Amériques
04/11/2007 20:13

Guatemala: Duel présidentiel serré sur fond de violences

Par Anna FERNANDEZ


Au GUATEMALA, on a commencé à voter dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle, un scrutin qui s'annonce serré sur fond de violences dans ce pays ravagé par la misère.



Le duel oppose Alvaro Colom, un entrepreneur social-démocrate promettant de combattre la pauvreté, à un ancien général, Otto Perez, partisan d'une main de fer contre la corruption, les trafiquants de drogue et les "maras", les gangs armés d'Amérique centrale.

Les deux hommes, âgés de 56 ans, sont au coude à coude dans les sondages. Le vainqueur assumera ses fonctions le 14 janvier pour un mandat unique de quatre ans.

Le président sortant Oscar Berger a lancé dimanche un appel aux six millions d'électeurs à "apporter leur soutien au vainqueur du scrutin car il est nécessaire que le développement du Guatemala se poursuive".

Lors de son propre vote dans la capitale, M. Colom a affirmé que le pays devait choisir entre "deux propositions totalement distinctes".

"Espérons que cela se termine comme une fête et que demain nous puissions nous lever en proposant un processus de conciliation du pays", a-t-il déclaré.

Environ 20.000 policiers et 4.000 soldats ont été déployés autour des bureaux de vote, qui ont ouvert à partir de 07h00 (13h00 GMT) et fermeront à 18h00 (00h00 GMT). "Tout est en ordre", a déclaré le président du Tribunal suprême électoral (TSE), Oscar Bolaños.

Avec un nombre de meurtres atteignant 6.000 depuis le début de l'année, l'insécurité a dominé la campagne électorale, marquée par la mort d'une cinquantaine de militants et de candidats à des mandats locaux.

Des missions d'observation de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de l'Union européenne ont appelé au respect des résultats qui seront rendus publics dans la nuit de dimanche à lundi par le TSE.

Avant le second tour, le candidat social-démocrate a dénoncé des vols de bulletins de vote. Au premier tour, il avait recueilli 28,23% des suffrages tandis que son adversaire de droite en avait réuni 23,51%.

Alvaro Colom, un chef d'entreprise d'origine européenne, a longtemps été le grand favori du scrutin.

Cet ingénieur de formation qui se présente pour la troisième fois à la présidentielle, présente la particularité d'être un des rares non indiens à avoir reçu le titre honorifique de "chaman" (prêtre) de la part des communautés indiennes mayas qui représentent la majorité de la population (60%).

Otto Perez est lui connu comme le "général de la paix" pour avoir négocié et signé les accords de paix scellant la fin de la guerre civile (1960-1996).

Les deux candidats défendent des programmes diamétralement opposés. Otto Perez s'inspire d'idées néo-libérales, alors qu'Alvaro Colom voit dans le développement social la solution aux problèmes de la violence et se dit opposé aux privatisations.

Au Guatemala, pays le plus peuplé d'Amérique centrale (13 millions d'habitants), 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Avec une éventuelle victoire d'Otto Perez, les militaires reviendraient indirectement au pouvoir pour la première fois depuis 1986. Ils avaient gouverné le pays de 1954 à cette date.

Quel que soit le vainqueur, il n'aura pas de majorité parlementaire et devra trouver des alliances. Onze partis sont représentés au parlement après les élections générales du 9 septembre, organisées en même temps que le premier tour de la présidentielle.

Première force politique, le parti de M. Colom, l'Unité nationale de l'espoir (UNE), ne détient que 52 sièges sur 158.

H.V/YahooNews








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