Faits Divers - Société
25/02/2008 14:52

Une 'Arche de Noé verte' sur le point de voir le jour dans l'Arctique


Censée protéger la diversité végétale contre le changement climatique, les guerres, les catastrophes naturelles et l'incurie des hommes, une gigantesque "Arche de Noé verte" s'apprête à voir le jour au Svalbard, un archipel inhospitalier de l'Arctique.



Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le prix Nobel de la paix Wangari Maathai notamment participeront à l'inauguration mardi de la réserve mondiale de semences, un entrepôt ultra-fortifié creusé dans la montagne, à un millier de kilomètres seulement du pôle Nord.

Ses trois chambres froides de 27 x 10 mètres situées au bout d'un long tunnel pourront stocker jusqu'à 4,5 millions d'échantillons de semences, garantissant la pérennité des principales variétés d'espèces agricoles si celles-ci venaient à disparaître dans leur milieu naturel.

"Les installations peuvent contenir deux fois plus de variétés qu'il n'en existe", explique Cary Fowler, directeur du Fonds mondial pour la diversité des cultures (GCDT), à l'origine du projet.

"Elles ne seront pas remplies de mon vivant, ni de celui de mes petits-enfants", ajoute-t-il.

D'un coût d'environ 6 millions d'euros, pris en charge par la Norvège, la réserve du Svalbard abritera les doubles des banques de gènes existantes --il y en a plus de 1.400 à travers le monde--, faisant office de filet de sécurité pour des institutions vulnérables aux guerres, aux catastrophes naturelles ou au tarissement des fonds.

Le jour de son inauguration, elle devrait contenir environ 250.000 échantillons collectés auprès d'Etats et d'institutions qui resteront propriétaires de leurs graines.

Le Pakistan et le Kenya, deux pays en proie à des troubles majeurs, ont déjà envoyé des collections. En Colombie, la police a passé les échantillons au peigne fin pour éviter tout trafic de stupéfiants.

"Nous aurons bientôt une diversité plus importante que n'importe quelle banque de gènes dans le monde", affirme M. Fowler.

"Cela fait 30 ans que je suis dans le métier et je pensais connaître toutes les cultures mais j'ai reçu une liste de toutes les différentes cultures dont nous avons des échantillons et je dois admettre que, déjà, il y en a certaines dont je n'avais jamais entendu le nom", dit-il.

Une diversité inédite pour le Svalbard, également connu sous le nom de Spitzberg, où aucun arbre ne pousse à cause du pergélisol et où le thermomètre languit à -14°C l'hiver.

L'immense archipel où ne vivent que quelque 2.300 âmes a été retenu non pas en dépit mais à cause de son caractère relativement inhospitalier.

Isolé, loin des désordres mondiaux, mais accessible et disposant d'un minimum d'infrastructures, politiquement stable, "le Svalbard remplit vraiment tous les critères demandés", estime M. Fowler.

Son sol gelé en permanence assure à la réserve de semences un minimum de fraîcheur même en cas de défaillance du système de refroidissement conçu pour maintenir une température de -18°C, optimale pour la conservation des graines de blé, soja ou riz stockées sur des étagères dans des sachets hermétiques.

Perchée à 130 mètres au dessus du niveau de la mer, la nouvelle Arche est à l'abri d'un "déluge" lié à la fonte des glaces.

Dans son cocon de parois en béton armé et de portes blindées, on la dit aussi capable de résister à un missile nucléaire ou à une chute d'avion. Une armure pas inutile dans une région qui a été frappée jeudi par un séisme d'une magnitude de 6,2 sur l'échelle de Richter, le plus fort séisme de l'histoire de la Norvège.

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M.D/sourcesWeb



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