France
26/03/2008 10:37

Entente cordiale et protocole royal pour Nicolas Sarkozy à Londres


Le président français Nicolas Sarkozy effectue à partir de mercredi une visite d'Etat de deux jours en Grande-Bretagne sur fond de pompe royale et d'entente cordiale, dont Paris et Londres espèrent une relance spectaculaire et tous azimuts de leur coopération.



Pour un chef de l'Etat français en quête de hauteur et de stature et critiqué pour une présidence jugée clinquante, ce séjour sur les bords de la Tamise ne pouvait pas mieux tomber. Rien de tel qu'une photo officielle entre la reine Elizabeth II et le duc d'Edimbourg afin d"asseoir une "mue" présidentielle.

Le chef d'Etat français et son épouse l'ancien mannequin Carla Bruni doivent atterrir à 11h25 locales (même heure GMT) à l'aéroport londonien d'Heathrow avant de se diriger vers le château de Windsor, dans l'ouest de la capitale, où un accueil royal, marque rare de considération, leur sera réservé.

Le couple effectuera en carrosse les derniers mètres qui les séparent de la résidence royale, en compagnie de la reine Elizabeth II et de son époux le duc d'Edimbourg. M. et Mme Sarkozy seront dans la soirée les hôtes d'un banquet d'Etat avant de passer la nuit au château.

Le discours présidentiel devrait être l'occasion de célébrer plus d'un millénaire de rivalités et d'amitié franco-britanniques, selon l'entourage de Nicolas Sarkozy.

Douze ans après la visite d'Etat de Jacques Chirac, la souveraine britannique va offrir pendant trente-six heures à son successeur toute la majesté d'un protocole de nature à redorer le blason de Nicolas Sarkozy confronté à une sévère chute de la popularité depuis le début de l'année.

Autre privilège, Nicolas Sarkozy s'exprimera devant les Chambres des Communes et des Lords réunies dans le cadre solennel du palais de Westminter. L'occasion de célébrer plus d'un millénaire de rivalités et d'amitié franco-britanniques dans ce qui sera, selon son entourage, le "discours-cadre" de sa visite.

"Il dira à nos amis anglais que ce qui nous rapproche est beaucoup plus important que ce qui nous sépare", annonce-t-on à l'Elysée. "Que nous avons toujours des différences mais que nous sommes capables de les surmonter pour inventer une nouvelle fraternité franco-britannique au XXIe siècle", poursuit-on, "c'est tout le sens de sa visite".

Après cette proclamation, Nicolas Sarkozy retrouvera jeudi le Premier ministre Gordon Brown pour les travaux pratiques de leur premier sommet bilatéral. D'abord à la résidence de son hôte britannique au 10 Downing Street, puis dans le cadre plus inattendu de l'Emirates Stadium, le stade d'Arsenal, le plus français des clubs de football d'Outre-Manche.

Le temps d'une séance de travail et d'un déjeuner, les deux responsables doivent passer en revue les principaux dossiers internationaux de l'heure, dont l'Afghanistan où Paris devrait envoyer un millier de soldats supplémentaires, les priorités de la présidence française de l'Union européenne (UE), à partir du 1er juillet, et les questions bilatérales.

Dans un entretien diffusé mercredi par la radio BBC, M. Sarkozy a d'ailleurs justifié le renforcement annoncé de la présence militaire française en Afghanistan, estimant que l'Alliance atlantique ne pouvait "se permettre de perdre" contre le terrorisme.

"Est-ce que l'on peut se permettre, nous, l'Alliance, les alliés, de perdre en Afghanistan ? La réponse est non. Parce qu'en Afghanistan se joue une partie de la lutte contre le terrorisme mondial, donc on doit gagner", a déclaré M. Sarkozy.

La réforme des institutions internationales, comme le Fonds monétaire international (FMI) ou le Conseil de sécurité de l'ONU, l'élargissement du G8 en G13 ou G14, l'immigration et la transparence des marchés financiers doivent permettre aux deux capitales d'afficher "leur très grande proximité de vues", selon le mot réjoui d'un diplomate britannique.

A trois mois de la présidence française de l'UE et même si elle reste délicate dans une Grande-Bretagne eurosceptique en plein processus de ratification du traité de Lisbonne, la question de l'Europe de la défense devrait également être évoquée par les deux pays, qui fournissent à eux seuls 40% de l'effort militaire des 27 pays membres de l'UE.

Tout à leur lune de miel, Paris et Londres ont promis un sommet "plein de substance". La presse britannique a déjà commencé à en dévoiler les contours en annonçant la signature par MM. Brown et Sarkozy d'un plan commun destiné à construire de nouvelles centrales nucléaires en Grande-Bretagne, puis à en exporter la technologie dans le monde.

"Nous avons beaucoup de choses à faire avec les Britanniques", résume-t-on côté français. "Pour faire avancer l'UE, le moteur franco-allemand n'est plus suffisant. La conviction de Nicolas Sarkozy, c'est que, même si nous avons des différences, la Grande-Bretagne a un rôle spécial à y jouer".

yahoo.com

Y.K/sourcesWeb



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