Perspective Com
1936-2006

Nicolas Maury

70 ans du Front Populaire

1936-2006
Partie 2 : "Contre le gouvernement Doumergue et pour le front unique" (février-mai 1934)



Le gouvernement Doumergue aggrave la situation, il mène une politique réactionnaire et favorable au grand capital.
Au mois d’avril une série de décrets- lois donnent le signal d’une nouvelle offensive du grand capital contre la classe ouvrière. Sous prétexte d’économie 85000 fonctionnaires sont licenciés, les traitements des anciens combattants sont menacés, les salaires sont vus à la baisse, 5000 instituteurs sont renvoyés… la réforme fiscale favorise le grand capital et les impôts frappent les plus pauvres. Cette situation n’aide pas a la résolution de la crise économique de 1929.
Le gouvernement porte de nouvelles atteinte a la démocratie parlementaire afin de briser la résistance de la classe ouvrière. Un décret loi menace la liberté syndicale et d’opinion des fonctionnaires. Il envisage de reformer la constitution pour y réduire le pouvoir du parlement.
Il tolère les manifs des fascistes, réprime celle des ouvrières et des démocrates et tente d’épouvanter les classes moyennes avec les spectres de la guerre civile et du communisme.
Le parti radical soutient ses réformes, même s’il condamne les ligues factieuses et leur démagogie anti-parlementaire et nationaliste.
La SFIO persiste sur sa « politique de moindre mal », elle condamne les ligues mais refuse tout aventurisme avec la lutte menée par les ouvriers et le PCF, sur le plan économique elle condamne les décrets lois et la CGT appel a la lutte. La direction de la SFIO et de la CGT refuse l’unité d’action proposée par le PCF sous prétexte d’anticommunisme.
Le PCF a compris que le prolétariat s’organise et prend conscience de sa force, le Comité Central du PCF appel en mars 1934 a « porter des coups essentiels au fascisme, au gouvernement Doumergue Tardieu Laval, qui en est le Fourier, et naturellement, démasquer la capitulation des gauches »
Le PCF tente de lutter contre l’idéologie sociale-démocrate sectaire afin de développer les fronts uniques, le CC du PCF combat aussi l’opportunisme et les oppositions répétées de la SFIO pour des fronts uniques. Le réformisme tente de valoriser la voie du « moindre mal ».On dit même que Paul Faure (chef de la SFIO aurais employé le « mot de Cambronne » pour répondre aux invitations du PCF.

I- Le développement du mouvement de masse

La classe ouvrière se renforce dans la lutte contre les fascistes et les décrets-lois, le 17 février 200000 travailleurs sont aux obsèques des travailleurs tombés dans la lutte pour leurs revendications.
La police tente de provoquer les manifestants, et a chaque fois leur résistance empêche toute nouvelle progression des fascistes comme pour le 1er mai 1934 a Alfortville.
Les bases socialistes et communistes se rapprochent, il y a une union réalisée contre le fascisme et le capital, le PCF dénonce la politique de la SFIO du « moindre mal » qui permet aux pro union de devenir majoritaire et de faire bouger la direction anti unitaire.
Les socialistes refusent d’écouter les mots d’ordre de « calme » et de « dignité » de leurs dirigeants, si bien que le 20 et 21 mai 1934 de nombreuses sections de la SFIO sont présente dans la manifestation.
La crise s ‘accentue à la SFIO, Paul Faure reconnaît des départs massifs et commence à ébranler la direction de la SFIO qui au congrès de Toulouse voit les pro unitaires remportés 1/3 des mandats.

II- La conférence nationale d’Ivry et la signature du pacte d’unité d’action socialiste-communiste.

En mai 1934 le CC du PCF a compris le changement qui s’opère au sein de la SFIO, le PCF propose de mener ensemble des luttes anti fascistes Mais la SFIO ne donne pas de réponse. Maurice Thorez tente encore de rallier les socialistes mais en vain.

A) La conférence nationale d’Ivry (23-26 juin 1934)

Le PCF tient à Ivry une conférence qui a pour but la constitution du « front unique de lutte anti fasciste »
La conférence souligne les perspectives d’un élargissement des luttes sociales et politiques, le progrès de l’unité se fait essentiellement dans le domaine syndical, la base de la CGT rejette les directives de Léon Jouhaux et se rapproche de la base de la CGTU.
A cette conférence le PCF se dote d’armes idéologiques pour tenter de réaliser les fronts uniques socialistes-communistes qui passe exclusivement par les luttes des travailleurs, refusant de fait les accords de sommet entre la SFIO et le PCF, accords que refusent les socialistes.
Le PCF condamne les dérives sectaires de Barbé-Célor, et opportuniste de Doriot et Maurice Thorez ajoute « A tout prix, nous voulons l’action. A tout prix nous voulons l’unité d’action ».
La conférence réaffirme l’attachement des communistes a la nation et a la France tout en conservant l’idéal de l’internationalisme prolétarien, Le PCF se nourrit des souvenir de 1789 et des combats menés tout au long du XX ème siècle contre la réaction, il retourne contre la bourgeoisie son arme en lui donnant un contenu nouveau et révolutionnaire.

