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10/06/2015 23:13

La toxoplasmose en cause dans la schizophrénie

C'est ce que révèlent deux études menées en collaboration avec Guillaume Fond (Inserm/Université Paris Est Créteil Val de Marne, Institut Mondor de recherche biomédicale, Créteil ) et qui modifiera nos représentations à propos de certaines maladies psychiatriques. Là où on examinait les antécédents familiaux, il faudra dorénavant rechercher une infection par le parasite Toxoplasma gondii. Coup dur pour les chats domestiques qui véhiculent ce parasite et le propagent dans nos maisonnées.



La relation entre toxoplasmose et schizophrénie, troubles bipolaires ou troubles obsessionnels compulsifs semble bien établie. Pour autant, la toxoplasmose ne déclenche pas de troubles psychiatriques chez toutes les personnes infectées puisque la schizophrénie touche environ 600 000 personnes en France et la toxoplasmose   près de 43% de la population française.

Le discours convenu sur la schizophrénie évoquait les anomalies de l’anatomie du cerveau et de son fonctionnement comme la conséquence d’une exposition du fœtus à une infection au cours de la grossesse, ou de complications ayant entraîné une atteinte du cerveau du nouveau-né au moment de l’accouchement. Les observations semblaient indiquer une origine dans les premières années de la vie et la déclaration de la maladie en cas de troubles psychologiques liées à des carences affectives ou au stress de l'adolescence. Sa cause la plus probable était décrite comme des facteurs génétiques déclenchant des changements complexes dans la chimie et la structure du cerveau.

La réalité est que la toxoplasmose peut être détectée chez 60 à 90% des patients atteints de schizophrénie ou de troubles bipolaires ! Une surreprésentation de l’infection a également été observée chez les patients atteints de troubles obsessionnels compulsifs, mais pas chez ceux souffrant de dépression sévère. 13 à 30% des cas de schizophrénie pourraient être imputables à la toxoplasmose.

Dans l'avenir et pour réduire les symptômes des malades schizophrènes, "Des études longitudinales permettront alors de démontrer définitivement si utiliser un traitement avec activité anti-toxoplasmique améliore le pronostic de ces patients", indique Guillaume Fond. (Source: Inerm)

Henri Vario-Nouioua



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