Afrique et Moyen-Orient
24/12/2021 12:58

Tunisie : L’ancien président Moncef Marzouki condamné à 4 ans de prison

Une mauvaise période pour l’ancien président Marzouki Moncef qui s’en sort avec une condamnation. Quatre années d’emprisonnement, ce n’est pas une habitude dans les juridictions africaines contre les anciens dirigeants. C’est une nouvelle manière de montrer encore la mainmise des exécutifs sur le judiciaire en Afrique.



04 ans contre l’ancien président tunisien

Il faut signaler qu’il réside actuellement en France. C’est donc une décision rendue en son absence. Une condamnation par contumace. La décision rendue en première instance est un verdict d’un tribunal tunisien. Le verdict est tombé ce mercredi 22 Décembre 2021. La décision est prise avec exécution immédiate et vient précisément du tribunal de première instance de Tunis. 

 

Qu’est-ce qu’on reproche à Moncef Marzouki ?

C’est une affaire d’atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat, qui donnait de soucis à l’ancien président depuis un moment. Il aurait établi des contacts avec des personnes étrangères avec l’intention de porter atteinte à l’image diplomatique de la Tunisie. Il était lancé contre lui un mandat d’arrêt international depuis le mois de Novembre. L’accusation tient sa source d’une déclaration de l’homme dans laquelle il disait envisager l’annulation de la tenue du sommet de la francophonie dans son pays en fin de cette année. 

Sur France 24, Marzouki déclarait sa fierté de complicité avec certains dirigeants français dans le cadre de l’empêchement du dit sommet en Tunisie. Il justifiait son comportement par le fait qu’il est inadmissible qu’on organise un tel sommet dans un pays qui vient de subir un coup d’état. Pour lui, c’est une autre manière d’encourager la dictature et la tyrannie dans son pays. Il a donc été reconnu coupable de ses propos

Depuis octobre de cette année 2021, on voyait déjà une chasse à l’homme dans les propos des dirigeants tunisiens. Le président proférait déjà des menaces contre toute personne qui chercherait à nuire aux intérêts de la Tunisie. Le retrait de passeport diplomatique était l’épée que brandissait Kais Saïd. 

Pour l’ancien président qui ne reconnaît d’ailleurs pas les faits qui lui sont reprochés, il y a une chasse à l’homme. Pour lui, il s’agit d’accusations mensongères. Il y voit une main cachée de l’actuel président qu’il trouve illégitime. Depuis le 25 juillet dernier, la Tunisie se retrouve dans une situation peu démocratique. Le président actuel a regroupé pour lui seul presque tous les autres pouvoirs. Il n’y a pratiquement plus d’institution de contre-pouvoir. L’ancien président dénonce une dictature inacceptable.

Frank Robin








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