Sport
14/10/2008 19:55

Foot: les joueurs de L1 et L2 divisés face à la grève

Les joueurs professionnels sont apparus divisés, alors que se précise la menace d'une grève en Ligue 1 et en Ligue 2, du 24 au 26 octobre, pour protester contre le projet de modification du Conseil d'administration de la Ligue.



"Je ne pense pas qu'il y aura grève. L'idéal serait de trouver un accord entre toutes les parties car le calendrier est déjà chargé", a lâché Juninho, le capitaine de Lyon, dont le président Jean-Michel Aulas soutient fermement le projet de modification du CA de la LFP.

Les "familles" du football (joueurs, entraîneurs, arbitres) ont lancé le 2 octobre un appel à la grève pour protester contre le projet de modification, visant à donner aux présidents de clubs la majorité au sein du Conseil d'aministration de la LFP.

Frédéric Thiriez, le président de la Ligue, a franchi une étape supplémentaire lundi en annonçant la convocation d'une Assemblée générale extraordinaire pour le 14 novembre pour entériner le changement de statut.

"Mais il faut se poser la question: pourquoi les présidents veulent-ils avoir tous les pouvoirs?, s'interroge Benoît Cheyrou, milieu de terrain de l'Olympique de Marseille. Ils nous disent de ne pas avoir peur. Mais qu'en sera-t-il à moyen et long terme? En s'opposant maintenant à ces projets, nous essayons de protéger les droits de tous les joueurs pour plus tard".

"Si les statuts de la Ligue sont modifiés, cela ne changera rien pour les joueurs qui pratiquent aujourd'hui mais éventuellement pour ceux qui seront professionnels dans cinq ou six ans hormis ceux qui sont performants", enchaîne Juninho, l'un des footballeurs les mieux rémunérés de la L1, membre du syndicat des joueurs (UNFP), qui joue un rôle moteur dans le mouvement.

Les joueurs, qui perçoivent en moyenne 45.000 euros mensuels en Ligue 1, craignent que leur mouvement soit mal interprété, notamment en période de crise.

"Cela peut choquer certains que des joueurs qui gagnent bien leur vie, qui vivent leur passion et font le métier de leurs rêves" menacent de faire grève, a reconnu Benoît Cheyrou.

Dans leur démarche, les joueurs pourraient cependant être aidés par le calendrier, puisque les dates retenues pour la grève correspondent à la 12e journée de Ligue 2 et à la 10e journée de Ligue 1, où est programmé le choc Marseille-Paris SG.

"J'ai envie de jouer le match", annonce le milieu de l'OM Mathieu Valbuena, reconnaissant "ne pas avoir trop suivi" le débat.

Pour éviter un mouvement de grève, pour la première fois depuis 1972, le président du RC Strasbourg (L2) Philippe Ginestet a lancé mardi un appel "à la raison des uns et des autres pour différer toute décision (...) afin de donner du temps à une véritable concertation de fond".

"La communication, ça existe aussi en France!, s'emporte Eric Gerets, l'entraîneur de l'OM. Entre adultes, ils vont pouvoir trouver une solution sans grève. Et ici (à Marseille), tous les gens travaillent pour voir un match le week-end. Cela fait deux mois qu'ils ne dorment plus, juste pour voir le Paris SG! J'aurais du mal à expliquer à quelqu'un qui gagne 1.000 euros par mois en travaillant à l'usine que des joueurs, qui gagnent quand-même bien leur vie, se mettent en grève".

Le compte à rebours avance. Le président du syndicats des présidents de clubs (UCPF), Jean-Pierre Louvel, s'est donné "jusqu'au 20, 21 octobre" pour négocier avec les +familles+ et éviter la grève.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate








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