Faits Divers - Société
11/04/2018 00:11

Macron, l'épiscopat et les contraires

Probablement pour avoir les coudées franches avec les autres cultes pratiqués sur le territoire, le Président de la République s'en est allé rendre visite aux catholiques apostoliques romains aujourd'hui, à la Conférence des Évêques de France.
Depuis 2002, mise en place par Lionel Jospin, existe une instance officielle de dialogue entre L’État et l’Église catholique. En introduction de son discours, le Chef de l’État déclarait, à l'adresse de Mgr Pontier : « Nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Église et l’État s'est abîmé et qu'il nous importe à vous comme à moi de le réparer ». Il n'en fallait pas plus.



Pour faire je ne sais quel buzz et agiter de poussiéreux épouvantails, on a pu entendre qu'il pourrait être question d'abroger la loi de 1905 (de séparation de l’Église et de  l’État) et que, nous, Français, y étions bien trop attachés pour envisager d'y renoncer. D'autres phrases ont hérissé le poil de la Gauche (atteinte à la laïcité) comme de la Droite (vision communautariste).

Cela me rappelle la Fête de l'Être suprême, donnée en juin 1794 par Robespierre. Vue par les uns comme une tentative déiste d'unanimité mystique, morale et civique, par les autres comme l'expression religiosante* d'une dictature moralisante, cette fête avait vraisemblablement le propos d'apaiser les contraires (athées et royalistes) à l'intérieur des frontières puisque la France allait de victoires en victoires à l'extérieur, offrant à la Révolution la légitimité que les nations européennes lui refusaient.

L'Histoire ne se répète pas (fort heureusement) et Emmanuel Macron semble se ficher des Républicains comme des Socialistes. Mais Mgr Pontier est connu pour appréhender le «repli sur soi» et le «dangereux regard de méfiance» porté sur les musulmans. Alors, pourquoi ne pas voir tout simplement dans ce discours le 2° volet d'un échange de bons procédés?

* J. J. Chevallier.

Sylvie Delhaye S. D.



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