Europe
15/10/2008 16:39

Le PS s'est divisé avant de s'abstenir sur le plan d'urgence

C'est devenu une tradition. Lors de chaque vote consacré à un texte particulièrement important, les députés socialistes s'entre-déchirent. L'adoption du plan d'urgence en faveur des banques d'hier n'a pas failli à la règle.



A un mois du congrès de Reims, la réunion du groupe socialiste au cours de laquelle la décision de s'abstenir a été prise a fait l'objet d'une vive polémique entre les partisans de Martine Aubry et les principaux dirigeants du PS, favorables à Bertrand Delanoë.

Les premiers accusent François Hollande d'avoir cherché à imposer un vote favorable au projet du gouvernement. "Je m'étonne que François Hollande n'ait pas réuni les responsables du Parti socialiste pour que nous discutions ensemble de la position que nous devions prendre", a assuré sur i-Télé Mme Aubry. "La direction du Parti a voulu jouer la carte de l'opinion publique, rassurer les épargnants, mais elle a été rattrapée par le congrès. L'union nationale a été évitée in extremis", a renchéri Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, qui se félicite de "ne pas avoir ouvert une autoroute devant Olivier Besancenot".

M. Hollande, qui dénonce "des malveillances d'avant congrès entretenues par les aubrystes-fabiusiens", se défend d'avoir prôné le "oui". "Dès la veille, ma conviction était faite : il fallait s'abstenir à cause de l'absence de mesures de soutien à l'investissement, au logement et au pouvoir d'achat. Nous avons simplement ouvert le débat devant le groupe en considérant que le choix devait se faire entre l'approbation et l'abstention", insiste-t-il. Les quelques partisans du "oui" - parmi lesquels des proches de M. Delanoë, comme Jérôme Cahuzac ou Pierre Moscovici, mais aussi Manuel Valls, signataire de la motion de Ségolène Royal - sont rentrés dans le rang. "Un grand parti d'opposition n'aurait pas dû prôner l'abstention sur un projet qui voit l'Europe jouer enfin son rôle et se doter d'un véritable outil opérationnel", regrette M. Valls. Pour lui, "il manque des hommes d'Etat aujourd'hui au Parti socialiste".

Cette passe d'armes a relégué au second plan les débats émergents parmi les socialistes. Trois mois après l'adoption d'une déclaration de principes dans laquelle il reconnaît inscrire son action dans le cadre de l'économie de marché, le PS doit s'adapter à la brusque réhabilitation de l'intervention directe de l'Etat dans le secteur bancaire. S'il se félicite de voir "la puissance publique disposer des moyens de réguler de l'intérieur" le système financier, Michel Sapin, délégué national à l'économie et partisan de M. Delanoë, souhaite "pérenniser mais pas éterniser" ce mode de régulation. Mme Royal préconise notamment la création "d'une véritable banque publique adossée à la Caisse des dépôts". Benoît Hamon, leader de l'aile gauche du parti, va plus loin. Il réclame des "nationalisations", un retour à "l'encadrement du crédit" mais aussi des "mesures de protection" contre certaines importations. Un vocabulaire presque oublié au PS. Une autre question se profile parmi les socialistes : jusqu'où laisser filer les déficits publics que vont creuser les répercussions de la crise financière ?


Soure: Yahoo News

Awa Diakhate



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