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09/03/2021 14:08

Les manifestants du Myanmar s'aventurent dehors malgré les violences policières

Un millier de manifestants contre la prise de pouvoir militaire du mois dernier au Myanmar sont apparus avec prudence mardi dans les rues de la deuxième ville du pays, ceux qui sont à l'avant-garde portant des boucliers faits maison portant des images du salut à trois doigts, symbole de défi du mouvement.



La manifestation de Mandalay a eu lieu alors que les forces de sécurité n'ont montré que peu de réticence à utiliser la force meurtrière pour disperser les foules. Les manifestants se sont rassemblés pendant quelques minutes avant de se disperser pour éviter un éventuel affrontement avec la police anti-émeute. Un autre groupe a fait une manifestation mobile, parcourant les rues à moto.

Les manifestants ont adapté leurs tactiques en réponse à l'escalade de la violence des forces de sécurité, notamment en tirant à balles réelles sur les foules. La répression du gouvernement a fait plus de 50 morts parmi les manifestants, mais n'a pas réussi à ralentir les protestations généralisées contre le coup d'État du 1er février qui a chassé le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi

Selon les médias locaux et les médias sociaux, des manifestations de protestation ont eu lieu mardi dans des villes du pays, à Ye, une ville de l'État de Mon, dans le sud du Myanmar, à Kyaukpadaung, une ville du centre du Myanmar, à Mohnyin, une ville de l'État de Kachin, dans le nord, et à Myeik Taung, dans le sud-est. La police armée a effectué des patrouilles de nuit lundi, criant des injures, tirant sur des bâtiments et procédant à des arrestations ciblées. Une vidéo enregistrée lundi soir dans un quartier de Yangon, la plus grande ville du pays, montre plus de 20 policiers en train d'envahir une rue, à un coin de rue, puis d'ouvrir le feu. Ils reviennent, pointent une fenêtre ou un balcon qui les surplombe et tirent à nouveau.

Leurs actions ont eu lieu au cours d'une nuit dramatique où des milliers de résidents ont violé le couvre-feu de 20 heures pour manifester leur soutien à un groupe de manifestants qui avaient été pris au piège par la police dans une enclave de rues.

Victor Delhaye-Nouioua



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