Europe
14/10/2008 15:32

Le FMI et l'UE proposent leur appui à la Hongrie

Budapest - "Jusqu'au jeudi 9 octobre, on ne peut pas dire que les Hongrois se sentaient concernés par la crise financière", témoigne François Monville, du groupe d'audit Mazars-Hongrie.



Mais des rumeurs de nationalisation de la première banque hongroise, OTP, ont semé un vent de panique, qui s'est traduit par une fuite des capitaux et un plongeon de la devise dans la nuit de jeudi à vendredi. Malgré le démenti immédiat du gouvernement, l'indice BUX a perdu 24 % sur une semaine et le forint 10 % face à l'euro en vingt-quatre heures.

Répondant à la demande de Budapest, le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne (UE) lui ont proposé, lundi 13 octobre, leur appui, afin de soutenir la confiance et la stabilité du pays. "On fournira l'assistance technique nécessaire (...) et nous sommes prêts à engager des discussions sur une possible assistance financière", a déclaré le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn.

La présidence française de l'UE et la Commission européenne ont affirmé que "l'Union européenne se tient prête à utiliser tous les instruments disponibles dans le cadre du traité (européen) pour venir en complément d'une possible assistance financière du FMI".

En réaction à la crise, le gouvernement hongrois a décidé de réécrire son projet de budget 2009. Il a promis la garantie illimitée des dépôts bancaires en Hongrie et des prêts interbancaires d'OTP. Mais Budapest avait besoin d'un signe de soutien extérieur pour rétablir la confiance. Car la Hongrie est le plus fragile des pays d'Europe centrale avec la plus faible croissance de la zone, à moins de 2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2008, et des déficits jumeaux, c'est-à-dire le cumul d'un fort déficit public (3,8 % du PIB estimé en 2008) et d'un déficit courant important (5 % du PIB pour 2007).

Depuis deux ans la Hongrie mène une politique d'austérité qui lui a permis de réduire son déficit public de 9,2 % du PIB en 2006 à 3,8 % en 2008. Le gouvernement vient de réviser son objectif à 3,4 % pour 2008. Cette politique, qui a fait chuter la demande, a renforcé la devise et lui a valu la proposition d'aide du FMI.

"Le vrai risque de la Hongrie, c'est la crise de change", affirme Juan Carlos Rodado, de la banque d'investissements Natixis. La Hongrie, hors zone euro, n'est pas protégée des fluctuations des taux de change. Le forint est en flottement. Ce qui fragilise d'autant plus les entreprises et les ménages, qui pour beaucoup en Hongrie sont endettés en francs suisses, en euros et en yen, et souvent avec des crédits à taux variables.

Le premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, qui s'est félicité du soutien du FMI, a déclaré lundi, lors d'une conférence de presse qu'il n'y ferait appel qu'"en dernier recours".

Un sommet de crise doit réunir, samedi 18 octobre, les leaders politiques et des experts financiers. Après l'annonce du FMI, l'indice BUX et la monnaie nationale se sont ressaisis lundi soir.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



Lu 549 fois




Flashback :