Europe
29/01/2008 00:34

La Gauche» brouillerait le jeu politique allemand

Au lendemain des élections en Hesse et en Basse-Saxe, la CDU de Merkel est déséquilibrée, le SPD est en quête de partenaire, tandis que «La Gauche» bouleverse le système des alliances traditionnelles.



La CDU (36,8%) a enregistré dimanche en Hesse son plus mauvais score dans les élections du Land depuis 1966! C'est un véritable boulet qui touche toute l'aile conservatrice du Parti démocrate-chrétien d'Angela Merkel, dont Roland Koch est le porte-parole. A l'inverse Christian Wullf, ministre président de Basse-Saxe, et figure de la branche moderniste de la CDU a remporté la victoire et prend la place de numéro deux de la CDU, qu'occupait Koch.

Wullf lui a su désarmer l'opposition social-démocrate, en adoptant une politique flexible, tant sur la question de la réforme scolaire pour le «collège unique», que du salaire minimum. Il n'a pas relayé la campagne populiste de Koch contre les jeunes délinquants d'origine immigrée. Une erreur fatale qui a démobilisé l'électorat démocrate-chrétien, alors que Roland Koch croyait avoir trouvé le moyen de sauver son siège.

Angela Merkel qui, à l'inverse de Christian Wullf, avait appuyé la campagne contestée, risque d'en payer le prix. Mais la chancelière ne peut pas non plus lâcher le ministre président de Hesse. La CDU a autant besoin de son électorat conservateur que de son aile moderniste. Et le coup de tempête qui a ébranlé Koch la fragilise aujourd'hui face au SPD.

Kurt Beck, le président du parti social-démocrate se frotte les mains. La victoire politique d'Andrea Ypsilanti qui a permis au SPD en Hesse de reconstituer ses forces face à la CDU, prouve que le tournant à gauche du SPD marche. Il manque cependant quelques points pour constituer une majorité SPD/Verts. Car le succès de «La Gauche» (die Linke) de Lafontaine-Gyzi qui a réussi à fait élire ses députés pour la première fois dans les deux parlements de Hesse et de Basse-Saxe, bouleverse à nouveau le jeu des alliances dans les Länder de l'ouest de l'Allemagne, entre le SPD, la CDU, les Verts et les Libéraux.
Le grand vainqueur

Le SPD n'a pas su convaincre à gauche que: «voter pour le parti «la Gauche» signifiait voter pour la CDU», en ôtant aux sociaux-démocrates les voix indispensables à une majorité avec les Verts, contre la CDU. Le SPD qui refuse toute alliance avec «la Gauche», se retourne du coup vers les Libéraux, alliés traditionnels de la CDU, pour constituer une majorité. S'il échoue, il devra finalement négocier, comme le demande Merkel, une grande coalition avec la CDU de Koch qui devance le parti d'Ypsilanti de 0,1% des voix!

Oskar Lafontaine a lui gagné son pari. Il peut aujourd'hui contester dans toute l'Allemagne, le SPD qu'il a présidé autrefois. Et «la Gauche» devient incontournable pour constituer de futures majorités de gauche, comme c'est déjà le cas dans l'ex-Allemagne de l'Est et à Berlin.

H.V/Source Web



Lu 984 fois




Flashback :