Afrique et Moyen-Orient
23/02/2010 18:58

En Turquie, arrestations de 40 officiers

Plus de quarante officiers turcs de haut rang ont été interrogés, mardi 23 février, par la justice sur leur implication présumée dans un complot visant à renverser le gouvernement islamo-conservateur, au lendemain d'un coup de filet sans précédent dirigé contre l'establishment militaire.



Cette offensive judiciaire d'une ampleur inédite contre l'armée, qui se considère le garant du régime laïque, a attisé les tensions entre partisans du gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) et l'opposition.
L'ex-chef de l'armée de l'air, le général Ibrahim Firtina, et l'amiral Ozden Ornek, ex-commandant de la marine, figurent parmi les personnalités arrêtées.
'PROBABLEMENT UN PROCESSUS DE REVANCHE POLITIQUE'
Les gradés interpellés, dont au moins une dizaine étaient entendus par des procureurs mardi, sont accusés d'avoir cherché à fomenter le chaos en faisant sauter des mosquées pour déclencher une prise de contrôle militaire dans le cadre d'une opération baptisée Balyoz ('masse de forgeron'), dont le projet remonte à 2003, selon la presse. Ils sont également soupçonnés d'avoir voulu abattre un avion de chasse turc pour provoquer un conflit armé avec la Grèce et déstabiliser le gouvernement.
L'instigateur supposé du plan, l'ex-général Cetin Dogan, a été arrêté. Il a nié toute implication, indiquant qu'il s'agissait d'un 'jeu de stratégie' militaire conçu à l'époque où il portait l'uniforme. L'état-major, qui a rejeté les accusations et dénoncé une campagne de dénigrement, a néanmoins reconnu une existence à ce plan, évoquant lui aussi un 'scénario' de 'wargame' préparé en 2003.
Les deux grands partis d'opposition, victimes de putschs militaires dans le passé, ont pointé du doigt le gouvernement. Le chef de l'opposition laïque, Deniz Baykal, s'est interrogé sur le moment choisi de la rafle menée contre d'ex-généraux 'regardant la télévision en pyjama et pantoufles', au sujet d'allégations remontant à sept ans et qui ne se sont jamais concrétisées. 'C'est visiblement un processus de revanche politique', a-t-il estimé.

Source: Lemonde.fr via Yahoo


V.N/ source web








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