Faits Divers - Société
20/01/2016 20:52

Transplantation d'organes: plus de demandes et plus d'indications

En attendant que les chercheurs parviennent à passer outre les causes de rejet d'organes transplantés et considérés par les receveurs comme étrangers, la transplantation, qui est indiquée dans un plus grand nombre de situations sanitaires et pour davantage d'organes, reste dépendante de la compatibilité entre donneurs et receveurs.



Les textes récents, qui confirment que tout défunt est donneur d'organes sauf indication contraire au préalable, ont permis de réaliser plus de greffes. « Instaurée en 1976 par la loi Caillavet, la règle du consentement présumé a été réaffirmée par la loi de bioéthique de 1994, réactualisée en 2004 et 2011. L'Agence de la biomédecine tient d'ailleurs un registre national où peuvent s'inscrire les personnes s'opposant au prélèvement de leurs organes après leur mort. En pratique, les médecins s'adressent toutefois aux proches, à qui ils doivent demander l'autorisation de prélever au pire moment, immédiatement après l'annonce du décès » (Inserm).
Toutefois, 5000 organes ont été transplantés en 2014 alors 20 000 patients étaient en attente d'une greffe. De plus, de nouvelles transplantations sont apparues ces dernières années (pancréas, poumons, utérus) augmentant le nombre des demandes.
Le rejet du greffon est déclenché par l'organisme du receveur qui l'identifie comme étranger. « En 1958, le professeur Jean Dausset découvrait le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH), aussi appelé "système HLA" (pour Human Leucocyte Antigens) chez l'homme. Cet ensemble de molécules présentes à la surface des cellules permet la reconnaissance du "soi" par le système immunitaire. Le CMH étant différent d'un individu à l'autre, celui du donneur est en général considéré comme étranger par le système immunitaire du receveur, déclenchant chez ce dernier une réaction de défense. » (Ibid)
Pour qu'un greffon ne soit pas rejeté, la seule solution consiste à neutraliser les réactions de défense de l'organisme du receveur. Toutefois, la neutralisation des défenses immunitaires est indifférenciée et par conséquent, totale, exposant le patient greffé à toutes sortes d'invasions virales ou infectieuses.
La recherche prend deux directions: l'immunosuppression à la carte (le receveur ne déclenche pas de réaction de défense en direction du greffon et conserve ses autres défenses immunitaires) et l'immunotolérance (le receveur identifie le greffon comme faisant partie de soi).

Henri Vario-Nouioua



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