France
17/09/2007 11:57

Régis Debray: l'Etat se soumet à l'argent

"Passé un certain seuil, l'abaissement de l'Etat face aux puissances d'argent et d'image, qu'on regroupe sous le nom de société civile, peut entraîner celui du quidam. Si la démocratie doit parfois jouer contre l'Etat, on n'en connaît pas qui ait survécu à l'extinction de la puissance publique. "



"Ses rituels de majesté, c'est aussi notre liberté de citoyen. Quand un ambassadeur de France regagne son poste à Singapour, Rome ou New York en classe éco, tandis que les chefs d'entreprise, directeurs de banque et communicants voyagent dans le même avion en première classe, on peut dire d'avance qui, dans leur pays de résidence, tient le haut du pavé.

Déjà nos ambassades sont contraintes de solliciter les entreprises privées pour garnir les buffets du 14 juillet. Veut-on que nos ministres portent demain les badges et les logos des firmes qui leur serviront de mécènes, comme nos joueurs de foot ?. Et pourquoi pas les bannières de Total, Google et Valeo flottant sur l'Elysée, une fois ramené à de plus finlandaises allures ?. Etat modeste, MEDEF arrogant: toute l'histoire de France illustre cette bascule, par choc en retour. Quand le préfet baisse pavillon, le Saint-Office et la Bourse pavoisent. La laïcité consiste à mettre le premier hors de portée des seconds-en séparant bien les ordres."

In " l'Obscénité démocratique".

Henri VARIO-NOUIOUA



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