B) La signature du Pacte d’unité d’action

Au lendemain de la conférence des accords sont signés entre différente fédération du PCF et de la SFIO pour organiser des manifestations communes, JC et JS signent des accords communs d’action. Face à ce mouvement la SFIO fini par accepter les propositions du PCF. Cette initiative est décisive et les travailleurs approuvent le principe de nombreux meetings communs.
Le 14 juillet une rencontre a lieu entre les délégations de la SFIO et du PCF qui acceptent le principe de la lutte commune contre la guerre et le fascisme. Malgré la volonté des anti unitaires Blum décris cet accord comme « inévitable » et utile pour la lutte anti fasciste.
La volonté des communistes permet la signature du pacte d’unité d’action entièrement tourné contre le fascisme et le gouvernement « d’union nationale ».


Commentaires (9)
1. guy queytan le 16/04/2006 23:09
Bravo pour ce brillant exposé sur une époque décisive pour le respect des travailleurs et la reconnaisance de leurs droits.
Merci Nicolas
2. Thomas le 17/04/2006 03:42
Salut nico,
Joyeux retrait du CPE puisqu'on s'est pas vu depuis !!!!
Super interessant ton exposé quoique un peu partial, des fois , je croirais entendre duclos, la SFIO qui refusait l'alliance que le PCF lui proposait depuis si longtemps, vraiment ....
Sacré toi , l'esprit de Maurice est en toi !!!!

3. Editoweb Magazine Istres le 17/04/2006 10:47
Bravo Nico pour ton sens de la pedagogie.
Serait ce que tu penses que la Gauche d'Istres aurait besoin de repaires historiques?
Où bien la vie Politique d'istres en général?
Henri
4. nicolas le 17/04/2006 14:13
70 ans du front populaire, sa se fête, sa s'explique et sa doit servir d'exemple.
effectivement Henri je crois que la gauche a Istres (ils se reconnaitront!!!) a besoin de repère, d'identité clair et sincère
mais bon istres il y a un microcosme spécial.

Ola mon bon Thomas comment va tu depuis trés longtemps?joyeux retrait du CPE aussi
comment as tu deviné que mes sources etaient Duclos, Thorez et autres? tu me connais bien...lol
pour l'unité d'action, la SFIO le propose en 1921, pour tout autre chose que le fascisme et c'est a cette époque le PC qui le refuse (Thorez alors non secretaire général y était favorable, c'est ce qu'on a appelé le "front unique", mais c'est le "classe contre classe" qui l'a emporté)
de 1934 a 1934 c'est calme plat socialistes et communistes sont des ennemis mortel, et c'est le PCF qui va tendre la main vers les socialistes et les cathos pour lutter contre le fascisme (pour éviter l'exemple allemand)
5. nicolas le 17/04/2006 14:13
erreur: de 1924 à 1934!!!
6. Thomas le 18/04/2006 02:19
Tout va bien , en vacances ,tranquille...
Je me suis peut être mal fait comprendre, mon but n'est pas de légitimer la SFIO ni de lui reconnaître une quelconque position positive, ils étaient un parti , à l'époque , déjà social démocrate, dans le sens où ils n'enviasageaient la destruction du capitalisme que par un processus réformiste dans les discours, et jamais dans la réalité. Ils étaient un parti ouvrier néanmoins contrairement au parti strauss kahno royaliste....
Mais néanmoins, tu ne peux négliger les excès du PCF qui parlaient de "sociaux fascistes" et qui n'a fait l'union qu'à partir de 34 par la menace fasciste avec l'aide de la SFIO qui l'a acceptée relativement rapidement compte tenu des insultes de la veille.
Bon courage à toi !
Tout va bien pour toi, j'espère ?

7. nicolas le 18/04/2006 14:39
Allons mon bon Thomas, tu me connais, les excés de la SFIO tu sais que je les dits sans problème et tu sais se que je pense d'eux...lol

sinon tout va trés bien, le moral est de retour et le péche aussi....prés pour 2007 et 2008
8. Thomas le 19/04/2006 23:51
On fait pas la révolution dès 2006 ?
9. nicolas le 20/04/2006 12:48
oui mais je veux un grand soir d'abord!
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