Tribune Libre
18/06/2005 16:56

Qui a ouvert la brèche ?

Nonistes, Bruxelles sommet juin 2005, Turquie UE

Quels sont les objectifs véritables des dirigeants des pays européens?
Comment désirent-ils orienter nos pensées?
Que retireront-ils de ce fatras?
Le sommet de Bruxelles s'est soldé par un échec inqualifiable.
Les dirigeants politiques, relayés par les medias, accumulent les formules sentencieuses pour nous signifier que l'heure est grave: échec des négociations budgétaires, ajournement des consultations référendaires et de l'entrée de la Turquie dans l'UE.



QUI A OUVERT LA BRECHE?

Le sommet de Burxelles s'est soldé par un échec inqualifiable. Les dirigeants politiques, relayés par les medias, accumulent les formules sentencieuses pour nous signifier que l'heure est grave: échec des négociations budgétaires, ajournement des consultations référendaires et de l'entrée de la Turquie dans l'UE. Sous notre regard ahuri, la vague de non populaires se mue en une déferlante de désaccords entre les dirigeants des 25 états européens. Qui sait ce que nous réserve l'avenir?
Alors, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, citoyens français? On a cassé l'Europe? Oh! C'est pas bien, ça!

Je veux encore croire que le non français n'était ni xénophobe ni anti-turc.... Qu'il était un ferme refus d'une Europe où l'argent règnerait en maître tout puissant dans ses temples-supermarchés.
Quoi qu'il en soit, la construction d'une supra-nation, telle que l'Europe, s'accompagne toujours d'une montée nationaliste au sein des populations. C'était prévisible. Et maîtrisable. Mais comment un peuple qui, dans sa grande majorité, ignore la façon dont il survivra demain, peut-il rester hospitalier et généreux? Je suppose, bien hardiment, que la xénophobie de masse est inversement proportionnelle à sa sécurité alimentaire. Voilà un dangereux amalgame: qui donc a bien pu m'entraîner dans une telle dérive philosophique?

Reprenons. Le sommet européen a lamentablement échoué. Pierre d'achoppement: la politique budgétaire sur fond de constitution orientée économiquement dans le sens du courant et de la mondialisation de l'économie. On peut toujours imaginer que le gouvernement français, par son attitude quant aux subventions agricoles, a tenté un dépassement politique pour récupérer une partie des voies nonistes. Mais non: qui pourrait croire pareille sornette alors qu'on nous a dit et répété que le referendum ne portait en aucun cas sur la politique intérieure française? Une chose est certaine en tout cas: l'échec des négociations budgétaires aurait semblé beaucoup moins grave s'il n'était intervenu dans un climat de non à la constitution et de précarité économique durable. C'était prévisible aussi. Eh! oui Monsieur Chirac. Pareillement maîtrisable. Car enfin, j'ai peine à croire que la particularité française exigeait absolument qu'un referendum soit ainsi formulé dans un tel contexte économique.

En dernier lieu, et pour évoquer la douloureuse défaveur de la Turquie, depuis quand faut-il que la signature d'accords internationaux dont le caractère géopolitique est prédominant soient soumise à la sanction populaire? Dans quel but nous faire croire que, nous autres citoyens, disposons des compétences nécessaires pour évaluer le bien-fondé d'une telle décision? En cette période de tensions économiques et financières, nous savons tous que nous ne voyons pas plus loin que le fond de notre gamelle!

Alors je ne sais pas qui a ouvert la brèche. J'ignore quelle direction les dirigeants des pays européens souhaitent faire prendre à nos pensées et quels coupables ils souhaitent nous faire désigner ou pas. Ce que je sais, c'est que pour pouvoir nous manipuler ainsi, ils n'hésitent pas à précipiter l'Europe sur les brisants. Et c'est tout à fait regretaable.

Sylvie Delhaye



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