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18/03/2013 23:55

Pas d’espoir dans le ciel chypriote

Pour juguler son énorme dette, Chypre décide de taper dans les comptes en banque ouverts sur son territoire. Dans tous les comptes bancaires. Et pour pouvoir le faire, le gouvernement a ordonné la fermeture des banques jusqu’à jeudi.



Personne ne peut retirer d’argent, hors le gouvernement. Si Chypre était un royaume, je dirais qu’il vient de faire un voyage de cinq siècles en arrière. Mais Chypre n’est pas un royaume au XVIème siècle: c’est un pays membre de l’Union Européenne en 2013. Et la curée des comptes bancaires chypriotes un événement tout à fait contemporain.
D’aucuns disent que c’est exactement cela que nous promet la merkelisation de la gestion européenne de la crise financière. L’opération chypriote ne serait donc pas un voyage dans le passé mais une projection dans un futur très proche... Rien, à part le désespoir, n’est plus contagieux que les voyages dans le temps.
Cruel paradoxe que Chypre dans l'accablement au moment où se signe à Paris un pharaonique contrat de vente d’avions Air Bus à la compagnie Lion Air suivi de la promesse par Boeing de la signature, dès le lendemain, d’un contrat du même acabit avec la compagnie Ryanair.
La journée européenne s’est conclue par un dîner à Berlin entre François Hollande, Angela Merkel et José Manuel Barroso avec une quinzaine d’industriels de l'European round table au cours duquel les dirigeants ont gentiment roucoulé sur la relance de la compétitivité européenne. Aujourd’hui, les pigeons auront pourtant bien été ceux que l’on croit: les petits épargnants chypriotes.

S. D.



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