France
22/12/2008 17:28

L'affaire Julien Dray embarrasse le PS

Les ennuis judiciaires de Julien Dray embarrassent la direction du PS. La Première secrétaire Martine Aubry ne souhaitait pas réagir ce lundi à l'enquête pour des détournements de fonds ouverte contre le député de l'Essonne, proche de Ségolène Royal.



"C'est une affaire personnelle, elle n'a rien à dire dessus, à part rappeler la présomption d'innocence", déclarait-on dans l'entourage de Martine Aubry. "C'est une enquête préliminaire, il n'y a pas de mise en examen, il y a la présomption d'innocence, c'est un dossier privé. Sur le dossier de fond, on ne connaît rien", a renchéri le porte-parole du PS Benoît Hamon.

Si le silence radio était de rigueur du côté de la Première secrétaire, les autres membres de la direction faisaient le service minimum. "Julien va se défendre et moi, je lui fais toute confiance", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis sur France-Inter. L'actuel secrétaire national du PS aux relations internationales, condamné à six mois de prison avec sursis en 2006 dans l'affaire de la MNEF, a précisé avoir envoyé un SMS amical à Julien Dray.

Pierre Moscovici, qui a aussi écrit un texto au député de l'Essonne, a jugé excessif le "déferlement médiatique" autour de cette affaire. "Il ne faut pas lyncher Julien Dray par avance", a estimé le député du Doubs. Sans entrer dans le détail du dossier, l'ancien ministre des Affaires européennes s'est interrogé sur la "simultanéité entre le mouvement lycéen et la révélation de cette affaire".

"C'est une affaire qui ne concerne pas le Parti socialiste, c'est une affaire privée qui concerne Julien Dray", a renchéri Bruno Julliard, secrétaire national à l'Education et ancien président du syndicat étudiant UNEF.

Cette absence de réaction de la direction du PS a déçu le principal intéressé, déterminé à se défendre. "Le devoir d'un Premier secrétaire dans ces moments-là, c'est d'au moins essayer de prendre contact", a regretté Julien Dray. Il a précisé avoir reçu des messages de soutien de Ségolène Royal et François Hollande, mais pas de Martine Aubry.

Réaffirmant qu'il n'était "pas question de démissionner de ses responsabilités", le député de l'Essonne et vice-président du conseil régional d'Ile de France a annoncé son intention de se mettre en retrait "pendant un certain temps" du bureau national du PS. Julien Dray n'est plus membre de la direction du PS depuis le dernier congrès, et le refus des amis de Ségolène Royal de participer au "gouvernement" du parti formé par Martine Aubry.

Une perquisition a eu lieu vendredi matin au domicile du député socialiste dans le cadre d'une enquête pour des détournements de fonds présumés commis au préjudice de l'association "Les parrains de SOS Racisme" et de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), deux organisations proches du PS fondées dans les années 80 par Julien Dray. Les mouvements suspects, qui se monteraient à 351.027 euros, auraient été effectués "à des fins apparemment personnelles", selon le parquet de Paris.

Selon ses amis, Julien Dray a été victime d'une "exécution médiatique". "Il est déclaré coupable avant même la fin d'une instruction qui, à mon avis, va durer longtemps", a estimé Malek Boutih, l'un des protégés du député de l'Essonne devenus ensuite dirigeants du PS. "C'est certain, il aura beaucoup de mal à s'en relever", a prédit l'ancien président de SOS Racisme.

Paradoxalement, Julien Dray a reçu plus de soutien de la part de l'UMP. Le député de l'Essonne est victime d'un "déchaînement médiatique", a déploré Frédéric Lefebvre lors du point presse hebdomadaire du parti majoritaire.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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