Europe
29/03/2010 20:00

La fondation Hulot quitte le Grenelle

Dénonçant l'"abandon" de la taxe carbone en France et le recul des responsables politiques, la fondation Nicolas Hulot annonce la suspension de sa participation au Grenelle de l'environnement.



La fondation créée par le globe-trotter et homme de télévision estime que la "pacte écologique" de 2007 n'est plus respecté, visant, sans le citer, Nicolas Sarkozy et de nombreux autres responsables politiques de tous bords.
Le président français, qui se posait en ardent défenseur de l'environnement, a récemment suscité le trouble, y compris au sein du gouvernement, en déclarant lors du Salon de l'agriculture que "l'écologie, ça commence à bien faire."
Nicolas Hulot avait contribué à mettre l'écologie sur le devant de la scène politique en lançant en novembre 2006 un Pacte écologique, signé depuis par 750.000 Français.
Renonçant à se présenter à la présidentielle de 2007, il avait obtenu la signature par Nicolas Sarkozy, Ségoléne Royale et huit autres candidats d'engagements fermes à oeuvrer en faveur de "solutions concrètes" pour l'environnement.
Ce pacte, également signé par plus de 400 députés et sénateurs, avait débouché sur le Grenelle de l'environnement, sous l'égide du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo.
Mais pour la fondation Nicolas Hulot, "les récentes déclarations des responsables politiques" montrent, trois ans après la mise en place du Grenelle, "que nous en sommes encore loin" et que le "bilan est insuffisant."
"L'abandon pur et simple de la taxe carbone, alors qu'un processus de concertation était en cours, est symptomatique d'un net recul de la classe politique qui, à droite comme à gauche, n'a pas pris la mesure des enjeux écologiques, et les considère essentiellement comme une variable d'ajustement politique", dit-elle dans un communiqué.
"NOUS N'AVONS PAS ÉTÉ COMPRIS"
La fondation estime que la suspension de sa participation aux différents travaux issus du Grenelle de l'environnement est nécessaire "pour s'orienter vers plus d'efficacité".
Prenant acte de cette décision, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et sa secrétaire d'Etat Chantal Jouanno réaffirment que "la fiscalité écologique est et restera une priorité absolue de l'action gouvernementale".
"La mutation écologique est une nécessité vitale, extrêmement difficile, qui exige la mobilisation de tous. C'est un combat continu qui rencontre nécessairement un certain nombre de difficultés", écrivent-ils dans un communiqué.
Nicolas Sarkozy a conditionné la mise en oeuvre d'une taxe carbone à l'adoption d'un mécanisme similaire à l'échelle européenne et Jean-Louis Borloo réaffirme que ce sujet sera à l'ordre du jour du Conseil européen en juin.
Chantal Jouanno a été rappelée à l'ordre par le chef de l'Etat pour s'être déclarée "désespérée" par le report sine die de cette taxe, nombre d'élus doutant qu'un accord européen puisse être trouvé dans un proche avenir.
"Les événements de ces derniers mois montrent que nous n'avons pas été compris", explique de son côté Cécile Ostria, directrice générale de la fondation Nicolas Hulot.
La fondation Nicolas Hulot souligne avoir adressé sa "lettre ouverte" aux 750.000 signataires du Pacte écologique pour inventer avec eux "de nouvelles formes d'action plus proches des acteurs du changement".


Source: Reuetrs via Yahoo


V.N:source web



Lu 1144 fois




Flashback :