Faits Divers - Société
16/11/2007 12:23

Mise en garde des médicaments anti-obésité, par deux revues médicales

Commercialisé en Europe sous le nom Acomplia, le rimonabant médicament anti-obésité serait associé à un risque accru d'effets psychiatriques sévères, selon un article à paraître samedi dans la revue médicale britannique The Lancet.



Alors que le nombre de personnes en surpoids ne cesse de progresser dans le monde, deux études scientifiques distinctes mettent en garde contre les médicaments anti-obésité, et plus particulièrement le rimonabant.

Cette publication intervient quelques jours après le dépôt par un cabinet d'avocats américain d'un recours collectif ("class action") contre Sanofi-Aventis. Il reproche au laboratoire d'avoir diffusé auprès des investisseurs des informations "trompeuses" sur ce médicament (baptisé Zimulti pour les Etats-Unis).

Analysant les résultats de quatre essais en double-aveugle impliquant plus de 4.000 patients, l'équipe du Pr Arne Astrup (Département de nutrition humaine, université de Copenhague, Danemark) a montré que les patients recevant le rimonabant (20 mg/jour) avaient 40% plus de risque d'avoir des effets secondaires que ceux recevant un placebo. Les patients sous rimonabant avaient un risque accru d'arrêter le traitement en raison de troubles dépressifs (2,5 fois plus que ceux sous placebo) et d'anxiété (3 fois plus).

"Nos travaux suggèrent que la prise de 20 mg/jour de rimonabant accroît le risque d'effets psychiatriques - par exemple troubles de l'humeur et anxiété", estiment les chercheurs, soulignant que les personnes présentant des antécédents de dépression ou de maladies psychiatriques avaient été exclues des essais.

Le 13 juin dernier, des experts sanitaires américains s'étaient prononcés contre la commercialisation du médicament aux Etats-Unis, jugeant qu'il pouvait entraîner une augmentation des pensées suicidaires.

Le 29 juin le laboratoire annonçait qu'il retirait son dossier de demande de commercialisation auprès de la Food and Drug Administration.

En Europe, l'Agence européenne du médicament a décidé le 19 juillet de laisser le produit sur le marché, tout en ordonnant qu'il ne soit plus prescrit aux personnes présentant une grave dépression ou traitées aux antidépresseurs.

Par ailleurs, le British Medical Journal (BMJ) publie en ligne une autre étude évaluant l'efficacité à long terme de trois traitements anti-obésité -rimonabant, orlistat et sibutramine.

L'équipe du Pr Raj Padwal (Université d'Alberta, Edmonton, Canada) a montré que ces trois médicaments permettaient seulement une perte de poids modeste, de moins de 5 kilos, de nombreux patients restant obèses ou en surpoids.

Selon les chercheurs, orlistat permet une perte de poids de 2,9 kg, sibutramine de 4,2 kg et rimonabant de 4,7 kg. Ils ont aussi montré des effets secondaires pour les trois produits, et plus particulièrement pour le rimonabant un risque accru de troubles de l'humeur, comme la dépression ou l'anxiété.

De son côté, le Pr Gareth Williams (Université de Bristol) met en garde dans le BMJ contre les dangers potentiels d'autoriser l'accès libre aux médicaments anti-obésité.

"Vendre des médicaments anti-obésité devant le comptoir (NDRL: sans prescription médicale) va perpétuer le mythe selon lequel l'obésité peut s'arranger simplement en avalant une pilule et pourrait en outre saper les efforts pour promouvoir une vie saine, seule échappatoire à l'obésité sur le long terme".

Dans le monde, plus d'un milliard d'adultes sont en excès pondéral, selon l'OMS et il y a au moins 300 millions d'obèses sur la planète.

Source: news.yahoo.com/

Y.K/source Web



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