Europe
16/04/2009 17:38

Juan Carlos sauvé par ses gènes

L'endogamie, qui a tué la dynastie des Habsbourg, devrait épargner celle des Bourbons, qui lui a succédé sur le trône d'Espagne en 1700, et dont Juan Carlos Ier est l'actuel maillon régnant.



Selon une étude de chercheurs de l'université de Saint-Jacques-de-Compostelle, publiée mercredi 15 avril dans la revue scientifique américaine PLoS ONE, les nombreuses maladies et infirmités dont souffrait Charles II, le dernier des Habsbourg à avoir gouverné l'Espagne, étaient la conséquence directe des unions consanguines que la maison d'Autriche a multipliées pour maintenir la lignée. Lire la suite l'article

En analysant les données disponibles sur Charles II et 3 000 de ses parents à travers seize générations, l'équipe dirigée par le généticien espagnol Gonzalo Alvarez Jurado a calculé mathématiquement que le coefficient de consanguinité du monarque atteignait 0,25, un taux record, dix fois supérieur à celui de Philippe Ier, le fondateur de la dynastie, très propice au développement de maladies génétiques.

Selon les auteurs, Charles II souffrait d'un double dérèglement génétique : 'Une déficience des hormones pituitaires et une acidose tubulaire rénale qui pourraient expliquer son profil clinique complexe, dont son impuissance ayant conduit à l'extinction de la dynastie.'

Ces travaux confirment scientifiquement la progressive dégénérescence des Habsbourg dont témoignent les portraits de Charles II par Vélasquez, Le Titien ou Juan Carreno de Miranda : des yeux globuleux, un front bombé, le port d'un vieillard à 30 ans.

 Le monarque n'a pas parlé avant l'âge de 4 ans, n'a pas marché avant ses 8 ans. Attardé mentalement et sexuellement inapte, il a souffert toute sa vie d'hallucinations, de convulsions, de vomissements et de diarrhées.

Les mêmes chercheurs ont entrepris une étude sur la dynastie des Bourbons, au pouvoir en Espagne depuis trois siècles. Gonzalo Alvarez Jurado s'est voulu rassurant. 'Le coefficient de consanguinité de Juan Carlos doit être minime', a-t-il confié à la presse.

Certes, la trisaïeule du souverain espagnol, Isabel II, avait bien épousé son cousin germain, mais l'universitaire estime que les effets de l'endogamie se sont récemment dilués, comme dans les autres monarchies européennes, grâce à des mariages avec des personnes étrangères à la famille. Voire étrangère à l'aristocratie, comme Letizia, l'ancienne présentatrice de la télévision devenue princesse des Asturies par son mariage avec le prince héritier Felipe.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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