Europe
06/10/2008 18:13

Trafic d'armes: ouverture du procès de l'Angolagate

PARIS - Le procès de l'Angolagate, vaste affaire de trafic d'armes où comparaissent l'homme d'affaires Pierre Falcone, l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua et le fils aîné du président François Mitterrand, s'est ouvert au tribunal correctionnel de Paris.



Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak, réfugié en Israël, sont accusés d'avoir, de 1993 à 1998, vendu à un Angola en pleine guerre civile un arsenal de 790 millions de dollars acheté dans l'ancien bloc communiste, et ce sans avoir reçu les autorisations nécessaires de l'Etat français.

A côté d'eux, comparaissent des personnalités soupçonnées d'avoir reçu des pots-de-vin, comme Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani, alors son conseiller à l'Intérieur, Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand, Jean-Christophe Mitterrand, ou le romancier Paul-Loup Sulitzer.

Charles Pasqua s'est refusé à toute déclaration à son arrivée au palais de justice. Attendu par une nuée de caméras et de photographes il a dû être escorté par des gendarmes pour se frayer un chemin.

Dès les premières heures des 58 audiences prévues jusqu'en mars, la défense devrait multiplier les recours pour tenter de faire capoter le procès.

Pour elle, en effet, il n'a pas lieu d'être puisque les armes ne transitaient pas par la France, un argument récemment repris par le ministre de la Défense Hervé Morin.

La République d'Angola elle-même veut empêcher la tenue du procès, au nom du "respect du secret défense" d'un pays étranger.

En tout, 42 personnes répondront devant la justice de leur rôle dans ce "commerce illicite" qui pesait 790 millions de dollars.

Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak, réfugié en Israël, sont accusés d'avoir, de 1993 à 1998, vendu à un Angola en pleine guerre civile un véritable arsenal acheté dans l'ancien bloc communiste, et ce sans avoir reçu les autorisations nécessaires de l'Etat français.

A côté d'eux, comparaissent des personnalités soupçonnées d'avoir reçu des pots-de-vin de la part des deux associés.

Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani, alors son conseiller à l'Intérieur et préfet du Var, auraient reçu chacun plusieurs centaines de milliers de dollars contre leur lobbying en faveur des intérêts angolais.

Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand, aurait touché 160.000 dollars pour user de son influence et résoudre les ennuis fiscaux de la société de Falcone et Gaydamak.

Jean-Christophe Mitterrand aurait servi d'intermédiaire dans le commerce d'armes et l'écrivain Paul-Loup Sulitzer aurait été rémunéré pour son influence dans les médias.

En revanche, aucun des dignitaires angolais soupçonnés par l'enquête d'avoir eux aussi été corrompus, à commencer par l'actuel président José Eduardo Dos Santos, n'a été renvoyé devant la justice.

Dès les premières des 58 audiences prévues pour ce procès devant durer jusqu'en mars, le juge Jean-Baptiste Parlos devrait affronter les assauts de la défense pour qui ce procès n'a pas lieu d'être puisque les armes ne transitaient pas par la France, un argument récemment repris par le ministre de la Défense Hervé Morin.

Une inconnue demeure: combien y aura-t-il d'absents sur le banc des prévenus?

Le gouvernement devrait en tout cas suivre de près ce procès qui tombe mal au moment où la France cherche à se rapprocher d'un Angola riche en pétrole.

Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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