Europe
25/09/2008 19:31

En pleine crise, Sarkozy défend sa politique économique

TOULON - A la veille de la présentation d'un budget très délicat, Sarkozy défend ce soir la politique économique du gouvernement, alors que la tempête financière continue à balayer la planète et que la croissance française pique du nez.



Lors d'une réunion publique où sont attendues près de 4.000 personnes, le chef de l'Etat prononce à 18h30 un discours très attendu dans lequel il doit "mettre en perspective", selon son entourage, les réformes économiques engagées depuis un an par son gouvernement.

Il sera entouré du Premier ministre François Fillon et des ministres dépendant de Bercy: Christine Lagarde (Economie), Eric Woerth (Budget), Laurent Wauquiez (Emploi) et Luc Chatel (Industrie).

Après avoir appelé à New York ses pairs à un sommet sur la crise financière et réclamé des "sanctions" contre les responsables de ce "désastre", Nicolas Sarkozy doit cette fois s'attacher à rassurer les Français, très préoccupés par les conséquences possibles de la tourmente sur leur situation.

"Ce sera un discours lucide, pas forcément un discours avec des annonces", a expliqué un ministre. "Le président dira clairement aux Français qu'il y a des difficultés mais qu'il y a aussi un capitaine qui tient la barre", a ajouté ce membre du "G7" régulièrement réuni autour du chef de l'Etat. Selon son entourage, le président devrait ainsi une nouvelle fois justifier le bien-fondé du très controversé "paquet fiscal" ou de la loi de modernisation de l'économie (LME), rappeler ses mesures pour le pouvoir d'achat et insister sur la nécessité de continuer les réformes.

"Bien sûr, il y a une crise économique mondiale et européenne", a lui-même rappelé récemment Nicolas Sarkozy, mais "ce n'est pas une raison pour arrêter les réformes. C'est au contraire une raison pour aller plus loin".

Même si son discours doit privilégier l'explication, le chef de l'Etat pourrait sortir de son chapeau à Toulon quelques annonces, notamment sur la fin des "parachutes dorés" des grands patrons, aujourd'hui recommandée par la présidente du Medef Laurence Parisot.

A New York, il a laissé entendre qu'il pourrait bientôt tenir sa promesse électorale de les supprimer. "Le parachute doré (...) c'est un système où si vous réussissez on gagne un bonus, si on échoue on a un bonus aussi", a dénoncé Nicolas Sarkozy, "c'est pas compatible avec l'économie de marché".

Le président doit enfin s'employer à rassurer, notamment au sein de sa majorité, sur la politique fiscale du gouvernement, après les "couacs" survenus sur le financement du revenu de solidarité active (RSA) et le "bonus-malus" écologique.

Signe de l'importance qu'il lui accorde, Nicolas Sarkozy a, selon son entourage, "beaucoup consulté" pour préparer son discours, dont la rédaction a été confiée à sa "plume" habituelle Henri Guaino.

Il y a travaillé pendant deux après-midi complètes à New York, n'hésitant pas à faire traverser l'Atlantique lundi au secrétaire général adjoint de l'Elysée François Pérol. En guise d'échauffement, il pourrait en roder quelques thèmes devant les membres du groupe UMP à l'Assemblée nationale, conduits par Jean-François Copé, qu'il reçoit à déjeuner jeudi.

Mais le chef de l'Etat aura fort à faire pour convaincre les critiques. Le centriste François Bayrou a déjà jugé "simplistes" ses propos contre les responsables de la crise. "Comme il n'a plus d'argent il se paie de mots", a renchéri le numéro un du PS François Hollande. Et selon un sondage BVA paru mercredi, 62% des Français désapprouvent sa politique économique.

Après son discours, Nicolas Sarkozy passera à la mise en pratique dès vendredi matin avec l'exercice d'équilibriste de la présentation du projet de budget 2009-2011, entre croissance en berne et menace de dépassement des déficits publics.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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