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01/07/2007 20:47

Patrimoine mondial de l'humanité

Le Comité décide pour la première fois de retirer un site

Le sanctuaire de l’oryx arabe (Oman), où vit une espèce rare d’antilope, est devenu aujourd’hui le premier site à être enlevé de la Liste depuis que la Convention de l’UNESCO de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel est en vigueur.



L'oryx blanc d'Oman


Le Comité du patrimoine mondial a retiré ce bien de la Liste suite à la décision d’Oman de réduire la taille de la zone protégée de 90%, en infraction avec les Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention. Le Comité a estimé que cela remettait en cause la valeur universelle exceptionnelle de ce site inscrit en 1994.

En 1996, la population d’oryx arabes sur le site s’élevait à près de 450 individus mais elle s’est depuis réduite à 65 individus, dont seulement quatre couples reproducteurs, ce qui rend son avenir incertain. Ce déclin est du au braconnage et à la dégradation de l'habitat.

Après avoir largement consulté l’Etat partie, le Comité a estimé que la réduction unilatérale de la taille du sanctuaire et les projets de prospection d’hydrocarbures détruirait la valeur et l’intégrité du bien, qui abrite également d’autres espèces en danger comme la gazelle d’Arabie ou l’outarde houbara.

Le Comité a exprimé son regret que l’Etat partie n’ait pas rempli ses obligations concernant la conservation du sanctuaire telles qu’elles sont définies par la Convention du patrimoine mondial.


Procédures du Comité du patrimoine de l'humanité


Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous bénéficions aujourd’hui et qu’il nous appartient de transmettre aux générations futures. L’appellation "patrimoine mondial" repose sur la notion de "valeur universelle exceptionnelle"

Une fois les dossiers déposés, c’est au tour des Organisations consultatives d’entrer en scène : l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) et l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), interviennent grâce à leur réseau d’experts pour évaluer in situ chaque proposition d’inscription au regard des critères régissant l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial (six critères culturels, quatre critères naturels) et des plans de protection et de gestion mis en oeuvre par l’Etat partie (ou par les Etats parties dans les cas de propositions d’inscription de biens transnationaux en série ou transfrontaliers).

Enfin, les évaluations sont remises au Comité, qui est une émanation des Etats parties à la Convention du patrimoine mondial. Composé de 21 membres élus pour quatre ou six ans, il est renouvelable par tiers tous les deux ans, lors de l’Assemblée générale des Etats parties à la Convention du patrimoine mondial.

Sylvie Delhaye



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