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06/02/2015 00:30

La Grèce et la BCE à couteaux tirés

C'est à qui accusera l'autre de chantage. Le fait que la BCE ait décidé mercredi soir de ne plus accepter les obligations d'Etat grecques en garantie de ses financements ne semble pas faire plier le premier ministre grec Alexis Tsipras ni son ministre des finances Yanis Varoufakis qui confirmaient jeudi ne plus vouloir que la Troïka leur dicte l'austérité.



Selon Reuters, la décision de la BCE de ne plus accepter les obligations d’État grecques en garantie de ses financements revient à faire peser sur la seule banque centrale nationale grecque la responsabilité du financement des banques. Toutefois, la banque centrale grecque a obtenu le feu vert de la BCE pour des financements d'urgence qui pourraient atteindre jusqu'à 60 milliards d'euros, a-t-on précisé de sources proches du dossier. Ceci compense-t-il cela?
Les responsables de la BCE affirment qu'aucun gouvernement ne peut s'affranchir des règles communes de la zone euro, même au nom d'une légitimité démocratique. Selon Peter Praet, membre du Conseil des gouverneurs et chef économiste de la BCE, dans une interview aux Échos, cité par Le Point, "les conditions d'accès à la liquidité de la Banque centrale européenne sont claires. Nous sommes transparents sur nos règles. Si ces conditions ne sont plus réunies, à la BCE d'en tirer les conséquences".
Quant à  Yanis Varoufakis, à l'occasion d'une conférence de presse commune avec le ministre des finances allemand, il a déclaré que les 2 ministres des finances n'étaient même pas d'accord sur leur désaccord
Pourtant, le traité de l'Union, dans son article 2, stipule qu'elle a pour mission «de promouvoir un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques, un niveau d’emploi et de protection sociale élevé, l’égalité entre les hommes et les femmes, une croissance durable et non inflationniste, un haut degré de compétitivité et de convergence des performances économiques, un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement, le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres». De toute évidence, il est devenu impossible de concilier tous ces objectifs. Il faut, naturellement, aller de l'avant et tout faire pour que l'institution européenne soit forte, stable et sociale. En attendant d'y parvenir, on peut se demander pourquoi les rédacteurs des traités européens et des statuts de la BCE n'ont pas prévu et anticipé une configuration de crise comme celle que nous ne finissons pas de traverser et qui fait souffrir des Européens plus que d'autres. Pourquoi l'Union doit-elle se faire dans la douleur? Pour que l'Europe soit saine, il faudra bien un jour ou l'autre faire table rase. Et si la remise des compteurs à zéro est implicite, alors pourquoi agiter aujourd'hui les opinions avec des propos qui seront demain sans objet?

Sylvie Delhaye S. D.



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