France
11/10/2007 01:59

Justice: Dieudonné jugé en appel pour avoir comparé les juifs à des 'négriers'

Dieudonné, condamné en première instance pour des propos où il comparait les "juifs" à des "négriers", comparaît en appel à Paris.



L'humoriste Dieudonné, déjà condamné en première instance à 5.000 euros d'amende pour des propos publiés en 2004 où il comparaît les "juifs" à des "négriers", a comparu jeudi après-midi devant la cour d'appel de Paris.

Le parquet général a demandé à la 11e chambre de la cour d'appel de confirmer le jugement de première instance. Le délibéré a été fixé au 15 novembre.

C'est dans le Journal du Dimanche (JDD) du 8 février 2004 que Dieudonné avait tenu les propos incriminés : "+Sale nègre, les juifs auront ta peau+, voilà le genre de slogans que j'ai entendus. Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd'hui l'action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d'Ariel Sharon. Ceux qui m'attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des Noirs et l'esclavage".

Le 10 mars 2006, la 17e chambre correctionnelle de Paris avait jugé le comédien coupable d'incitation à la haine raciale et l'avait condamné à payer 5.000 euros d'amende, ainsi qu'un euro symbolique de dommages-intérêts aux cinq associations parties civiles.

L'humoriste a fait appel de sa condamnation, tandis que la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et le Consistoire central de France ont demandé une augmentation des dommages-intérêts afin qu'ils reflètent "l'importance du préjudice subi".

Vêtu d'un jean noir et d'un pull rouge, Dieudonné, 41 ans, a continué jeudi à nier tout velléité antisémite. Lors de cette interview, a-t-il rappelé, "j'étais dans une situation pour le moins tendue. On s'en était pris à mon public (...) jusqu'à cette explosion et que des gens aillent à l'hôpital".

L'interview avait été publiée trois jours après qu'un spectacle de Dieudonné à Lyon eut été émaillé d'incidents. Des associations juives avaient alors perturbé le spectacle, faisant deux blessés légers.

"A cette période-là, je travaillais sur les relations entre Israël et l'Afrique du Sud" et "j'étais scandalisé qu'il y ait eu un véritable financement (de l'apartheid) de la part de certains diamantaires", a par ailleurs expliqué Dieudonné, affirmant que lorsqu'il a parlé de négriers, il pensait à "tous ces noirs d'Afrique du Sud travaillant au fond des mines pour enrichir ce genre de personnages".

Pour l'avocat de la Licra, Me Christian Charrière-Bournazel, "rien ne permet de dire" tout cela dans les propos incriminés. En revanche, "nous sommes à l'évidence en présence d'une incitation à la haine à l'égard d'une communauté toute entière", a-t-il affirmé.

Le défenseur du Consistoire central de France, Me Alain Jakubowicz, a estimé quant à lui que Dieudonné avait usé "des poncifs" utilisés "depuis des siècles dans la littérature antisémite la plus virulente".

"Dans ces propos, on trouve les germes de l'affaire Halimi", a été jusqu'à dire l'avocat, en faisant allusion à ce jeune juif mort en février 2006 après avoir été torturé par ses ravisseurs.

H.V/Source Web



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