Europe
18/10/2008 14:25

Zimbabwe: pas d'accord sur la répartition des ministères

HARARE- Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai n'ont pas réussi hiersoir à se mettre d'accord sur la répartition des ministères dans un futur gouvernement d'union et se sont tournés vers les pays de la région pour résoudre cette impasse.



"Les négociations se poursuivent. Je ne dirais pas qu'il y a une impasse. Lundi, nous allons tous rencontrer la troïka de la SADC (organe de sécurité de la Communauté de développement d'Afrique australe) à Mbabane" au Swaziland, a déclaré M. Mbeki lors de sa première déclaration à la presse depuis le début des pourparlers mardi.

La troïka - le Swaziland, le Mozambique et l'Angola - "tiennent vivement à ce que ce problème soit résolu de manière urgente", a-t-il souligné avant de repartir en Afrique du Sud.

Le président Mugabe, qui a prévu de s'exprimer plus largement sur le sujet samedi, a cependant estimé que les négociations avaient été "dans le mauvais sens" et M. Tsvangirai, qu'elles avaient "échoué".

"Malheureusement après quatre jours de négociations, nous avons échoué à nous entendre (...) sur la répartition équitable des ministères et la composition du gouvernement", a regretté le leader de l'opposition après plus de huit heures de pourparlers. "Nous croyons en un gouvernement d'union, les principes de partage du pouvoir doivent (...) être appliqués. Il semble que nous soyons loin de ces principes", a-t-il ajouté.

Le leader de Mouvement pour le changement démocratique (MDC) s'est malgré tout voulu optimiste, espérant que des progrès seraient réalisés la semaine prochaine grâce à l'intervention de la SADC. "Toutes les parties se sont mises d'accord pour demander à la SADC de mettre fin à cette impasse afin de parvenir à un accord acceptable pour le peuple", a lancé M. Tsvangirai.

Cette décision ne réjouit pourtant pas le chef d'une faction dissidente du MDC, Arthur Mutambara, qui a pris part à ces négociations. "Nous allons voir la SADC comme des enfants à qui l'ont dit un tel va gérer le ministère de l'intérieur, un autre les Finances", s'est indigné M. Mutambara, estimant que "le Zimbabwe mérite de meilleurs leaders".

Pour sortir le pays de la crise, née de la défaite historique du régime aux élections générales fin mars, MM. Mugabe et les leaders de l'opposition ont signé le 15 septembre un accord de partage du pouvoir, prévoyant que le premier reste chef de l'État et que M. Tsvangirai deviennent Premier ministre. Mais ils n'ont jamais réussi à s'entendre sur la composition de leur gouvernement et le président a fini par attribuer le 11 octobre les principaux portefeuilles à son parti, provoquant la colère du MDC.

Des négociations délicates s'étaient engagées mardi pour tenter de sauver l'accord sous l'égide de l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki, dont la crédibilité est fortement menacé après l'échec des discussions à Harare.

Autre conséquence de ce blocage: les Etats-Unis et l'Union européenne pourraient imposer de nouvelles sanctions, comme ils l'ont déclaré cette semaine, contre le régime du président Mugabe, 84 ans dont 28 ans au pouvoir. Il est à la tête d'un pays aujourd'hui en ruine. Cet ancien grenier à blé de la région connaît le plus haut taux d'inflation dans le monde - 231 millions de pour cent - et des millions de personnes sont menacées de famille.

Vendredi, l'association nationale des organisations non gouvernementales (Nango) qui regroupe environ 1.000 organismes, a appelé à la formation rapide d'"un gouvernement responsable (qui) est nécessaire pour prendre des décisions cruciales et sauver la situation".


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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