Tribune Libre
25/10/2007 23:20

Justice: Le juge Van Ruymbeke ne ''dérange'' pas

Une simple "réprimande" avec inscription au dossier personnel, c'est la sanction disciplinaire minimale prévue par la loi. Les magistrats ont fait preuve d'indulgence envers leur confrère. La compassion ne s'apprendrait-elle qu'entre pairs?



A l'évidence, cette mesure disciplinaire, si douce, ne consolidera pas la confiance des justiciables pour ce qui concerne l'ethique de la magistrature.

Pour mémoire, le juge avait rencontré en dehors de son bureau celui qui est devenu le corbeau de l'affaire Clearstream: Jean-Louis Gergorin. Ce rendez-vous s'était déroulé dans le cadre de son enquête sur l'affaire des frégates. A l'époque, le vice-président d'EADS souhaitait l'anonymat. Renaud Van Ruymbeke risque un blâme, un avertissement ou la révocation, si ses pairs estiment qu'il a commis une "faute disciplinaire".

Historique: une vieille histoire de jeunesse (Le Figaro)::
En 1979, le tout jeune (il est né à Neuilly-sur-Seine 27 ans plus tôt) Renaud Van Ruymbeke est juge d’instruction dans l’affaire Boulin, du nom de l’ancien ministre du Travail de Valéry Giscard d’Estaing, Robert Boulin, retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet. Il s’agit de sa première "grosse" affaire. Le 30 octobre, le jour de la mort de Boulin, Renaud Van Ruymbeke demande l'ouverture des comptes bancaires du ministre dont le nom est cité dans une affaire d’escroquerie immobilière. Dans une lettre rédigée par Robert Boulin avant sa mort, ce dernier accuse le juge d’avoir voulu "faire un carton sur un ministre". De cette affaire, Van Ruymbeke conserve une image : "j’ai l’impression que je dérange".

S.D. / Source Web



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