile à la Maison blanche, ont poursuivi ces derniers jours leurs discussions sur la restructuration du groupe.

Les dirigeants du groupe et leurs interlocuteurs à Washington attendent mercredi la première décision du gouvernement allemand sur les projets de reprise de la filiale Opel.

Berlin a demandé aux trois candidats déclarés - Fiat, l'équipementier austro-canadien Magna et le fonds d'investissement RHJ International - d'améliorer leurs offres en soulignant la nécessité d'engagements crédibles concernant la préservation de l'emploi et des sites industriels.

C'est également mercredi que Chrysler, en dépôt de bilan depuis le 30 avril, pourrait savoir si la justice l'autorise à vendre ses principaux actifs à une nouvelle structure juridique dont l'italien Fiat prendrait le contrôle.

Si le juge Arthur Gonzalez, chargé du dossier Chrysler, donne son feu vert, le rapprochement Chrysler-Fiat, déjà assuré de la bienveillance de l'équipe Obama, pourrait être bouclé dès la mi-juin.

Un représentant du Trésor américain s'est refusé à tout commentaire sur les discussions avec GM.

C'est sous la pression de Washington que le groupe s'est efforcé ces derniers mois de réduire ses coûts et sa dette tout en faisant le ménage dans ce portefeuille de marques, qui devrait le conduire à vendre Opel mais aussi à céder ou fermer Saab, Hummer et Saturn.

L'offre faite aux créanciers obligataires consistait à un renoncement de leurs créances en échange d'une participation de 10% dans le groupe une fois sa restructuration menée à bien.

Le fonds qui administre la caisse de santé de l'UAW détiendrait elle 39% du capital de GM, dont l'Etat fédéral contrôlerait la majorité; les actionnaires actuels, eux, devraient se contenter de 1%.

Une source proche de l'administration Obama a déclaré que celle-ci poursuivait ses discussions avec les créanciers obligataires en vue d'un accord sur la restructuration.

Cette source, qui n'est pas autorisée à s'exprimer publiquement, a réaffirmé qu'il n'existait aucun projet prévoyant un dépôt de bilan de GM avant le 1er juin.

A la Bourse de New York, l'action General Motors poursuit sa descente aux enfers: elle perdait près de 12% mardi vers 17h00, à 1,26 dollar. La valeur boursière du groupe dépasse désormais à peine 700 millions de dollars. C'est dix fois moins que la capitalisation du français Renault et moins d'un centième de celle du japonais Toyota, numéro un mondial du secteur, selon les données Thomson Reuters.


Source: Reuters via Yahoo News

Awa Diakhate








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