France
27/04/2015 00:00

Les Ogm changeront-ils nos vies?

C'est bien les Humains, on jette d'une main le tiers de la production alimentaire (qui pourrait suffire, selon certains, à l'alimentation de 11 milliards d'humains) et de l'autre, on autorise les Ogm (organismes génétiquement modifiés) dans le but de préparer la planète à l'autosuffisance alimentaire de … à peu près 11 milliards d'humains dans quelques décennies. Si nos gouvernements étaient cohérents, plutôt que prendre le risque de l'épuisement des sols - mais ce risque, avec le développement des fermes hydroponiques, n'est-il pas théorique ? - ils prendraient les mesures nécessaires à la conservation des surplus et à la régulation de la distribution des produits alimentaires.



Si encore le développement des ogm permettait de nourrir toute la planète, y compris les plus pauvres en Afrique et en Amérique, que ceux-ci disposent ou non de ressources financières. Mais non, il est toujours prévu, comme une évidence, que la nourriture continuera de s'acheter.
Les détracteurs des ogm pronostiquent que quelques sociétés multinationales détiendront tout pouvoir sur les cultures de par le monde. Ils avancent qu'une telle concentration des pouvoirs est dangereuse. Quand on sait que la moitié du monde, la plus pauvre, vit encore de ce qu'elle cultive, l'idée que les semences seraient «détenues» et distribuées par quelques puissants semble en effet effrayant. Quoi qu'il en soit, on préférerait que la faim dans le monde disparaisse véritablement, ogm ou pas.  En attendant ce jour béni, on tente de supprimer le moustique aedes aegypti, vecteur de la dengue, en le transformant génétiquement. Ce qui nous rappelle que les plantes ne sont pas les seuls organismes vivants à être modifiés.
La Commission européenne vient d'autoriser pour dix ans l'importation de 10 nouvelles céréales modifiées génétiquement. Et on lit, ici et là, que ces autorisations ouvrent la voie au traité transatlantique à l'étude entre l'Europe et les États-Unis. Revue de presse :

La Commission européenne autorise dix nouveaux OGM
La Commission européenne a autorisé vendredi pour une durée de dix ans l'importation de dix nouveaux types de maïs, colza, soja ou coton génétiquement modifiés (OGM) destinés à l'alimentation humaine ou animale et de deux types d'oeillets transgéniques. … Les autorisations annoncées par la CE viendront s'ajouter à une liste de 58 OGM déjà autorisés dans l'Union européenne à des fins d'alimentation humaine ou animale. Aucune décision n'avait été prise dans ce dossier ces derniers mois en attendant le réexamen des procédures d'autorisation, qui a abouti le 22 avril. Depuis cette date, les pays membres ont la possibilité de restreindre ou d'interdire sur leur territoire l'utilisation d'OGM autorisés à l'échelle de l'Union. (Reuters)
 
Une nouvelle étude européenne (PRICE) confirme que la coexistence est possible
L’étude PRICE, conduite entre 2011 et 2014 par 14 équipes européennes, montre que la coexistence    entre produits OGM et non OGM est possible « de la ferme à l’assiette » et que toute mesure prise de  manière disproportionnée pour séparer des cultures OGM et non OGM est source de surcoût pour les  agriculteurs et les transformateurs. Faisant suite à d’autres projets européens comme SIGMEA ou CO-EXTRA, PRICE avait pour but de faire une analyse économique des pratiques de coexistence en Europe corrélée aux stratégies agricoles mises en place et de développer des outils d’aide à la décision pour la production et la transformation.

5 questions sur les moustiques génétiquement modifiés
Le Brésil a autorisé jeudi 10 avril [2014] la commercialisation d’un moustique génétiquement modifié, afin de lutter contre la dengue, maladie tropicale répandue dans le pays. Ce moustique OGM deviendrait le premier animal transgénique lâché à grande échelle dans la nature. Ce sont justement les moustiques femelles, principalement de l’espèce aedes aegypti, qui sont vecteurs du virus de la dengue. Pour ne plus que cette espèce transmette la maladie en piquant les êtres humains, on a modifié son patrimoine génétique, par l’insertion de deux gènes. Un de ces gènes perturbateurs rend les moustiques dépendants à un antibiotique, la tétracycline : sans ce médicament, les moustiques génétiquement modifiés ne peuvent pas survivre. L’usine où sont produits les moustiques détruit ensuite les œufs femelles et ne relâche que les mâles : eux ne peuvent pas piquer, et ne sont donc pas vecteur de la maladie. Ces moustiques mâles génétiquement modifiés sont ensuite censés s’accoupler dans la nature avec des femelles dites "sauvages", qui n'ont pas été modifiées. Comme leur progéniture est privée de l’antibiotique, elle n’a que très peu de chance de survie (environ 3%). Résultat : l’espèce s’éteint progressivement. Et l’épidémie avec. (L'obs)

Henri Vario-Nouioua



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