Régions
16/11/2009 19:16

L'organisateur de la distribution d'argent annulée se défend

La société internet Mailorama.fr défend la distribution d'argent liquide qu'elle comptait organiser à Paris samedi malgré les violents incidents provoqués par son annulation.



C'est la préfecture de police qui est responsable des incidents car elle a tardé à annuler la manifestation et n'a pas rempli sa mission de maintien de l'ordre, a dit son avocat Jean-Marc Fedida lors d'une conférence de presse.

"Oui, l'opération était provocatrice, oui, elle était insolente. En utilisant le vecteur de l'argent, il y avait quelque chose qui dérangeait les habitudes. Mais Mailorama n'est pas l'inventeur de ce concept", a-t-il déclaré.

Depuis dimanche, cette société qui entendait ainsi faire sa promotion publicitaire, est vivement critiquée par le gouvernement et les autorités parisiennes, qui l'accusent d'avoir provoqué les incidents par une démarche jugée irresponsable en pleine crise économique.

Le dispositif mis en place près de la tour Eiffel pour contenir la foule a été rapidement débordé, des magasins ont été vandalisés, des vitrines brisées et des véhicules endommagés. Plusieurs personnes ont été interpellées.

Deux d'entre elles seront jugées en correctionnelle pour dégradations le 13 janvier, un troisième suspect, mineur, comparaîtra devant un tribunal pour enfants, a-t-on appris de source judiciaire.

L'opération, qui aurait consisté à distribuer aux passants depuis un bus des "bourses" contenant entre cinq et 500 euros, pour un total de 40.000 euros, avait été déclarée en préfecture le 10 novembre, a dit Me Fedida.

Samedi, alors que l'opération commençait, la préfecture a finalement décidé de l'interdire en raison du début des incidents, mais trop tard, a-t-il précisé.

Pour l'avocat, donc, "tout cela n'a pas été suffisamment anticipé et prévu par les personnes qui sont en charge du maintien de l'ordre à Paris".

Il estime qu'il n'y a pas de délit qui puisse être retenu contre Mailorama.

Le ministre du Budget, Eric Woerth, s'est dit horrifié dimanche par ce type d'opération publicitaire.

"Ce type de comportement m'horrifie. Ils l'ont fait aux Etats-Unis, ce n'est pas une raison pour le faire en France. On est au bord de la connerie (sic), c'est inacceptable ce qui a été fait", a-t-il dit sur Radio J dimanche.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a estimé que ce projet n'avait "ni queue ni tête".

Le ministère de la Justice a semblé cependant exclure pour l'instant des poursuites judiciaires.

Les 40.000 euros prévus pour l'opération seront remis au Secours populaire, a dit l'avocat.

La société Mailorama exerce une activité appelée "cashback", qui consiste à rémunérer les internautes qu'elle parvient à diriger vers des sites commerçants.


Source: Reuters via Yahoo News

Awa Diakhate








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