Faits Divers - Société
04/04/2008 09:46

Un policier fournissait de fausses attestations aux clandestins


L'ancien fonctionnaire de police de l'Essonne a été placé en garde à vue, ainsi qu'une femme d'origine africaine, accusée d'être sa complice.



Un ancien fonctionnaire de police du commissariat de Massy (Essonne) a été placé en garde à vue, mercredi 3 avril, soupçonné d'avoir délivré de fausses attestations de dépôt de demande de séjour, permettant à des étrangers en situation irrégulière de circuler sans être inquiétés, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Le policier a reconnu qu'il transmettait à une femme d'origine africaine et de nationalité française de fausses attestations moyennant une somme de 250 à 400 euros par document.
Placée en garde à vue la veille, cette dernière, nie être intervenue dans le trafic. Elle invoque une vengeance du policier, l'accusant d'avoir profité du fait qu'elle ne sache ni lire ni écrire.

Ecoutes téléphoniques

Elle aurait monnayé 1.500 euros chaque attestation, dont le nombre est estimé entre une vingtaine et une quarantaine.
Les deux complices ont été déférés jeudi au parquet d'Evry pour corruption, délivrance et détention de faux documents administratifs, aide aux séjours d'étrangers en situation irrégulière et complicité.
Ils seront présentés devant le tribunal correctionnel le 22 avril.
Placé une première fois en garde à vue il y a plusieurs semaines, le policier avait alors reconnu la délivrance de ces documents. Il disait avoir procédé ainsi, sans toucher de rétribution, pour des raisons "humanitaires" car les délais étaient trop longs.
Des renseignements de la police de l'air et des frontières (PAF) et des écoutes téléphoniques ont permis de mettre en évidence les relations entre les deux suspects.

Suspension

Actuellement, le policier, qui n'exerce plus dans un commissariat, devrait faire l'objet d'une suspension.
Il avait contrefait des convocations de dépôt de demande de séjour émis par la police que les étrangers dont le dossier était en instance devaient présenter lorsqu'ils étaient contrôlés afin de pouvoir circuler sur le territoire français.
Depuis février 2006, ces documents ne peuvent être délivrés que par la préfecture. La circulation de ces documents émis par la police avait été constatée après cette date dans la région de Creil (Oise).
L'enquête a été menée par la Sûreté départementale de l'Essonne.

nouvelobs.com

Y.K/sourcesWeb



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