Europe
21/06/2007 23:52

La Pologne dans l'UE

Actualités du Sommet européen

Destiné à jeter les bases d'un traité remplaçant la Constitution européenne rejetée par référendum en France et en Hollande en 2005, le sommet européen démarre par un affrontement entre la Pologne et l'Allemagne au sujet du système de vote à adopter en remplacement du système actuel qui repose sur un calcul fastidieux de voix pondérées.



Le système de vote dans l'UE


Le vote au Conseil des ministres de l’UE repose sur un calcul fastidieux de voix pondérées selon les États pouvant dégager une majorité qualifiée.
Ce système oblige à recalculer les pondérations à chaque élargissement important. Du temps de l’Europe des Quinze, 87 voix étaient réparties entre les 15 États membres. Aujourd’hui, ce sont 345 voix pondérées entre 27 pays.
Le traité constitutionnel a marqué une rupture avec ce système en introduisant une règle plus simple de double majorité : une décision requiert 55 % du nombre d’États représentant 65 % de la population de l’Union. La solution satisfait en particulier l’Allemagne qui voit ainsi son poids démographique pris en compte. Pour la Pologne, ce n’est pas le rapport au poids démographique qui est juste mais la probabilité de pouvoir dégager une coalition de voix capable de dégager une majorité, c’est-à-dire une coalition gagnante.

La position de la Pologne


Les jumeaux Kaczynski cherchent à atteindre deux objectifs : d’une part, la Pologne doit être très forte, de l’autre, l’Allemagne doit être aussi faible que possible.
Il est difficile d’opposer quelque argument que ce soit à la première proposition. Tout pays s’applique à renforcer sa position. C’est avec la deuxième que commencent les problèmes, car il n’est pas envisageable de formuler cet objectif de façon aussi directe. Aussi a-t-on ressorti à Varsovie une vieille antienne depuis longtemps rejetée à Bruxelles : le mécanisme de décision ne devrait pas être simplement fonction du nombre d’habitants, mais de la racine carrée de ce nombre. La ministre des Affaires étrangères, Anna Fotyga, ne fait pas mystère du but de ce calcul complexe : il s’agit de contrecarrer l’“hégémonie allemande” dans l’UE – car, de la sorte, la possibilité pour Berlin d’influencer les décisions serait réduite de moitié.

Les Polonais, quant à eux, se déclarent partisans de l'Union européenne à 89%, selon un sondage de l'institut CBOS. Ce taux est un record depuis leur adhésion à l'UE en mai 2004.
Seuls 5% des Polonais désapprouvent l'UE et 6% n'ont pas d'opinion, selon ce sondage réalisé auprès de 946 personnes. Juste avant l'élargissement de l'UE, le soutien, mesuré par le même institut, était de seulement 64% contre 29% d'opposants.

Sylvie Delhaye



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