Régions
20/03/2009 14:38

L'UMP se mobilise pour les régionales de 2010

Ses listes pour les européennes ne sont pas constituées que déjà l'UMP se lance dans la bataille pour les régionales de 2010 avec l'espoir d'effacer la Berezina de 2004 et de baliser le terrain pour les échéances de 2012.



Les ambitions se sont avivées à la faveur de primaires sans précédent dans le parti majoritaire, avec pour point d'orgue le duel tendu en Ile-de-France entre deux membres du gouvernement, Valérie Pécresse et Roger Karoutchi.

Les chefs de file pour les régionales seront connus dimanche au terme d'une consultation des quelque 270.000 adhérents alors que les listes pour le scrutin européen du 7 juin restent à établir. Le vote électronique, entamé lundi, sera clos à 15h00.

Sept ministres figurent au nombre des prétendants pour cette élection remportée en 2004 par la gauche, qui s'était imposée dans 20 des 22 régions de France.

Si le nom des "champions" est d'ores et déjà connu dans plusieurs régions où les candidats n'affrontaient pas de concurrence, le suspense demeure dans le Centre, où le secrétaire d'Etat aux PME Hervé Novelli a maille à partir avec l'ancien ministre chiraquien Serge Lepeltier.

Mais il est surtout vif en Ile-de-France, où la compétition entre Valérie Pécresse et Roger Karoutchi a tourné à l'aigre.

La confrontation entre la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, 41 ans, et le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, 58 ans, a poussé l'Elysée à intervenir afin de calmer les esprits et à suspendre les débats, officiellement pour permettre à Valérie Pécresse de se concentrer sur la réforme des enseignants-chercheurs.

"Le combat est contre (le socialiste Jean-Paul) Huchon, pas entre nous. Il ne faut pas gaspiller d'énergie dans les primaires", observe Valérie Pécresse.

Roger Karoutchi, chef de l'opposition au Conseil régional d'Ile-de-France depuis 1998 et élu régional depuis 1992, s'estime le mieux placé pour mettre fin à l'hégémonie du Parti socialiste sur cette région de quelque 11 millions d'habitants. "Forcément, le meilleur candidat face à la gauche, c'est moi", affirme celui qui mûrit ce combat depuis plus de dix ans.

Sa campagne, qu'il a voulue détonante à l'image de la boisson énergisante "Karoutchi High Energy" créée pour les primaires, a été assidue et agressive à renfort de mails et courriers, ainsi que d'un livre révélant son homosexualité.

"C'est le combat de ma vie", explique-t-il.

Nicolas Sarkozy a jugé que son secrétaire d'Etat, fidèle de longue date, était allé trop loin dans son désir de victoire en se prévalant du soutien de sa mère "Dadu" et de son fils Jean, conseiller général des Hauts-de-Seine.

A rebours, Valérie Pécresse, élue des Yvelines depuis 2004, a voulu une campagne "soft" avec pour fil rouge le renouvellement des générations avant les élections présidentielle et législatives qui se dérouleront en 2012.

Bénéficiant notamment du soutien public de Rama Yade, Jean-François Copé ou Alain Juppé, elle est la favorite des sondages. Selon une récente enquête Ifop pour Le Journal du Dimanche, 64% des personnes interrogées la plébiscitent.

"Si ce n'est pas moi, je serai un bon petit soldat", affirme-t-elle.

A l'UMP, on assure que dans tous les cas, la majorité "se rassemblera derrière le candidat choisi par les militants".

Car si le parti a décidé d'enclencher tôt le mouvement, c'est autant pour permettre aux candidats de labourer le terrain sur la durée que de désamorcer les rivalités internes.

"La tragi-comédie, on la laisse au PS", assure Xavier Bertrand.

Les jeux sont faits pour les autres ministres candidats : Xavier Darcos (Aquitaine), Roselyne Bachelot (Pays de la Loire), Alain Joyandet (Franche-Comté) et Bruno Le Maire (Haute-Normandie) en feront partie.

Brice Hortefeux et Hubert Falco ne se sont pas encore officiellement déclarés en Auvergne, pour l'un, et en région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour l'autre. Le vote des militants y est donc reporté, comme en Corse et en Alsace, contrôlées par la majorité, ainsi qu'en Guyane, en Guadeloupe, à la Martinique et à La Réunion.

L'UMP n'avait conquis que deux régions métropolitaines sur 22 lors des régionales de 2004, des élections intermédiaires traditionnellement à risque pour la majorité en place.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate








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