Faits Divers - Société
24/11/2007 20:38

Protocole de Kyoto: la victoire travailliste en Australie scelle l'isolement des USA


Les défenseurs du protocole de Kyoto se réjouissaient samedi, après la victoire des travaillistes en Australie, à la perspective de voir ce pays ratifier le pacte de lutte contre le changement climatique et les USA rester le seul pays industrialisé à ne pas l'avoir fait.



La défaite du Premier ministre australien sortant John Howard aux élections législatives prive le président américain George W. Bush d'un allié clé, à près d'une semaine de la conférence de Bali, en Indonésie, estiment-ils.

Cette conférence pilotée par l'Onu (3 - 14 décembre) doit tracer une feuille de route de négociations afin de donner une suite aux engagements de Kyoto, dont la première phase expire en 2012.

La victoire travailliste en Australie "est une grande nouvelle pour le protocole de Kyoto", a déclaré Shane Rattenburg, directeur politique de l'organisation écologique Greenpeace. "C'est un évènement très important dans le débat international sur le climat, et pour Bali. Cela va laisser Bush et les Etats-Unis plus isolés".

L'Australie est le seul pays industrialisé, avec les Etats-Unis, à ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto sur une réduction des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement.

Le protocole de Kyoto impose aux nations industrielles des réductions d'émissions de six gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone et le méthane. Les pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil ont seulement des obligations d'inventaire. L'idée d'une réduction chiffrée et contraignante des gaz à effet de serre assignée à chaque nation industrialisée est rejetée par M. Bush, soutenu par M. Howard.

Le travailliste Kevin Rudd, qui a remporté samedi les élections législatives, avait promis pendant la campagne, s'il était élu, de ratifier le protocole de Kyoto aussi vite que possible. Il a aussi annoncé qu'il se rendrait à Bali.

"Si l'Australie ratifie Kyoto, ce sera magnifique comme résultat. Cela confortera notre position et mettra davantage de pression sur les Etats-Unis", a déclaré un diplomate européen à l'AFP. Selon lui le départ de M. Howard entravera les efforts des Etats-Unis pour tenter de rallier d'autres pays.

Hans Verolme, directeur du programme climat du Fonds mondial pour la nature (WWF), juge de son côté improbable que M. Rudd ait le temps de s'installer dans sa fonction et de jouer un rôle "plus fort, plus positif" à Bali. "Mais au moins ils (les Australiens) ne joueront plus un rôle négatif", ajoute-t-il.

Pour le responsable de WWF, l'isolement américain pourrait également encourager ceux qui, à Washington, réclament le retour des Etats-Unis à la table des négociations et un objectif de réduction des émissions de gaz.

Une telle perspective n'est toutefois envisageable qu'après le départ de George W. Bush, estime M. Verolme.

L'Australie est responsable de moins de 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais c'est aussi un important exportateur de charbon, une des sources d'énergie qui contribuent le plus au réchauffement.

Malgré sa victoire aux élections, la ratification de Kyoto pose un dilemne à Rudd. S'aligner aujourd'hui sur l'objectif fixé pour 2012 entraînerait des mesures coûteuses et probablement impopulaires. Consommateur vorace d'énergies fossiles, le pays a le taux d'émission par tête le plus élevé du monde.

Les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre sont les Etats-Unis et la Chine, qui comptent pour près de la moitié du total.

Iamge: kyogami.com

H.V/Source Edicom



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