Afrique et Moyen-Orient
02/01/2008 14:07

Syrie-France: fin de la coopération


La Syrie a répondu à la suspension des contacts diplomatiques décidée par Paris en annonçant mercredi qu'elle cessait à son tour de coopérer avec la France à une sortie de la crise politique au Liban.



Après onze échecs successifs du Parlement libanais à désigner un nouveau chef de l'Etat, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé dimanche au Caire que la France cessait ses contacts avec Damas jusqu'à l'élection à Beyrouth d'un président "de large consensus".

"La Syrie a décidé de cesser sa coopération avec la France sur la crise libanaise", a rétorqué le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem lors d'une conférence de presse à Damas.

Le Liban est privé de président depuis la fin novembre en raison d'un conflit entre la majorité soutenue par l'Occident et l'opposition proche de Damas et Téhéran.

Le ministre syrien a accusé la France de faire porter à la Syrie et à l'opposition libanaise la responsabilité de l'échec de sa médiation.

"Nous avons accueilli avec surprise les déclarations du président français lors d'une conférence de presse au Caire dans laquelle il rendait la Syrie et l'opposition libanaise responsables de l'échec malgré les efforts déployés par la Syrie, que la France connaît très bien, et la souplesse dont a fait preuve l'opposition pour faciliter un règlement consensuel", a dit M. Mouallem.

Après son élection à la présidence en mai dernier, M. Sarkozy avait rompu avec la politique de son prédécesseur Jacques Chirac, qui avait suspendu tout contact avec la Syrie depuis l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, et appelé le président syrien Bachar el-Assad fin novembre.

Il a également dépêché deux fois à Damas le secrétaire général de la présidence, Claude Guéant.

Enfin, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui s'est rendu sept fois à Beyrouth en quelques mois, avait de son côté rencontré son homologue syrien en marge d'une conférence internationale sur l'Irak début novembre à Istanbul.

Le Parlement libanais ne parvient pas à élire un successeur au président prosyrien Emile Lahoud, dont le mandat s'est achevé le 23 novembre à minuit.

Une douzième tentative est prévue le 12 janvier mais Paris a perdu patience et annoncé un boycottage de Damas accusé de bloquer la situation avec ses alliés de l'opposition libanaise.

"Il est venu le temps pour les Syriens de prouver dans les faits ce qu'ils ne cessent de proclamer dans les discours (...). Nous attendons maintenant des actes de la part des Syriens et non pas des discours", avait affirmé Nicolas Sarkozy au Caire.

"Il y a un seul acte qui m'intéresse, l'élection d'un président au Liban", a-t-il ajouté. "Je jugerai de la respectabilité de chacun en fonction de cette décision-là et pas d'une autre", avait-il dit.

M. Mouallem a ajouté mercredi qu'un accord était intervenu le 28 décembre entre la Syrie et la France "sur une solution globale au Liban", prévoyant notamment l'élection d'un président de consensus et la formation d'un gouvernement d'union national.

Le projet, a-t-il affirmé, s'est heurté à un rejet de la part du chef de la majorité parlementaire libanaise, Saad Hariri.

Le chef de l'armée du Liban, Michel Sleimane, fait figure de candidat consensuel, mais l'opposition réclame de discuter avant son élection de la composition du futur gouvernement, ce que refuse la majorité.

Les deux camps s'affrontent également sur le vote d'un amendement à la constitution, nécessaire pour permettre l'élection du général Sleimane.

M. Mouallem a enfin dénoncé ce que Damas considère comme une contradiction: "D'une part on demande a la Syrie de ne pas intervenir au Liban et d'une autre, on lui demande d'utiliser son influence sur ses alliés Libanais", a-t-il relevé.

Il a ajouté que "ceux qui veulent parler avec l'opposition doivent contacter le général (Michel) Aoun", un de ses chefs.

Edicom.ch

Y-DN/sourcesWeb








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